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L’évacuation par l’armée française de ceux qui voulaient quitter le Niger, une semaine après le coup d’Etat, était encore en cours mercredi soir avec l’atterrissage à Niamey du cinquième avion de transport de personnels affrété par Paris.
Ces rotations, entamées soudainement mardi après-midi , ont permis l’évacuation de la moitié environ des 1.200 Français résidents au Niger, selon le Quai d’Orsay, ainsi que de Nigériens membres de leur famille, d’Allemands, Belges, Canadiens, Américains, Autrichiens, Indiens, Portugais, Belges, Britanniques, Ethiopiens et Libanais.
Dans la soirée de mercredi, la Banque mondiale a fait part dans un communiqué qu’elle suspendait l’ensemble de ses versements pour ses opérations au Niger. La France avait elle-même suspendu ses financements il y a deux jours, suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni.
La Cédéao brandit la menace militaire
Parallèlement, le compte à rebours continuait pour l’ultimatum lancé dimanche dernier par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui regroupe quinze pays dont le Niger : la junte doit sous sept jours « rétablir l’ordre constitutionnel », en clair rendre le pouvoir au président Mohamed Bazoum démocratiquement élu en 2021. Le Niger s’exposerait sinon à un nouveau tour de vis de sanctions économiques et diplomatiques déjà instaurées dimanche. La Cédéao a aussi surpris en n’excluant pas une intervention militaire.
L’organisation a toutefois précisé mercredi que cela serait « la dernière option, le dernier recours ». Abdel-Fatau Musah, commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité a déclaré : « Il est nécessaire de démontrer que nous ne nous contentons pas d’aboyer, mais que nous pouvons mordre ». Les chefs d’état-major des pays qui composent la Cédéao (à l’exclusion de ceux du Mali et du Burkina Faso, exclus pour cause de coups d’Etat entre 2020 et 2022) doivent se réunir de mercredi à vendredi à Abuja, au Nigeria.
Un risque de déflagration
Résoudre cette crise est « une question de survie » pour les chefs d’Etats de la région, a estimé, auprès de l’AFP, Confidence MacHarry, expert sécurité au cabinet SBM Intelligence. « Si les putschistes s’en sortent, les autres pays vivront sous la menace de coups d’Etat. »
Une intervention militaire commune, sous l’égide du Nigeria, poids lourd de la région avec ses 215 millions d’habitants, et qui préside précisément la Cédéao en ce moment, constituerait une véritable déflagration. D’autant plus que, putschistes de tous les pays unissez-vous, les juntes militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso ont déclaré dimanche qu’ils considéreraient toute intervention de la Cédéao contre le Niger comme une déclaration de guerre contre eux.
Le Nigeria a coupé le courant
Inversement, ne pas agir du tout à la fin de l’ultimatum, dimanche, ruinerait le crédit de la Cédéao et, surtout, du Nigeria. En revanche, les membres de l’organisation et les Occidentaux peuvent miser sur les sanctions économiques pour mettre à genoux la junte. La Cédéao a, certes, interrompu tout échange direct avec le Niger, mais ce dernier peut continuer à faire du commerce via ses voisins du nord ou de l’ouest, Burkina Faso, Mali et Algérie.
En revanche, le Nigeria a coupé l’approvisionnement en électricité du Niger, mercredi. Les deux tiers de l’électricité du pays sont fournis par le Nigeria. De nombreux quartiers de la ville de Niamey sont en temps normal déjà soumis à des coupures d’électricité.
La Cédéao n’a pas pour autant renoncé à une médiation de la dernière chance : une délégation conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar était attendue mercredi soir au Niger. Autre signe destiné à faire retomber la tension, la junte nigérienne a annoncé la réouverture des frontières terrestres et aériennes avec cinq pays voisins (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad).
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