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(BFM Bourse) – Depuis le début de l’année, les grands groupes cotés du secteur enregistrent des progressions très importantes, bénéficiant d’une demande vigoureuse avec des volumes qui s’annoncent supérieurs à ceux antérieurs à la pandémie.
Le bond de de la demande de voyages et de loisirs ne semble pas s’affaiblir, malgré la persistance de l’inflation et les risques de récession. En Europe, le parcours boursier des compagnies aériennes l’illustre très bien: l’indice Stoxx Europe Total Market Airlines qui synthétise les performances du secteur (avec les actions d’Air France-KLM, Lufthansa ou encore Wizzair) s’adjuge plus de 35% (*) depuis le début de l’année, bien plus que les principaux indices actions.
Mais ce grand rebond du tourisme ne concerne évidemment pas que les compagnies aériennes. Un autre secteur qui a énormément souffert lors de la pandémie explose en Bourse: les opérateurs de croisière. Norwegian Cruise Line (qui comme son nom ne l’indique pas du tout est basé à Miami) prend 78,4% depuis le début de l’année à Wall Street, Carnival (qui possède notamment Costa et Seabourn) 132% et Royal Caribbean Group 106%.
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Des volumes qui repartent
Evidemment avec de tels rebonds des phases de correction existent. En début de semaine dernière les résultats financiers du deuxième trimestre de l’exercice fiscal de Carnival, bien que supérieurs aux attentes au niveau de la perte nette ajustée, ont été fraîchement accueillis par les investisseurs, avec une chute du titre de 7,6% qui a entraîné dans son sillage Norwegian Cruise Line (-5%) et Royal Caribbean (-2,5%). Des prises de profits se sont opérées alors que Carnival a, au-delà des résultats, surtout déçu sur les perspectives pour son troisième trimestre en matière de bénéfice par action.
Mais le titre Carnival, tout comme ceux des autres croisiéristes, a ensuite fortement rebondi. Ces trois groupes sont rentrés dans le Top 10 des plus fortes hausses du S&P 500 au premier semestre, selon un décompte de Business Insider.
Car les perspectives se sont fortement améliorées pour le secteur. En attestent les chiffres de la Cruise Lines International Association, la fédération professionnelle internationale des croisiéristes, pour 2023. Le volume de passagers en croisière devrait atteindre 31,5 millions cette année, soit 106% du niveau de celui de 2019, la dernière année avant l’éclatement de la pandémie, qui avait contraint les croisiéristes à réduire drastiquement leurs capacités, en raison des restrictions sanitaires. En 2020 et 2021, les volumes de passagers transportés n’avaient représenté ainsi que 19% et 16% du niveau de 2019, un pourcentage qui était remonté à seulement 69% en 2022, selon les données de l’association.
Une demande non assouvie
Il semble surtout que la « pent-up demand », c’est-à-dire la demande de voyages non assouvie et frustrée qui s’est construite sur cette période, ne se résorbe que maintenant chez les croisiéristes.
D’après Bloomberg, sur l’ensemble des années 2020 à 2022, cette demande non servie a représenté un total de 58 millions de passagers en cumulé, dont on peut imaginer qu’une partie au moins ont reporté leurs voyages. Et alimentent désormais les réservations et les volumes d’affaires.
« Nous savions que la demande pour nos activités était forte et se renforçait, mais nous avons été agréablement surpris par la rapidité avec laquelle la demande s’est encore accélérée, bien au-delà des tendances historiques et à des taux plus élevés », a déclaré Jason Liberty, directeur général de Royal Caribbean, lors de la présentation des résultats trimestriels de la société, en mai.
A cette occasion, le groupe avait relevé ses prévisions de bénéfice par action ajusté pour l’exercice en cours en 2023, anticipant également un résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté record et supérieur à celui de 2019. De biens meilleures perspectives alors que la société a englouti plus de 12 milliards de dollars de pertes entre 2020 et 2022. Des sommes qui s’avèrent d’ailleurs encore plus colossales chez Carnival (25 milliards de dollars), une société certes environ deux fois plus grosses sur la base des revenus de 2019 (20,8 milliards de dollars contre 10,9 milliards pour Royal Caribbean et 6,5 milliards pour Norwegian Cruise Line).
A noter que si Royal Caribbean et Norwegian Cruise Line table sur un retour aux bénéfices cette année, ce n’est pas le cas de Carnival qui anticipe une perte de 250 millions à 100 millions de dollars cette année.
Un secteur endetté
Pour revenir à la demande, elle a jusqu’ici résisté à la dégradation de la conjoncture. Le directeur général de Norwegian Cruise Line, Harry Sommer, avait d’ailleurs expliqué en mai que même en mars, lors de mini-crise bancaire qui a affecté les marchés et l’économie, sa société n’avait enregistré aucune vague d’annulations inhabituelles sur la période.
A voir si cette résilience tiendra sur la seconde partie de l’année et surtout l’an prochain, alors que la « pent up demand » risque de s’essouffler et que la macroéconomie ne s’avère guère engageante. Par ailleurs il faudra surveiller si la remontée des taux d’intérêt ne finira pas par inquiéter les investisseurs sur un secteur qui croule sous une montagne de dettes (avec une dette de long terme de 21 milliards de dollars chez Royal Caribbean et de 32 milliards de dollars pour Carnival) .
Pour l’heure, les analystes semblent se montrent plutôt optimistes. Cité par le Wall Street Journal, JPMorgan a récemment relevé ses objectifs de cours sur les trois croisiéristes, passant par ailleurs à l’achat sur Carnival. Les analystes de la banque constataient, au regard de leurs discussions avec les dirigeants, une absence de ralentissement dans les réservations et observaient que la demande s’élargissait au-delà des fidèles de la croisière, à de nouveaux venus.
Plus largement selon les consensus d’investing.com, 73% des analystes sont à l’achat sur Royal Caribbean, 55% sur Carnival et 44% sur Norwegian Cruise Line.
(*) Toutes les variations ont été arrêtées jeudi soir
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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