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Publié le 26 oct. 2023 à 16:17Mis à jour le 26 oct. 2023 à 16:28
« La plus grande menace sur notre sécurité nationale est notre dette nationale », a lancé, solennel, le nouveau « speaker » Mike Johnson lors de son premier discours de président de la Chambre des représentants, mercredi. « Nous savons que cela ne sera pas une tâche facile et que des décisions difficiles devront être prises, mais les conséquences si nous n’agissons pas maintenant seront insupportables », a-t-il martelé.
Sa première annonce concrète a d’ailleurs été celle de la création d’une « commission bipartisane sur la dette », pour « commencer à travailler sur cette crise immédiatement », a-t-il promis.
La dette fédérale publique avoisine depuis deux ans le niveau du PIB, rappelle le bureau budgétaire du Congrès (CBO) et le ratio devrait continuer à se dégrader ces prochaines années. Les derniers chiffres du département du Trésor, publiés la semaine dernière, montrent de fait une situation budgétaire dégradée.
L’exercice fiscal 2023, qui s’est clos le 30 septembre, accuse un déficit de 1.700 milliards de dollars, soit 6,3 % du PIB, en hausse de 0,9 point en un an. Les recettes fédérales (4.400 milliards de dollars) n’ont ainsi couvert que 72 % des dépenses (6.100 milliards de dollars), avec un trou d’air dans les rentrées fiscales – les services fiscaux ont constaté un écart de 625 milliards de dollars entre leur prévision de recettes et les impôts effectivement collectés.
Situation dégradée
Et encore ce déficit budgétaire affiché n’est-il que la présentation la plus favorable des comptes. Car il a été réduit de 379 milliards par la censure, par la Cour suprême, de l’annulation des dettes étudiantes, une mesure phare de l’administration Biden, comptabilisée en dépenses en 2022 et par conséquent réintroduite en recettes cette année. Sans cette mesure, le déficit budgétaire a doublé sur un an, pointe le CRFB, un cercle de réflexion plaidant pour la discipline budgétaire !
Les risques s’empilent en outre pour les années à venir. Avec la hausse des taux d’intérêt pour contrer l’inflation, les intérêts payés sur la dette ont bondi l’an dernier, à 659 milliards de dollars – un montant presque doublé en trois ans. Un chiffre qui se rapproche du budget de la défense et de ses 842 milliards de dollars demandés pour l’exercice fiscal 2024.
Selon le CRFB, le paiement des intérêts sur la dette pourrait ainsi « dépasser le budget de la défense d’ici à 2025 et devenir le deuxième programme gouvernemental le plus important – après l’assurance-maladie – d’ici à 2026 ». Le déficit budgétaire et la dette publique fédérale incluent de fait les comptes sociaux, avec notamment les programmes d’assurance santé Medicare (pour les plus de 65 ans) et Medicaid (pour les plus modestes).
Virage des républicains
Le « speaker » Mike Johnson est un partisan d’un Etat fédéral de taille réduite, et son discours sur l’urgence d’un remède illustre un virage des républicains, après des années de désintérêt pour les questions budgétaires. Parmi les efforts possibles pour réduire le déficit et la dette, les républicains devront d’ailleurs se positionner sur l’avenir du taux d’impôt sur les sociétés. Donald Trump l’avait baissé de 35 % à 21 % en 2017, une mesure qui arrive bientôt à expiration.
Après de premiers efforts budgétaires lors des négociations sur le plafond de la dette en juin, les crises les fragilisent déjà. La Maison-Blanche vient de demander au Congrès plus de 100 milliards de dollars pour assurer la sécurité nationale des Etats-Unis en aidant l’Ukraine, Israël et en renforçant la frontière au Mexique. Et Joe Biden a demandé mercredi 56 milliards de dollars de fonds d’urgence pour les affaires intérieures, dont la moitié pour les catastrophes naturelles.
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