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La nomination de Fiona Scott Morton à la tête de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne fait l’unanimité contre elle. Son profil d’ex consultante auprès de géants du numérique interroge alors que cette Américaine aura pour mission de mieux réguler leur présence sur le continent européen.
Un recrutement qui ne passe pas. L’embauche de Fiona Scott Morton, une ancienne conseillère d’Amazon et d’Apple à un poste clef à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne fait l’unanimité contre elle, y compris dans le camp des partisans d’Emmanuel Macron.
« À l’heure où l’Europe s’engage dans la régulation numérique la plus ambitieuse du monde, la récente nomination de l’économiste en chef de la DG Concurrence n’est pas sans soulever des interrogations légitimes », écrit ainsi Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la Transition numérique sur son compte Twitter.
Passée par Amazon et Apple
Fait très rare au Parlement européen: les quatre présidents des plus grands groupes ont demandé à la présidente de la commission Ursula Von der Leyen de faire marche arrière.
Depuis l’annonce de l’arrivée de Fiona Scott Morton à Bruxelles, la tension ne retombe pas. Ses opposants pointent tout d’abord un risque de conflit d’intérêts. La très puissante Direction générale de la concurrence est chargée de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l’Union européenne.
Au programme donc pour cette économiste diplômée des très prestigieuses universités de Yale et de MIT: encadrer au mieux les pratiques d’Alphabet, la maison mère de Google, mais aussi Meta (Facebook, Instagram) ou encore Google, condamnés à des amendes record ces dernières années pour des abus de position dominante.
Mais son CV questionne: cette économiste de 46 ans a été consultante pour Apple et Amazon – un vrai sujet alors que Fiona Scott Morton devra par exemple se pencher sur le rachat d’iRobot par Amazon.
La Commission européenne défend « ses décennies d’expérience »
De quoi poser la question de son éventuelle indépendance. La commission européenne a préféré défendre sa très bonne connaissance de l’écosystème numérique, évoquant « ses décennies d’expérience en matière d’analyse économique et de la politique de la concurrence ». Sans convaincre.
« Cette nomination mérite d’être reconsidérée par la Commission », a encore avancé jeudi soir Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, partageant ainsi le point de vue des députés européens Yannick Jadot et Jordan Bardella.
Autre caillou dans la chaussure pour l’Américaine: son passage par l’administration Obama. De 2011 à 2012, la quadragénaire a occupé le poste de procureure adjointe au sien de la division « antitrust » du ministère de la Justice à Washington, y planchant sur l’application des lois contre le monopole des géants du numérique.
« Aucun Européen digne d’être économiste en chef? »
Mais l’immense majorité des postes au sein de la Commission européenne sont réservés aux ressortissants européens, notamment pour des questions d’indépendance.
« La commissaire Vestager (la responsable de la direction générale anti-concurence de la commission européenne NDLR) n’a donc trouvé aucun Européen qui soit digne d’être économiste en chef ? Sur des questions aussi sensibles que la concurrence ? Navrant », a fait savoir la députée européenne Renew Nathalie Loiseau.
Même son de cloche pour l’eurodéputé Geoffroy Didier (LR) qui juge cette nomination « maladroite et dangereuse », la décrivant comme « une lobbyiste américaine des GAFAM ». L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin partage aussi son « étonnement et incompréhension ».
La commission européenne a fermé la porte à toute possibilité de faire marche arrière. « La décision a été prise. Nous ne voyons pas de raison de la reconsidérer », a ainsi déclaré la porte-parole de la Commission, Dana Spinant, ce vendredi.
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