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Dans les sous-sols du pays qui accueillera la prochaine grand-messe sur le climat en décembre, plus de 100 milliards de barils de pétrole. Des réserves prouvées qui font des Emirats arabes unis (EAU) l’un des premiers détenteurs d’or noir de la planète. Adnoc, le géant national, prévoit d’augmenter sa production dans les années qui viennent, ce qui n’empêchera pas celui qui le dirige, Sultan Al Jaber, de présider la COP 28 . La perspective ne manque pas d’inquiéter les associations engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique, qui exhortent le monde à sortir des énergies fossiles.
Mais pour Majid Al Suwaidi, directeur général de la COP 28 pour les EAU, les critiques maintes fois entendues ne prennent pas en compte la transformation que les Emirats sont en train d’opérer. Le pays est un des plus importants à investir dans les énergies renouvelables, fait-il valoir aux « Echos ». Il tient aussi à insister sur une autre partie du curriculum vitae de Sultan Al Jaber : « Les gens oublient qu’il préside Masdar, l’un des premiers véhicules d’investissement dans les énergies renouvelables au monde. Nous avons, par exemple, aujourd’hui trois des plus gros projets solaires. Il a par ailleurs participé à 14 COP, il connaît le problème climatique. »
Solutions pratiques versus idéologies
« Nous devons commencer à penser les COP autrement », soutient Majid Al Suwaidi, de retour d’une « tournée mondiale de l’écoute » qui a amené la présidence de la COP 28 sur la plupart des continents. Pour cet ex-ambassadeur en Espagne, qui fût négociateur en chef des EAU pour le climat, notamment à Paris en 2015, les COP doivent être « inclusives » : « Nous invitons tout le monde à venir à la table des négociations avec leurs solutions, leurs idées, leur contribution pour résoudre le problème, et à travailler ensemble. » Cela inclut la société civile, les ONG et les entreprises. Et, oui, le secteur du pétrole et du gaz, répond-il.
Il s’agit de réfléchir aux « solutions pratiques », plutôt que de « rester bloqués sur des questions idéologiques ». Il faut, selon lui, penser à la manière de créer « ce nouveau système énergétique auquel nous allons arriver », qui va nécessiter « bien plus de capacités en matière d’énergies renouvelables et de technologies propres ». Les acteurs du pétrole et du gaz sont « les mieux placés » pour prendre les décisions susceptibles d’améliorer le secteur, avance-t-il. « Ils ont le savoir-faire, la technologie et franchement, ils ont les ressources pour pouvoir investir dans ces alternatives. »
Les énergies fossiles ne disparaîtront pas, elles « feront partie du mix énergétique », veut croire Majid Al Suwaidi. Tout en prenant soin d’assurer que la présidence de la COP 28 est « entièrement basée sur la science », et que « garder à portée de main l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est le point central de ce que nous faisons ».
Sortie des énergies fossiles
La COP 28 est cruciale car elle doit faire le premier bilan mondial des efforts accomplis depuis l’accord de Paris en 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter et financer la transition. Or, aujourd’hui, le monde – qui consomme toujours plus d’énergies fossiles – est loin du compte. L’an dernier, en Egypte, les pays ne sont pas non plus parvenus à trouver un accord sur une sortie des énergies fossiles (dont les émissions sont la première cause du réchauffement).
Sultan Al Jaber l’a admis seulement récemment : leur élimination progressive est « inévitable ». « Mais que ce soit à l’ordre du jour n’appartient pas à la présidence des COP », précise Majid Al Suwaidi. « C’est aux Etats de décider. Beaucoup sont pour, et beaucoup contre », rapporte-t-il.
Il en est persuadé : les Emirats arabes unis sont aussi « parfaitement adaptés » pour gérer les tensions autour de la question brûlante du financement climatique. « Nous sommes un pays qui est en partie un pays en voie de développement, mais aussi qui a su se développer très rapidement. Nous comprenons donc la problématique des pays en développement comme celles des pays donateurs dont nous faisons partie, décrypte-t-il. Nous sommes un pays intermédiaire entre ces différents acteurs. »
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