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(BFM Bourse) – Déjà coté à Paris, Abivax a fait son entrée sur le Nasdaq en fin de semaine dernière pour lever les fonds nécessaires au développement de son potentiel traitement pour la rectocolite hémorragique, une inflammation chronique de la muqueuse intestinale. L’action a chuté de 28% vendredi pour sa première journée de cotation.
Le temps est maussade pour les introductions en Bourse, même pour les biotechs les plus prometteuses. Abivax, spécialisée dans les maladies inflammatoires chroniques, a connu des débuts boursiers difficiles pour son entrée en Bourse sur le Nasdaq, vendredi dernier.
La société française a ainsi vu son action chuter de 28% vendredi par rapport à son prix de 11,60 dollars qu’elle avait fixée pour son entrée en Bourse sur le Nasdaq. Elle a été effectuée dans le cadre d’une double cotation, Abivax étant cotée à la Bourse de Paris depuis 2015.
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Le prix avancé par Abivax se trouvait déjà dans le bas de la fourchette indicative de 11,60 à 13 dollars qu’elle avait communiquée quelques jours plus tôt. Le contexte de marché n’est pas des plus favorables pour la société française, alors que les cours des derniers venus sur la cote américaine s’affichent en dessous de leur prix d’introduction en Bourse. Birkenstock, le spécialiste allemand des sandales fondé en 1774, a plongé de plus de 12% pour ses premiers pas boursiers le 10 octobre dernier.
« On savait que cette introduction en Bourse allait être difficile, avec beaucoup de nervosité sur les marchés », a confié lundi 23 octobre Marc de Garidel, directeur général d’Abivax, qui était invité dans l’émission Good Morning Business sur BFM Business.
Dans le détail, Abivax a émis plus de 20,3 millions d’actions nouvelles dans le cadre de cette double cotation à New York associée à un placement privé en Europe, dont 18,7 millions ont été souscrites sous forme d’American Depositary Shares ou ADS. Ces ADS (« american depositary shares ») sont des certificats de dépôts qui permettent à des actionnaires basés aux Etats-Unis d’investir dans des sociétés étrangères, comme Abivax qui est déjà cotée à la Bourse de Paris.
Malgré ce contexte adverse pour Abivax, la biotech française est ainsi parvenue à lever 235,8 millions de dollars, sur la base de ce prix de 11,60 dollars. Ce montant représente ainsi un peu plus de 220 millions d’euros, qui viendra soutenir Abivax dans le développement de traitements thérapeutiques en vue de moduler la réponse immunitaire chez les patients souffrant de maladies inflammatoires chroniques.
Une levée de fonds historique pour une biotech française
Pour Abivax, cette entrée en Bourse marque une étape importante de son histoire. « La bonne nouvelle, c’est qu’Abivax fait partie des rares sociétés à avoir pu lever de l’argent sur le Nasdaq. Nous avons réalisé la plus grosse levée de fonds en montant chez les biotechs françaises », se félicite Marc de Garidel.
Une grande partie des fonds levés, soit 160 millions d’euros, sera dédiée au financement de ses essais cliniques avancés pour une maladie inflammatoire chronique de la muqueuse intestinale, la rectocolite hémorragique. Cette maladie qui atteint le rectum et souvent le colon, touche un million de personnes aux Etats-Unis et autant en Europe. « Cette maladie est très invalidante », rappelle Marc de Garidel.
Le groupe développe la molécule obefazimod (ABX464) pour son médicament expérimental qui vise à traiter cette maladie inflammatoire. « La molécule que nous développons vient stimuler une autre qui régule le système immunitaire, notamment lorsque vous avez trop d’inflammations dans le corps. Dans le cas de la rectocolite hémorragique, comme dans la maladie de Crohn, l’intestin s’enflamme et cause des désagréments très forts. Et dans les cas les plus extrêmes, on peut même retirer votre intestin », ajoute le dirigeant d’Abivax.
En septembre dernier, la société avait dit disposer d’une trésorerie de 118 millions de d’euros, chiffre qui doit lui permettre d’assurer le financement de ses opérations jusqu’au deuxième trimestre 2024. « Rappelons que la société a d’ores et déjà besoin d’un montant significatif encore à lever pour mener à bien sa phase III (c’est-à-dire la dernière étape des essais cliniques avant une potentielle mise sur le marché, NDLR) en cours dans la rectocolite hémorragique, de fait, l’addition de nouveaux coûts importants pour cette stratégie orientée vers les Etats-Unis devrait générer des cash-out plus élevés qu’anticipé jusqu’à présent », expliquait de son côté Invest Securities en réaction à la feuille de route présentée par Abivax en septembre dernier.
« Cette molécule (obefazimod) vise des maladies de l’intestin mais l’année prochaine, on va peut être annoncer d’autres indications potentielles », ajoute Marc de Garidel. Potentiel « blockbuster », obefazimod pourrait en effet générer des revenus de plus de 1 milliard d’euros dans des indications très variées, expliquait l’an passé à BFM Bourse Mohamed Kaabouni, analyste au sein du bureau d’études Portzamparc.
Avant cette opération aux Etats-Unis, Abivax avait déjà musclé sa trésorerie en début d’année, avec une levée de fonds de 130 millions d’euros auprès d’investisseurs américains et européens. Puis la société avait ensuite noué, en mai, deux financements structurés d’un montant de 150 millions d’euros, via notamment des obligations convertibles en actions avec bons de souscriptions en actions (OCABSA).
Le rêve américain pour les biotechs françaises
Avant Abivax, plus d’une dizaine de sociétés françaises se sont lancées en Bourse outre-Atlantique. Et pour la plupart, dans le secteur des biotechnologies à l’image de DBV Technologies, qui a voulu chercher des fonds supplémentaires pour financer la poursuite du développement de son traitement de l’allergie aux arachides, Viaskin Peanut. Ou Cellectis, le spécialiste des outils d’édition du génome pour le traitement de maladies graves qui fait son entrée en 2015 sur le Nasdaq, huit ans après son introduction à Paris.
« Il y a un appétit au risque qui est plus fort aux Etats-Unis et énormément de compétences dans le domaine médical. Il existe des fonds d’investissements spécialisés qui sont intéressés par les recherches d’Abivax », expliquait le dirigeant d’Abivax.
Le Nasdaq est en effet la terre d’accueil privilégiée de ces sociétés à la pointe de l’innovation en mal de visibilité et d’investisseurs en capacité de comprendre leur modèle économique. C’est notamment le cas des sociétés biotechnologiques qui peuvent accéder à des financements plus importants grâce à un écosystème plus réceptif de l’autre coté de l’Atlantique.
« Ces sociétés viennent pour trouver une base d’investisseurs plus importante, qui peut mieux comprendre leur activité, avec des titres plus comparables, et qui est souvent prête à payer une évaluation plus élevée », expliquait de son côté Ben Laidler, global market strategist chez Etoro.
Ce levier de financement a déjà été actionné par Genfit, Cellectis, Biophytis, Innate Pharma ou DBV Technologies. Mais le succès n’est pas au rendez-vous pour la plupart de ces sociétés, comme nous l’évoquions dans un précédent article consacré au parcours boursier de ces rares entreprises ayant tenté l’expérience d’une cotation aux Etats-Unis.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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