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Sans lanceur depuis le boycott des technologies russes, l’agence spatiale européenne doit faire appel à l’entreprise d’Elon Musk pour mettre en orbite ses futurs satellites du système Galileo. Ariane 6 devrait prendre le relais une fois opérationnelle.
Le concurrent européen du GPS américain se met progressivement en orbite. La constellation de satellites Galileo proposant un service de positionnement est déjà en partie déployée. À date, une trentaine de satellites en orbite moyenne (23.000 km d’altitude) ont déjà été lancés depuis 2015. Dix nouveaux satellites devraient être lancés entre 2022 et 2025 par Arianespace, portant la constellation à 38 satellites.
Et c’est l’entreprise américaine SpaceX qui devrait avoir la charge de mettre en orbite les quatre prochains satellites européens. Selon le Wall Street Journal, la société d’Elon Musk et l’Agence spatiale européenne ont récemment signé un accord pour deux lancements en 2024, chacun transportant deux satellites Galileo, a déclaré Javier Benedicto, directeur de la navigation de l’agence. La Commission européenne ainsi que les Etats membres doivent encore valider cet accord mais tout porte à croire que cette validation interviendra d’ici la fin de l’année.
Cela peut paraître incongru de faire appel à la fusée Falcon 9 de l’entreprise américaine pour mettre en orbite une technologie censée redonner à l’Europe une autonomie stratégique sur la navigation et ainsi s’émanciper de la technologie américaine du GPS. D’ailleurs jusqu’à présent, les responsables européens refusaient de faire appel aux Américains, préférant utiliser les lanceurs russes Soyouz depuis la base de Kourou moins coûteux que ceux d’Arianespace.
Amazon fait appel à Arianespace
Mais depuis l’invasion de l’Ukraine, plus question pour l’Europe d’utiliser des fusées russes. Par ailleurs, le lanceur européen Ariane 6 qui aurait dû être l’alternative naturelle aux fusées russes accuse un retard à l’allumage, ce qui est fréquent dans le secteur. Prévu initialement en 2020, le vol inaugural a été plusieurs fois reporté et ne devrait avoir lieu qu’en 2024. Sans fusée d’envergure, l’Europe est donc contrainte de faire appel à une société américaine pour lancer ses satellites. Et pas n’importe quelle société puisqu’il s’agit de celle d’Elon Musk dans le collimateur des autorités européennes notamment pour la gestion des contenus sur son réseau social X (anciennement Twitter).
Reste que l’Europe ne compte pas s’en remettre à l’avenir à l’entreprise américaine pour ses futurs lancement une fois que le lanceur Ariane 6 sera opérationnel. Une fusée qui est d’ailleurs déjà un succès commercial puisqu’une trentaine ont déjà été commandées notamment par Amazon qui compte utiliser le lanceur européen afin de mettre en orbite sa propre constellation de satellites Kuiper que l’entreprise de Jeff Bezos déploie pour concurrencer… celle de SpaceX.
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