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(BFM Bourse) – L’eau douce est une ressource vitale pour l’être humain. Mais avec les sécheresses à répétition, l’explosion démographique et l’évolution des modes de consommation, l’or bleu que l’on pensait inépuisable, se raréfie. Si la situation est pour le moins inquiétante, cette ressource représente aussi une thématique d’investissement pour de nombreuses sociétés de gestion.
« Moi j’adore l’eau, dans 20 ou 30 ans y en aura plus. J’espère que non », si cette citation de l’acteur belge Jean-Claude Van Damme prêtait à sourire il y a 13 ans en arrière, avec du recul, cette phrase culte est devenue au fil des ans, prophétique…
L’eau est une ressource indispensable pour la vie mais elle n’est malheureusement pas extensible à l’infini. D’autant plus que la croissance démographique et le changement climatique exercent une pression de plus en plus forte sur les ressources en eau existantes.
Des besoins en eau potable de plus en plus croissants
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Ce sont ainsi 2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, qui n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable et 4,5 milliards, soit 60%, qui ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité, selon un rapport commun de l’OMS et l’Unicef, publié en mars 2021. Et les problèmes ne sont pas circonscrits à l’Afrique et aux pays en voie de développement, loin s’en faut. Des soucis touchent aussi les pays européens dont la France qui fait actuellement face à un épisode inquiétant de sécheresse.
« Depuis l’été dernier, les nappes ne se sont pas rechargées. […] Nous restons avec 68% des nappes qui sont sous les normales de saison » avec 19% où elles sont « très basses », a déclaré mardi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, sur les ondes de France Inter.
En début de semaine, on comptait plus de 65 départements qui avaient instauré des restrictions sur l’usage de l’eau (niveaux alerte, alerte renforcée ou crise). Une quinzaine d’entre eux sont même passés au niveau crise, qui restreint l’utilisation de l’eau aux besoins prioritaires.
L’IME (Institution of Mechanical Engineers) affirme de fait que les besoins en eau -pour répondre à la demande alimentaire des humains- pourraient atteindre entre entre 10 et 13,5 milliards de mètres cubes par an en 2050, soit environ le triple de la quantité actuellement utilisée.
Si la situation est pour le moins inquiétante, elle représente aussi une thématique d’investissement pour de nombreuses sociétés de gestion, à l’image de Pictet qui a lancé en février 2000 (!) – une éternité à l’échelle de la Bourse – son fonds dédié à l’or bleu. Ce véhicule est investi en actions de sociétés cotées évoluant dans les secteurs de l’industrie mondiale de l’eau (approvisionnement et technologies affiliées à l’eau et les services environnementaux). Et le moins qu’on puisse dire c’est que Pictet a eu le nez creux. Son fonds thématique affiche de copieux gains de 268% depuis l’origine.
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L’enjeu du « stress hydrique »
D’autres sociétés de gestion aussi se sont jetées à l’eau à l’image de Mandarine Gestion, qui s’est penchée sur la question du stress hydrique, qui qualifie une situation critique dans laquelle les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande.
La société de gestion rappelle à ce titre que « 40% de l’eau potable devrait disparaitre d’ici 30 ans à l’échelle mondiale, en raison du réchauffement climatique et de la pollution ». Dans ce contexte, Mandarine Gestion alerte sur l’imminence d’une crise de l’eau, ce qui implique des enjeux importants pour bon nombre d’industries, donc celles de la production d’énergie ou de l’agriculture.
Le secteur de l’agriculture est particulièrement concerné par cette raréfaction des ressources en eau. « Fin juin, le Midwest américain a été confronté à une vraie sècheresse, ce qui a fait progresser le prix du blé et du maïs de près de 15%. Cette sécheresse a des conséquences sur les récoltes et donc sur notre capacité à assurer l’alimentation des populations », explique Adrien Dumas, directeur des investissements de Mandarine Gestion, à l’antenne de BFM Bourse.
Cette thématique de l’eau peut-être jouée sous plusieurs angles assure Adrien Dumas, à savoir celui du traitement de l’eau ou des infrastructures puisque « 20% de l’eau potable en France disparaît faute d’infrastructures aux normes. Aux Etats-Unis, les infrastructures sont beaucoup plus vieillissantes et l’ampleur de cette déperdition [d’eau] doit être encore plus importante », ajoute-t-il.
Pour jouer cette thématique, la société de gestion apprécie tout particulièrement Valmont Industries, un spécialiste américain de l’irrigation agricole. L’expert loue « les technologies assez pertinentes » proposées par la société aux agriculteurs et qui leur permet de mesurer le stress hydrique dans les parcelles et d’optimiser l’irrigation. Adrien Dumas cite aussi Tetra Tech, un consultant qui « aide les municipalités, les comtés, les états fédéraux américains à réfléchir sur les sujets liés à l’eau et plus globalement aux sujets environnementaux ». Cette société a donc « un grand boulevard de croissance », estime le gérant.
La gestion de l’eau est une thématique aussi portée par Jo Hambro, une société de gestion britannique dont le fonds Regnan Sustainable Water and Waste a fêté en avril dernier sa première année d’existence.
La thématique de l’eau et est « perpétuelle » rappelle Bertrand Lecourt, gérant du fonds Water and Waste à l’antenne de BFM Bourse. Pour l’expert, cette thématique est portée par cinq tendances fortes comme l’augmentation de la consommation liée à la densification des populations dans les villes, ou bien la nécessité d’investir constamment dans les infrastructures qui découle de cette urbanisation, pour ne citer qu’elles.
L’expert cite notre champion national Veolia, qui est « présent sur toute la chaîne de valeur » de la gestion de l’eau et des déchets. La société a d’ailleurs annoncé en juin dernier un investissement dans le dessalement de l’eau de mer à Abu Dhabi pour approvisionner en eau potable 210.000 foyers. Cette usine de dessalement de l’eau de mer par osmose inverse, dont la mise en service est prévue en 2025, sera la troisième plus grande des Émirats arabes unis.
Osmosun le nouveau venu en Bourse avec un savoir-faire important
Dans ce contexte de raréfaction et de risque de pénurie d’eau, le dessalement de l’eau de mer s’est en effet imposé comme une solution privilégiée et abondante puisque près de 70% de la planète est recouverte d’eau salée. Mais ce procédé éprouvé depuis plusieurs décennies s’avère fortement consommateur en énergie et est émetteur d’une importante quantité de gaz à effet de serre.
Le dessalement d’eau nécessite « beaucoup d’énergie pour tirer l’eau », relève Bertrand Lecourt. Et c’est là qu’intervient Osmosun, une entreprise basée à Gellainville, non loin de Chartres. La société fondée en 2014 a déployé une technologie répondant aux besoins criants en eau potable tout en limitant l’empreinte carbone liée à sa production. L’entreprise compte « rendre l’eau potable accessible à tous » avec son procédé innovant qui dessale l’eau de mer et l’eau croupie par énergie solaire.
Le dispositif mis au point par Osmosun ne nécessite pas de batteries, généralement utilisées pour stocker l’électricité quand le soleil vient à manquer par temps couvert ou quand la nuit vient à tomber. Il s’agit d’une réelle prouesse technologique pour Osmosun qui est la seule entreprise au monde à maîtriser cette innovation brevetée permettant aux unités de gérer la variation aléatoire de l’énergie disponible.
Et compte tenu de la thématique portée par Osmosun, à savoir l’accès à l’eau potable à tous, l’introduction en Bourse de la société, lancée fin juin dernier a rencontré un « vif » succès auprès des investisseurs. Et cet enthousiasme s’est aussi manifesté dès les premiers pas boursiers d’Osmosun. Coté depuis ce lundi sur Euronext Growth, le titre de la société basée non loin de Chartres a clôturé sur un dernier cours coté de 12,098 euros, vendredi soir. C’est près de deux fois plus que son prix d’introduction fixé à 6,50 euros…
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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