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Le premier volet du Budget 2024, adopté par 49.3 mercredi à l’Assemblée, prévoit un total de dépenses de l’Etat de 491 milliards d’euros, hors charge de la dette, et un déficit public à 4,9% du PIB cette année, puis 4,4% en 2024.
Le chef économiste du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, a jugé samedi « difficile à atteindre » la prévision du gouvernement français d’un déficit budgétaire de 2,7% en 2027. Il met toutefois en garde contre les dangers d’une austérité trop prononcée.
« Le sentier budgétaire que le gouvernement a prévu va dans la bonne direction », a-t-il expliqué sur Franceinter, mais « il nous semble y aller un peu trop lentement » et « on pourrait faire un peu plus ».
Le budget 2024, dont le premier volet a été adopté à l’Assemblée nationale sans vote grâce à l’article 49.3 de la Constitution, doit donner des gages de sérieux budgétaire. Le texte prévoit un total de dépenses de l’Etat de 491 milliards d’euros, hors charge de la dette, et un déficit public à 4,9% du PIB cette année, puis 4,4% en 2024, largement hors des clous européens.
Le ministère de l’Economie mise sur une croissance économique de 1% cette année, puis de 1,4% en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public à 2,7% en 2027. L’endettement resterait stable à 109,7% du PIB en 2024, pour atteindre 108,1% en fin de quinquennat.
« Un effort supplémentaire nécessaire »
« Sous les politiques actuelles », la prévision d’un déficit budgétaire de 2,7% à horizon 2027 « sera peut-être un petit peu difficile à atteindre » et « donc un effort supplémentaire serait nécessaire », a estimé Pierre-Olivier Gourinchas. La prévision d’une croissance de 1,4% a également été jugée « élevée » par le Haut conseil des finances publiques. Toutefois, « il ne s’agit pas vraiment de faire des grandes coupes » dans les dépenses, a expliqué l’économiste du FMI, invitant à « se poser la question » des dépenses et de réformes supplémentaires.
Les réformes engagées par le gouvernement « vont porter leurs fruits », notamment en soutenant l’emploi et l’activité, mais « il faudra en faire un peu plus malheureusement », a jugé Pierre-Olivier Gourinchas.
La dette a dépassé les 3.000 milliards d’euros au premier trimestre 2023 et la France prévoit d’emprunter un montant record de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024.
Dans la soirée vendredi, l’agence de notation Moody’s a indiqué ne pas avoir mis à jour la note de la France, qui reste de ce fait à « Aa2 », l’une des meilleures possibles, une décision qui « témoigne de la crédibilité » du pays, selon le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
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