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L’inflation freine en Espagne, à 1,9 % en juin en rythme annuel, et retombe aux niveaux de 2021. C’est ce qu’indiquent les chiffres publiés ce jeudi par l’institut national de statistiques espagnol (INE). L’indice des prix a baissé d’un point par rapport au mois précédent et retrouve un taux presque comparable au 1,3 % de mars 2021, avant le début de l’emballement des cours du gaz sur les marchés.
Cette modération est attribuée essentiellement au ralentissement de la hausse des prix des carburants, de l’électricité et des produits alimentaires. L’inflation sous-jacente (sans prendre en compte les aliments frais et l’énergie) se maintient néanmoins à un niveau élevé, à 5,9 %, quand elle était à 5,5 % il y a un an, et ces prix-là ont augmenté de 0,6 % entre mai et juin, alors qu’ils n’avaient pas bougé entre avril et mai.
Première économie à passer sous les 2 %
L’Espagne est la première grande économie de la zone euro à passer sous la barre des 2 %, l’objectif fixé par la BCE. C’est une victoire pour le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez qui, à quelques semaines des législatives du 23 juillet, tente de convaincre les électeurs en mettant en avant son bilan économique et la bonne marche du pays dans un environnement adverse.
Mais derrière la bonne nouvelle se cache une réalité qui ne prête pas au triomphalisme. Si l’Espagne est le premier pays à voir l’inflation ralentir autant, c’est surtout parce qu’il a été le premier à subir l’escalade des prix, à travers l’explosion des factures d’électricité , pour les ménages comme pour les entreprises, dès l’été 2021, avant même la guerre en Ukraine.
Effet de base
Cette baisse de l’inflation est donc essentiellement due à un effet de base. Les prix de juin ont peu augmenté par rapport à il y a un an , certes, mais parce que l’inflation de juin 2022 était déjà galopante. « Au-delà de l’effet de base, nous voyons une tendance à la modération des prix dans notre pays qui nous situe dans une situation positive pour la deuxième partie de l’année, indépendamment des situations qui pourront se produire dans un mois ou deux », insiste la ministre de l’Economie, Nadia Calvino. Son ministère souligne que les bons chiffres de juin confirment l’efficacité des réductions de taxes comme la TVA et des rabais sur les prix des carburants.
Dispositifs temporaires prolongés
Le gouvernement vient précisément de prolonger, pour six mois de plus, une bonne part des dispositifs temporaires mis en place, dont la TVA réduite sur des aliments essentiels, le rabais sur les carburants pour les professionnels, ainsi que le plafonnement du prix du butane.
L’un des autres freins à l’inflation, c’est la grande modération des salaires, qui n’ont pas suivi le rythme de hausse des pays voisins. « Le coût du travail a augmenté de 3 % au premier trimestre, soit un à deux points de moins qu’en France, en Allemagne ou en Italie », indique l’économiste Raymond Torres, de l’institut Funcas.
Accord des partenaires sociaux
Le grand pacte salarial signé entre les partenaires sociaux, le 10 mai dernier, devrait aider à éviter un effet de deuxième tour sur l’inflation. Patronat et syndicats se sont entendus sur le principe d’une augmentation de 10 % répartie sur trois ans, avec une marge d’un point de plus par an si l’inflation dérapait. Avec l’espoir que cet accord-cadre, qui sert de guide aux négociations des conventions collectives de branche, aidera à enrayer la spirale inflationniste.
Si les économistes considèrent que le gros de la vague est passé, ils signalent que l’été touristique qui se profile risque de faire à nouveau valser les étiquettes. Ils estiment que l’inflation devrait mécaniquement remonter dans les prochains moins, quand la comparaison avec la flambée des prix de l’été dernier sera passée.
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