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Publié le 10 juil. 2023 à 11:26Mis à jour le 10 juil. 2023 à 18:54
Aux Pays-Bas, toute une génération a grandi avec un seul Premier ministre : Mark Rutte. Chef de l’exécutif depuis 2010, le leader libéral, dont le gouvernement est tombé ce week-end , était surtout connu pour son pragmatisme et sa capacité à trouver des compromis avec tous les bords politiques. « M. Teflon », surnom qu’il a acquis parce qu’aucun scandale ou faux pas n’a ébranlé sa position, a même battu le record de longévité des premiers ministres néerlandais. Mais cette ère de treize ans touche à sa fin.
Même son propre groupe à l’Assemblée néerlandaise ignorait ce que le Premier ministre allait annoncer lundi matin. « Après l’installation d’un nouveau cabinet après les élections, je quitterai la politique », a déclaré Mark Rutte lors d’une allocution sobre à la Chambre des représentants. Le Premier ministre a pris sa décision dimanche matin, a-t-il dit, avec « beaucoup d’émotion et des sentiments mitigés ».
Succession
Il ne quittera pas la scène immédiatement. Il restera en poste jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, ce qui pourrait prendre encore au moins un an. Outre ses fonctions de Premier ministre, il a été le chef du parti VVD pendant dix-sept ans. Ce parti choisira son nouveau président cette semaine.
Les noms qui circulent sont ceux de l’actuelle ministre de la Justice, Dilan Yesilgöz, et de la présidente du groupe parlementaire, Sophie Hermans. Le successeur de Mark Rutte ne sera pas seulement chargé de mener la campagne électorale. Il hérite également d’un grand nombre de dossiers problématiques, tels que la réforme du secteur agricole , la pénurie de logements et la transition énergétique.
Liens avec l’Elysée
Depuis l’entrée en fonction de Mark Rutte en 2010, les relations entre La Haye et Paris se sont considérablement améliorées. Avec Emmanuel Macron, les liens étaient même très chaleureux. Les deux hommes appartenant à la même formation au Parlement européen, les centristes de Renew, se sont affichés unis sur un grand nombre de sujets.
Lors de la visite d’Etat du président de la République aux Pays-Bas en avril dernier, les deux dirigeants semblaient déterminés à intensifier leurs efforts pour renforcer la coopération européenne. Avec le départ de Rutte, cette relation étroite entre les deux pays fondateurs de l’Union européenne se termine également.
Incertitude
La fin de l’ère Rutte plonge le pays dans une nouvelle période d’incertitude. Plusieurs personnalités politiques de premier plan ont indiqué lundi qu’elles quitteraient leurs postes. Selon les sondages, la coalition quadripartite sortante perdrait un grand nombre de députés aux élections qui se tiendront à l’automne.
Le nouveau venu BBB, un mouvement populiste d’agriculteurs , sortirait premier des urnes. Dans ce cas, sa dirigeante, Caroline van der Plas, pourrait devenir la première femme Première ministre du pays. Avant que cela n’arrive, les Néerlandais devront encore attendre au moins quatre mois pour voter. La formation d’un nouveau gouvernement pourrait ensuite facilement prendre six mois, le temps de négocier une coalition. L’ère Mark Rutte sera alors définitivement révolue. La fin d’une époque pour les Pays-Bas.
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