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Publié le 19 juil. 2023 à 16:04Mis à jour le 19 juil. 2023 à 17:22
Il est parti les lèvres serrées et brandissant une dernière fois, devant les caméras, son badge de député, avant de le lâcher sèchement sur l’un des pupitres de l’Assemblée législative. « Je vous dis au revoir, jusqu’à notre prochaine rencontre », a lancé, ce mercredi, Pita Limjaroenrat, le grand gagnant des élections législatives thaïlandaises du mois de mai , avec son parti réformateur Move Forward.
Le jeune élu se préparait à se soumettre, dans l’après-midi, à un vote incertain du Parlement pour tenter d’être nommé à la tête de l’exécutif du royaume. Mais il a appris qu’il avait été, soudainement, suspendu par la Cour constitutionnelle, le temps qu’elle mène une enquête sur une éventuelle violation de la loi électorale.
Loi électorale
C’est la Commission électorale thaïlandaise qui avait demandé, il y a plusieurs jours, à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la validité de l’enquête contre Pita Limjaroenrat. Ce dernier est « soupçonné » d’avoir détenu, alors qu’il était candidat à un poste de député, des actions d’un groupe de médias, ce qui est interdit par la loi électorale thaïlandaise.
Agitée depuis des mois par ses opposants conservateurs, cette affaire n’avait initialement pas inquiété le candidat, ni ses partisans. Le leader du mouvement Move Forward a, maintes fois, expliqué qu’il avait hérité de ces actions du groupe iTV à la mort de son père en 2006 et que l’entreprise avait cessé d’émettre en 2007 avant d’être délistée de la Bourse de Bangkok en 2014, bien avant qu’il ne se lance en politique cinq ans plus tard. Mais les juges estiment qu’il a bien commis une faute, car la structure iTV existe toujours légalement même si elle n’a plus d’activité depuis des années.
Barrage du Sénat
Ecoeuré par ce rebondissement, le leader dont l’ampleur de la victoire, en mai, avait surpris les analystes et tétanisé les conservateurs, qui soutenaient depuis des années un exécutif autoritaire, contrôlé par les militaires , n’a pas clarifié ses intentions. En théorie, sa suspension au Parlement ne l’empêche pas de se faire élire, mais elle vient s’ajouter à moult barrages politiques qui semblent désormais condamner sa candidature.
Si son parti est arrivé en tête des élections et a réussi, ensuite, à former une coalition de huit formations contrôlant ensemble 312 sièges à l’Assemblée, le jeune politicien doit, pour être élu, obtenir la majorité absolue des votes, soit au moins 376 voix, de l’ensemble du Parlement composé de l’assemblée élue, mais également d’un Sénat, dont les 250 membres sont nommés directement par les militaires et les autres institutions conservatrices. En début de semaine, les sénateurs avaient ainsi réussi à faire barrage une première fois à sa candidature.
Des électeurs dépités
Désormais, il pourrait accepter de soutenir un second candidat issu de l’une des autres formations de sa coalition, avec laquelle il a déjà défini un agenda plutôt réformateur qui imposerait, notamment, de nouveaux contrôles sur une armée qui a souvent eu recours, ces dernières années, à des coups d’Etat pour préserver ses intérêts et ceux d’une petite élite économique bangkokienne.
Ce mercredi soir, alors que des partisans dépités de Move Forward se réunissaient près du Monument de la Démocratie, au centre de Bangkok, les analystes estimaient que la coalition pourrait s’entendre, dans les prochaines heures, autour d’une candidature du magnat de l’immobilier Srettha Thavisin, qui a été, lui, élu sous l’étiquette du parti populiste Pheu Thai. Habile homme d’affaires, entré en politique tardivement, le député de 60 ans est vu comme une personnalité plus acceptable par le clan conservateur.
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