Erold (ex-planet media) : L’éditeur de sites internet dédiés aux seniors Erold passe en mode survie

(BFM Bourse) – L’éditeur de sites internet dédié aux séniors et à la santé a demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire, éprouvant des difficultés à financer la poursuite de son exploitation. Suspendue depuis fin septembre, l’action du groupe pourrait difficilement reprendre dans ces conditions.

Les actionnaires d’Erold devront encore s’armer de patience. Suspendue depuis le 29 septembre à la demande de la société à un cours de 16 centimes d’euro, la cotation de l’action de l’éditeur de sites internet dédié à la santé et aux séniors n’est pas près de reprendre avec les dernières annonces.

Erold a en effet indiqué lundi soir s’être déclaré en cessation de paiements le 12 octobre auprès du Tribunal de commerce et a également sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire.

« L’objectif de cette procédure est d’évaluer toutes solutions permettant dans les meilleures conditions de pérenniser l’activité, maintenir l’emploi et apurer le passif, ainsi que d’engager un processus de recherche d’investisseurs dans le cadre d’un plan de redressement par voie de continuation ou d’un plan de cession », rappelle l’ex-Planet Media.

Le Tribunal de commerce se prononcera prochainement sur cette demande d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. « Si le Tribunal de commerce fait droit à la demande de la société, l’exploitation de la société se poursuivra pendant la période d’observation », poursuit Erold qui précise qu’il tiendra informé le marché de la décision du Tribunal de commerce et de l’avancement de la procédure.

Une situation opérationnelle et financière dégradée

Quelques signes avant-coureurs laissaient augurer ce type d’annonces. Fin septembre, la société qui édite les sites Planet.fr et Medisite.fr, avait annoncé reporter la publication de ses comptes semestriels au plus tard au 31 octobre. Un retard qui n’est jamais d’un bel effet pour une entreprise confrontée à d’importantes difficultés financières en raison d’une activité déclinante.

Dans son communiqué publié lundi soir, Erold indique avoir observé un recul significatif de son activité sur les six premiers mois de l’année. A fin juin 2023, le chiffre d’affaires a chuté de près de 50% à 1,7 million d’euros en raison d’une baisse des audiences des sites internet du groupe. Ce repli, explique Erold, est directement lié à la sous-performance des newsletters, « l’une des principales sources de trafic des sites » « ainsi que celle générée par les moteurs de recherche, ce qui « impacte mécaniquement les revenus publicitaires (‘direct’ et ‘programmatique’) ».

Et cette chute des revenus est préjudiciable au reste du compte de résultat, puisqu’en parallèle les coûts de fonctionnement sont supérieurs au volume d’activité dégagé par Erold. La société n’a pas réussi à maintenir son excédent brut d’exploitation (EBE) en territoire positif sur le semestre « malgré les mesures de réduction des charges prises pour abaisser rapidement le point mort ». La perte nette d’Erold s’est quant à elle creusée à 1 million d’euros, après un résultat net négatif de 0,4 million d’euros au premier semestre 2022.

Du côté de la trésorerie, la situation est très tendue. A fin septembre, la société explique n’avoir que 100.000 euros dans ses caisses, un niveau insuffisant pour assurer la continuité de la société compte tenu d’une activité « qui n’a pas rebondi dans les derniers mois ». A côté, la dette financière nette s’élève à 1,9 million d’euros et elle inclut 0,6 million d’euros d’obligations convertibles en actions (OCA) non encore converties.

Depuis plusieurs exercices, Erold a donc souffert tant sur le plan opérationnel que boursier, notamment en 2023 avec un cours qui s’effondre de plus de 60%. Et la perte de valeur est encore plus importante si on remonte aux débuts boursiers d’Erold sur le marché libre, en juillet 2005 à un cours de référence de 3,90 euros. La société s’appelait alors à l’époque Seniorplanet avant que ses actions soient transférées en 2014 sur Alternext (désormais Euronext Growth).

Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse