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La mortalité sur les autoroutes repart à la hausse de 43 % selon le bilan annuel de l’Asfa et l’alcool et les stupéfiants n’y sont pas étrangers, bien au contraire. Les Français auraient-ils perdu les bons réflexes ?
Les personnes contrôlées positives à l’alcool dans les accidents sur autoroute ont en moyenne 1,4 g/l de sang (limite légale de 0,5 g/l), les Français n’ont-ils plus envie de faire attention ? Et pourquoi ?
La société française est de plus en plus dépressive. Les automobilistes, s’inscrivent dans ce contexte. Bien que les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montrent que les Français consomment moins de cannabis et d’alcool, le fait est que les gens ont de plus en plus de comportements à risque sous l’emprise de ces substances.
Le choix de conduire sous l’emprise d’une substance, ou en excès de vitesse vient en réalité montrer ce désir d’outre passer les limites, de se rapprocher de la mort, de l’accident pour trouver du sens à sa vie.
Quelque part, toucher cette limite comme un rite de rupture non encadré par un adulte où on cherche à vérifier si la vie vaut la peine d’être vécue et si le destin veut nous sauver. Nous pouvons même ajouter à cela que tout ce mécanisme s’inscrit dans un phénomène d’individualisme où chacun croit qu’il agit dans sa liberté, qu’il ne tue que lui s’il se plante et oublie l’autre.
La prévention a-t-elle trouvé ses limites ?
Oui comme tout, le temps finit par user les mesures prises. Au départ, la répression par le contrôle et la sanction marchait, sauvait des vies. Puis les automobilistes on finit par s’habituer, connaître les lieux de contrôle routier, les radars et à les contourner.
Et si aujourd’hui il est envisagé d’accentuer l’aspect répressif des mesures, l’acceptabilité d’une mesure répressive par la société est de plus en plus compliquée. L’autre versant, qu’est l’éducation pour justement éviter de réprimer, a quant à lui été trop négligé. Attendre 18 ans et le permis de conduire pour expliquer à des gens qu’il ne faut pas conduire sous l’emprise de psychotropes c’est déjà un peu tard. Nous n’avons pas assez investi dans l’éducation et maintenant ça se voit.
L’outil « Sam, c’est celui qui ne boit pas » est-il toujours utile ?
Sam est une idée géniale ! En termes de prévention, on a rarement créé un outil aussi bon et intelligent. Avant Sam, le concept même de désigner quelqu’un qui prend le volant sobre pour le groupe n’existait même pas. Sam a vraiment réduit la mortalité. Mais malgré Sam, l’image du « sacrifié de la soirée », de celui qui ne s’amuse pas et qui prend la responsabilité pour les autres n’est toujours pas très attrayante, encore moins dans la société dépressive dans laquelle nous avançons. Sam est perçu comme une contrainte, là est le problème.
Pourtant, et paradoxalement, sur le terrain, lorsqu’on demande aux jeunes s’ils ont peur des accidents et de la mort, ils sont nombreux à dire qu’ils ont peur de cela mais surtout pour leurs proches… Personne ne veut se sacrifier mais tout le monde veut protéger ses proches.
Est-ce que la période après Covid a changé la perception du danger et de la liberté ?
Les gens savent et ont toujours su que leurs actes impliquent du danger, le Covid n’a rien changé sur ce point. En revanche, toutes les observations le montrent, les jeunes ont énormément souffert des confinements. Une souffrance sociale, psychique qui entraîne en toute logique un désir de se relâcher une fois la contrainte passée. Les jeunes, ont été frustrés de ne pas faire la fête, d’être libres alors maintenant cela se retranscrit même sur la route. Pour pousser le trait, j’irais même jusqu’à dire que la violence de la société appelle la violence partout ailleurs… sur la route aussi.
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