[ad_1]
(BFM Bourse) – Le groupe de cosmétiques et de parfums a dégagé une croissance de 11,1% en données comparables au troisième trimestre, manquant de très peu les attentes du consensus. Le groupe a pâti en Asie d’une contre-performance du « travel retail » en raison du tour de vis que la Chine a effectué sur les daigou, ces revendeurs sur le marché gris, à Hainan. Mais l’action résiste grâce aux bonnes performances en Amérique du Nord et en Europe.
A plus d’un titre, l’activité du troisième trimestre de L’Oréal s’avère particulièrement intéressante. D’abord parce que la publication du groupe, deuxième capitalisation boursière à Paris et quatrième en Europe, survient alors que le marché s’inquiète de la demande mondiale pour les biens discrétionnaires.
Ensuite parce que les chiffres du spécialiste des cosmétiques par région sont finalement très éloignés du consensus. Ce qui en réalité illustre la capacité de L’Oréal à réorganiser rapidement ses ressources pour chercher la croissance là où elle se trouve. Au point de prendre de court les analystes.
À lire aussi
Reste que cette force de réaction n’a pas suffi et L’Oréal manque ainsi (de peu ) le coche. De juillet à fin septembre, la société a vu son chiffre d’affaires s’élever à 10 milliards d’euros, en hausse de 4,5% sur un an en données publiées et de 11,1% en données comparables. Or le consensus des analystes cité par Royal Bank of Canada attendait un chiffre de 11,3%. « Pour aussi longtemps que nous puissions nous en souvenir, c’est la première fois que L’Oréal ne répond pas aux attentes », remarque la banque canadienne.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Les daigou en question
L’écart s’explique en totalité par la contre-performance de l’Asie du Nord, une des plus importantes régions du groupe (environ 20% des revenus) où la société a accusé une baisse marquante de son activité, de 4,8% en données comparables, alors que le consensus attendait une croissance de 15%, soit un écart au final de 19%.
La société explique que, dans la région, le travel retail (les ventes dans les aéroports ou les gares) a été pénalisé par « le changement de politique à l’égard des daigou ». « Un seul facteur est à l’origine de (la déception, NDLR), à savoir la réinitialisation du daigou de Hainan », observe également Royal Bank of Canada.
Comme l’explique le bureau d’études indépendant AlphaValue sur son blog, le mot « daigou » est un terme chinois qui désigne « des individus ou des groupes d’exportateurs en dehors de la Chine qui achètent des marchandises pour des clients chinois par des moyens illégaux ». Le cabinet de conseil Daxue Consulting détaille dans un post leur fonctionnement: les daigou s’approvisionnent à l’étranger, dans par exemple des duty free (le cabinet cite la Corée du Sud) et bénéficient en plus de rabais et de réduction. Ils passent soit directement des commandes, soit via des intermédiaires (comme des agences de voyages) pour obtenir ainsi des prix très bas avant de revendre leurs marchandises à un prix supérieur en Chine continentale ou dans des duty free chinois.
Les daigou sont notamment liés en Chine à la province de Hainan, qui a connu une envolée de son activité. Hainan est en réalité une île chinoise au climat attrayant qui constitue un lieu de villégiature prisé des Chinois. Avec l’éclatement de la pandémie et l’impossibilité pour les touristes chinois de voyager dans certains pays, comme la Thaïlande, l’attractivité d’Hainan s’est renforcée et les dépenses touristiques dans les duty free de l’île ont explosé ces dernières années.
Sauf qu’au printemps, les autorités chinoises ont opéré un sérieux tour de vis sur le commerce très gris des daigou. « Afin de mieux préserver la valeur des marques et de normaliser les activités commerciales, les autorités de Hainan ont mis en œuvre des « mesures anti-contrebande » en mai pour réprimer les activités des Daigou, et plusieurs détaillants de Hainan ont été arrêtés pour souligner la gravité de l’initiative », expliquait en août AlphaValue.
Les autres régions explosent le consensus
« Ce contrôle renforcé a eu plusieurs impacts sur l’activité de L’Oréal au cours du premier semestre et pourrait continuer à avoir un impact sur les stocks dans les mois à venir », poursuivait alors le bureau d’études. A juste titre donc.
« Cette situation, bien que beaucoup plus perturbante que nous ne l’avions prévu, semble relativement temporaire », note Royal Bank of Canada. Citée par Bloomberg, la direction de L’Oréal a expliqué lors d’une conférence téléphonique que cet impact de l’offensive contre les daigou était limité et a anticipé une amélioration l’an prochain.
A la Bourse de Paris, L’Oréal ne plie néanmoins que de 0,6% à 383,85 euros vers 10h30, après avoir ouvert en baisse de plus de 3%. Le titre résiste donc assez bien, d’autant que le CAC 40 lui cède près 0,8%.
Une fois passée la déception en Asie, les autres éléments de la publication s’avèrent en réalité très satisfaisants. Toutes les régions à l’exception de l’Asie du Nord ont dépassé les attentes, surtout l’Amérique du Nord. L’Oréal y a enregistré une croissance de 11,8% en données comparables quand le consensus n’attendait qu’une progression limitée à 5,9%. Idem pour l’Europe où le chiffre d’affaires a bondi de 16,2% contre 11,2% attendu par les analystes.
« Une fois de plus, L’Oréal a su réorienter ses ressources vers des marchés plus porteurs », constate Royal Bank of Canada.
« L’Oréal a gagné des parts de marché significatives dans tous les domaines, avec des performances rassurantes en Amérique du Nord et en Europe en particulier », apprécie Stifel.
« L’essentiel pour nous est que le portefeuille de produits de beauté solide et diversifié de L’Oréal a permis au groupe de compenser les poches de faiblesse temporaire en Asie du Nord au troisième trimestre et d’enregistrer un nouveau trimestre de croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires en volume », poursuit la banque.
L’Oréal demeure une valeur dont la valorisation constitue un sujet de débat. Mais la publication de ce troisième trimestre a dans tous les cas rappelé l’agilité de la société et sa diversification.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur LOREAL en temps
réel :
[ad_2]
Source link