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Publié le 17 juil. 2023 à 12:28Mis à jour le 17 juil. 2023 à 20:38
Une décision « cynique » pour la Commission européenne, « très décevante » pour Londres, « inadmissible » pour Washington, un « chantage » pour Paris… La volonté de la Russie de suspendre l’accord sur les céréales ukrainiennes ravive les craintes qui entourent la sécurité alimentaire mondiale.
Signé en juillet 2022 entre les deux parties sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, pour permettre à l’Ukraine d’exporter ses céréales via trois de ses ports, l’accord de la mer Noire a déjà été prolongé plusieurs fois.
Des prolongations de plus en plus courtes
Mais jamais sans difficulté. Invoquant des obstacles à ses propres exportations de céréales et d’engrais, la Russie n’a cessé de raccourcir la période de prolongation. En mai dernier, elle avait accepté pour la dernière fois une extension de seulement deux mois . Le délai expirait officiellement lundi soir à minuit.
Malheureusement, la partie concernant la Russie dans cet accord de la mer Noire n’a pas été remplie jusqu’à présent. Par conséquent, il est de facto terminé.
Dmitri Peskov (Porte-parole du Kremlin)
« Malheureusement, la partie concernant la Russie dans cet accord de la mer Noire n’a pas été remplie jusqu’à présent, a déclaré lundi matin le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Par conséquent, il est de facto terminé ».
Le corridor presque vide
Outre les reproches concernant les difficultés d’exporter ses propres céréales et engrais, Moscou demande également une reconnexion de la banque agricole, Rosselkhozbank, au réseau de paiement international Swift. La liaison a été coupée en raison des sanctions occidentales déclenchées à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
A ce stade, les Européens consentiraient seulement à une reconnexion partielle par l’intermédiaire d’une filiale de la banque agricole russe pour permettre le financement des exportations de céréales et d’engrais russes, si tant est que l’accord de la mer Noire est prolongé.
En raison de perturbations répétées, le corridor maritime à travers la mer Noire est désormais presque vide, ce qui limite l’impact de l’interruption immédiate des flux mondiaux de récoltes. Aucun nouveau navire n’a été autorisé à rejoindre l’accord céréalier ukrainien depuis la fin du mois dernier et la Russie a bloqué l’un des trois ports ouverts.
Trafic réduit en mer Noire
Les délais d’inspection des navires se sont progressivement allongés, avec moins d’un dédouanement par jour au cours de la première moitié de ce mois. Un seul navire restait dans le couloir lundi – le « TQ Samsun » – qui a quitté le port d’Odessa le week-end dernier pour se rapprocher d’Istanbul. Dans ce contexte, les marchés ont peu réagi à la nouvelle. Les contrats à terme sur le blé de référence de Chicago ont augmenté de 4,2 % et le maïs a progressé de 2,5 %, avant de réduire les gains.
L’accord de la mer Noire a assuré l’exportation en toute sécurité de près de 33 millions de tonnes de cultures depuis juillet 2022. Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont ainsi pu baisser et la pénurie alimentaire a été évitée. La fermeture du corridor devrait principalement affecter les exportations vers la Chine, l’Espagne et l’Egypte.
A ce stade, la Russie ne ferme pas totalement la porte. « Dès que la partie concernant la Russie sera satisfaite, nous reviendrons immédiatement à l’accord sur les céréales », a précisé Dmitri Peskov.
Espoirs du président turc
Le président turc Recep Tayyip Erdogan se dit d’ailleurs convaincu que Vladimir Poutine veut « poursuivre l’accord ». « Mon ministre des Affaires étrangères doit s’entretenir par téléphone (avec le ministre russe) et je parlerai à Vladimir Poutine dès mon retour », a-t-il promis avant de s’envoler pour l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar.
Erdogan doit rencontrer en août son homologue russe. Le sujet sera abordé. « Peut-être que, d’ici là, pour faire avancer les choses, nous pouvons prendre des mesures par téléphone sans attendre le mois d’août », espère le chef de l’Etat turc.
A Kiev, le président ukrainien Zelensky affirme quant à lui que l’Ukraine est disposée à poursuivre ses exportations de céréales via la mer Noire malgré l’annonce de Moscou. « Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir. Nous n’avons pas peur », assure-t-il.
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