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(BFM Bourse) – L’actionnariat salarié dans les 120 principales sociétés cotées françaises reste à un niveau élevé. Selon le baromètre annuel d’Eres, 41 plans d’actionnariat collectif ont été proposés aux salariés l’an dernier, pour un montant total souscrit de 3,9 milliards d’euros, un record.
Le partage de la valeur dans les entreprises est au cœur des discussions à l’Assemblée nationale. La chambre basse a largement approuvé jeudi en première lecture le projet de loi sur le « partage de la valeur ». Le texte de loi a entre autres pour vocation de développer l’actionnariat salarié, un dispositif qui avait été porté bien avant par le général de Gaulle.
Plus de 65 ans après la mise en place de ces participations financières obligatoires au sein des entreprises de plus de 100 salariés, l’actionnariat salarié a toujours le vent en poupe. Et cet appétit pour ce dispositif est notamment bien marqué dans les plus grandes groupes cotés du pays.
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Parmi les plus fervents soutiens de leur entreprise, on peut citer les salariés de Renault. Renaulution Shareplan, le plan d’actionnariat salarié de la marque au Losange a permis à ses salariés de détenir environ 4,7 % du capital depuis le mois de février. Renault espère faire des émules et ainsi atteindre l’objectif de 10% d’actionnaires salariés d’ici à 2030.
Plus d’un tiers des salariés du SBF 120 actionnaires
D’ailleurs, les salariés des principales entreprises françaises cotées en Bourse croient toujours aux perspectives de leur groupe. Plus d’un tiers des salariés du SBF 120 (un indice boursier comprenant les sociétés du CAC 40 ainsi que 80 autres entreprises, qui représentent collectivement plus de 80% de la capitalisation du marché parisien), sont actionnaires de leur entreprise, révèle ainsi le Panorama de l’Actionnariat salarié réalisé chaque année depuis 2006 par le cabinet Eres. Ils détiennent en moyenne 2,4% du capital de la société qui les emploient
« Au total, le SBF120 compte 2,42 millions de salariés actionnaires. Ils détiennent près de 68 milliards d’euros d’actifs de leur entreprise. Ainsi, l’actif moyen détenu par un salarié actionnaire est de 28.070 euros », commente Mirela Stoeva, Directrice des études chez Eres.
Petite nouveauté, Eres a établi un classement des 7 entreprises dans lesquelles les salariés sont le premier actionnaire. A la première place de ce podium, on retrouve Eiffage avec 19,30% du capital détenu par ses salariés au 31 décembre 2022, suivi de Vinci (9,90%) et Saint-Gobain (8,93%). Société Générale (7,93%), Spie (7%), Totalenergies (6,80%) et pour finir, Veolia (6,50%) complètent ce palmarès.
En 2022, ce sont donc 41 opérations collectives qui ont été proposées aux salariés de 38 sociétés du SBF 120, dont 3 réalisant l’an dernier leur toute première offre en direction de leurs employés.
Surtout, les montants totaux souscrits sont resté en hausse l’an dernier, dépassant les records établis en 2021. Ils ont augmenté de 5,4% sur l’année, passant de 3,7 milliards d’euros en 2022 à 3,9 milliards d’euros en 2021, un nouveau record historique.
En moyenne, les salariés ont investi 5.300 euros par personne (abondement compris) au capital de leur propre entreprise lors des opérations d’actionnariat salarié qui se sont déroulées l’an dernier. Malgré la chute des marchés, Eres relève donc un réel engouement des salariés pour ces mécanismes de partage de la valeur.
Aussi, les salariés ayant souscrit à une opération d’actionnariat salarié, réalisée par les entreprises du SBF 120 entre 2006 et 2017, ont été gagnants dans 82% des cas avec le dividende et la décote (sans tenir compte de l’abondement), explique Eres, là où un actionnaire individuel aurait, quant à lui, été gagnant dans 76% des cas seulement.
Un mécanisme peu développé dans les PME cotées
Surtout, les entreprises ont tout à gagner en impliquant leurs salariés dans leur capital. Le cabinet insiste sur l’importance pour elles d’associer leurs collaborateurs à la vie de leur entreprise. Dans les entreprises ayant mis en place un plan d’actionnariat salarié, le nombre de départs volontaires est près de deux fois inférieur à celui des entreprises à très faible culture d’actionnariat salarié: 6,8% contre 11,3%.
Si l’actionnariat salarié est répandu dans les grandes sociétés, ce n’est pas le cas dans les petites et moyennes entreprises cotées. Pourtant, la loi Pacte de 2019 renforce l’attractivité de l’actionnariat salarié pour cette typologie d’entreprises, surtout pour celles évoluant sur les marchés financiers.
La cotation en Bourse apporte en effet aux collaborateurs des petites et moyennes entreprises une liquidité supplémentaire, avec « la satisfaction de vendre des actions à un prix reflétant la performance de l’entreprise à laquelle ils auront contribué », rappelait en début d’année Nisa Benaddi, associée chez EuroLand Corporate. « Une performance économique, qui selon de nombreuses études, est supérieure dans le temps, lorsque les salariés sont impliqués au capital » ajoute-t-elle.
La spécialiste avait alors illustré cette relation performance / implication des salariés dans le capital avec l’exemple de Visativ, le spécialiste de la transformation numérique et de l’innovation pour les PME et ETI, coté en Bourse depuis 2014. Le groupe basé non loin de Lyon a placé depuis plusieurs années le partage de la valeur avec ses collaborateurs au cœur de sa stratégie globale de développement.
Mais Visiativ reste encore une exception dans l’univers des petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire, même si leur nombre a doublé depuis 2015. La Loi Pacte vise un objectif de 10% du capital des entreprises françaises détenues par les salariés à horizon 2030.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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