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L’ancien Premier ministre, et ministre de l’Intérieur, juge que la réponse de Gérald Darmanin aux policiers a « été la bonne ». Si Manuel Valls appelle à « se défaire de l’idée qu’on doit rapprocher la police de la population », l’ancien patron de la place Beauvau veut mettre fin « aux contrôles d’identité à répétition ».
Au tour de Manuel Valls de délivrer son analyse. Relativement discret lors de l’épisode des émeutes urbaines liées à la mort de Nahel puis lors de la fronde policière de ces derniers jours, l’ancien Premier ministre de François Hollande sort du bois.
Depuis le placement en détention provisoire d’un agent de la BAC à Marseille, accusé d’avoir passé à tabac le jeune Hedi, au crâne désormais en partie amputé, les syndicats de police réclament un statut qui leur empêcherait d’être écroués avant un procès.
« Il ne s’agit pas de réclamer un traitement de faveur, ni de contester que ce policier, s’il a commis une faute, doit être puni. Il s’agit de protester contre une fermeté à tout jugement qui se révèle être à géométrie variable (de la part de la justice, NDLR) », avance l’ancien ministre de l’Intérieur dans les colonnes du Figaro.
La réponse de Darmanin aux policiers a été « la bonne »
Tout en nuançant ses propos: « je ne pas nier que des relations très conflictuelles se sont installées depuis des années entre notamment les jeunes hommes issus de l’immigration vivant dans les quartiers populaires et la police », en citant « d’un côté » « des interventions en mode cow-boy », « des tutoiements », « des attitudes vexatoires » et « de l’autre » « des insultes, outrages, caillassages ».
Gérald Darmanin a longuement reçu les syndicats de policiers ce jeudi soir. L’occasion pour le ministre de l’Intérieur de soutenir son directeur général de la police nationale qui avait jugé qu’un « policier n’a pas sa place en prison » avant « un éventuel procès », « même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail ». « C’est un grand policier, je vais dire un grand flic », a ainsi expliqué le ministre de l’Intérieur au micro de BFMTV.
Manuel Valls met ses pas dans ceux de son successeur, jugeant que « sa réponse a été la bonne ». Les centrales, ont, elles, profité de l’occasion pour décliner leurs propositions, comme notamment l’anonymisation des policiers en cas de procédure judiciaire ou encore la fin de détention provisoire.
« Des peines minimales obligatoires de prison »
Si le ministre a « été plutôt à l’écoute », d’après le syndicat Alliance, ces demandes doivent désormais être discutées avec le garde des Sceaux puis être présentées dans un texte voté par le Parlement avant d’être appliquées. Autant dire que la course d’obstacles est importante.
Manuel Valls appelle cependant à des réformes législatives en réclamant notamment « des peines minimales obligatoires de prison, comme dans les pays scandinaves, qui aient valeur d’exemple et sanctionner les parents qui n’assument pas leurs responsabilités ».
En l’état actuel du droit et en vertu du « principe d’individualisation des peines », la manœuvre est impossible. Pas question cependant pour l’ancien Premier ministre, sèchement battu lors des dernières législatives, de revenir sur la loi de 2017 modifiant l’encadrement de l’usage des armes par les policiers.
La loi qui a facilité le tir lors des refus d’obtempérer signifierait « désarmer la police »
Défendue à l’époque par le Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et votée par la majorité de gauche à l’Assemblée nationale, elle assouplit « les conditions d’ouverture du feu » qui étaient avant soumises aux principes de la légitime défense, comme tous les autres citoyens.
Elles sont désormais calquées sur le régime des gendarmes, vu comme plus souple. Les tirs mortels dans le cadre de contrôle routier ont augmenté ces dernières années, avec des affaires très médiatisées comme la mort de Nahel ou encore sur le Pont-Neuf à Paris en août 2022.
Cette loi « est aujourd’hui remise en cause par une partie de la gauche, y compris par certains de ceux qui l’avaient votée et qui ont abandonné tout esprit de responsabilité », tance Manuel Valls, en visant sans la nommer la Nupes qui demande de revenir sur cette législation.
« Il ne faut évidemment pas la remettre en cause car cela signifierait désarmer les policiers et l’État face à la violence », juge encore l’ancien locataire de Matignon.
« Se défaire de l’idée de rapprocher la police de la population »
Manuel Valls ferme aussi la porte à tout retour de la police de proximité lancée par le socialiste Lionel Jospin en 1998 et démantelée par Nicolas Sarkozy à l’Intérieur en 2003.
« Il faut se défaire de l’idée qu’on doit rapprocher la police de la population », juge ainsi l’ex-Premier ministre, jugeant que « les uniformes n’ont pas vocation à pallier la disparition des adultes qui intervenaient auprès des jeunes des quartiers populaires ».
La fin des « contrôles d’identité à répétition »
Pour l’ex Premier ministre, l’heure est plutôt à « l’application stricte du code de déontologie », réformée par ses soins place Beauvau en 2013. Et de citer « le port systématique » du numéro d’identification ou référentiel des identités et de l’organisation (RIO) des policiers sur leur tenue, la fin du « tutoiement » ou encore la généralisation « des caméras piétons ».
Manuel Valls appelle aussi à abandonner « les contrôles d’identité à répétition et sans aucun objet » « sauf circonstances exceptionnelles » comme lors « de risques d’attentat ».
Gérald Darmanin avait jugé en 2021 que la « quasi-intégralité des contrôles de police se passait sans problème ».
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