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Publié le 28 juil. 2023 à 14:46Mis à jour le 28 juil. 2023 à 20:45
Il se présente désormais comme le « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie ». Le général Abdourahamane Tchiani, à l’origine du coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum au Niger, a pris la parole ce vendredi à la télévision nationale. Dans un communiqué dont il a fait la lecture, Abdourahamane Tchiani a justifié son coup d’Etat par « la dégradation de la situation sécuritaire » dans le pays.
L’officier, qui dirigeait depuis 12 ans la garde présidentielle, a expliqué qu’il y avait d’un côté « le discours politique », qui voulait faire croire que « tout va bien », et de l’autre « la dure réalité avec son lot de morts, de déplacés, d’humiliation et de frustration ». Selon lui, « l’approche sécuritaire actuelle n’a pas permis de sécuriser le pays en dépit de lourds sacrifices consentis par les Nigériens et le soutien appréciable et apprécié de nos partenaires extérieurs ».
Troisième coup d’Etat dans la région
Abdourahamane Tchiani a aussi critiqué le manque de coopération des autorités déchues avec les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso voisins, les trois pays formant l’épicentre de l’insurrection djihadiste dans la région du Sahel. Mali, Burkina Faso et Niger sont minés par les attaques de groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda. Tous les trois ont désormais connu un coup d’Etat.
Ces propos ont été réfutés par deux directeurs adjoints du cabinet du président nigérien déchu Mohamed Bazoum. Ils ont dénoncé « un coup d’Etat pour convenance personnelle justifié par des arguments puisés exclusivement dans les réseaux sociaux ». En réaction à cette annonce, les dirigeants ouest-africains ont annoncé une réunion spéciale, ce dimanche à Abuja, la capitale du Nigéria.
Un coup d’Etat « parfaitement iillégitime »
Au Niger, le président renversé reste pour l’instant retenu au palais présidentiel, dans sa résidence privée située à l’intérieur du camp militaire de la Garde présidentielle, commandée par le général Tchiani. Son homologue français, Emmanuel Macron, a dénoncé ce vendredi un coup d’Etat « parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger et pour toute la région ».
Des propos relayés également par le ministère des Affaires étrangères : « Le Président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu par le peuple du Niger, est le seul président de la République du Niger. La France ne reconnait pas les autorités issues du putsch mené par le général Tchiani ».
Dans cette affaire, la position de la France est délicate. L’armée française dispose d’environ 1.500 soldats au Niger, pays où elle a dû se replier après avoir été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les dirigeants militaires issus de coups d’Etat. Ce vendredi, le nouvel homme fort nigérien n’a pas évoqué explicitement les futures relations entre les deux pays.
La Russie en embuscade
De son côté, l’UE a « fermement » condamné ce vendredi le coup d’Etat militaire et brandi la menace de sanctions financières : « Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l’UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », a-t-elle averti dans un communiqué , estimant que le renversement du président Mohamed Bazoum était « une atteinte grave à la stabilité et à la démocratie ».
Dans un communiqué, les putschistes ont mis en garde leurs opposants : « Certains anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières, sont dans une logique de confrontation », indique le communiqué, en mettant en garde « sur les conséquences qui découleront de toute intervention militaire étrangère ».
En attendant, la Russie, qui opère un rapprochement avec ces pays politiquement instables, observe la situation avec intérêt. Le chef de la milice paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a d’ailleurs salué le putsch au Niger, le présentant comme un aboutissement de « la lutte du peuple du Niger contre ses colonisateurs ».
Avec Agences
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