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Les entreprises n’ont jamais eu autant de mal à recruter. On approche du plein-emploi. Et on garderait le même niveau de dépenses pour l’emploi ? « Ça n’a pas de sens », a lâché Bruno Le Maire, en ouvrant les assises des finances publiques ce lundi à Bercy, bien décidé à ce que le ministère du Travail contribue aux 10 milliards d’économies déjà ciblées pour réduire la dette.
Dans le collimateur du ministre de l’Economie et des Finances, il y a d’abord l’apprentissage même si en l’espèce il s’approprie une mesure inscrite dans la réforme Pénicaud de 2018. Après un premier coup de rabot de 2,5 % en moyenne l’année dernière sur les subventions pédagogiques aux centres de formation d’apprentis (les fameux « coûts-contrats »), la deuxième salve a été reportée à la rentrée. Elle doit être de 7,5 % si l’objectif initial de 10 % est maintenu. Le but ? Aligner progressivement ces subventions sur les charges réelles des CFA en leur laissant de quoi dégager une marge, mais sans excès.
Le temps presse
La perspective fait bondir la fédération des directeurs de CFA, la Fnadir, qui met en avant, petit sondage interne à l’appui, la hausse de 18 % des frais de fonctionnement (énergie, salaires, matières premières…) depuis que l’inflation a explosé. « Ce chiffre justifie à lui seul de ne pas toucher aux coûts-contrats cette année », assène son président, Pascal Picault. Sans oublier, ajoute-t-il, les efforts sur la qualité des formations, objectif cardinal pour réduire le taux de ruptures des contrats.
En l’espèce, si le 2e coup de rabot intervient, les économies induites risquent d’être en partie effacées par l’augmentation du nombre de contrats d’apprentissage signés, Elisabeth Borne ayant fixé l’objectif d’un million par an. Un conseil d’administration exceptionnel de France compétences, l’instance de régulation nationale de la formation professionnelle, est prévu début juillet. « Il faut que l’arbitrage soit rendu très vite, sinon cela va être compliqué pour la rentrée », pointe un bon connaisseur du dossier.
Outre l’apprentissage, Bruno Le Maire a réitéré sa volonté d’imposer un reste à charge, ou ticket modérateur, au compte personnel de formation, le CPF. Le ministère du Travail n’est pas très chaud et les autres intervenants au dossier y sont hostiles. Les organismes de formations arguent que les actions engagées par la Caisse des dépôts (qui gère le dispositif) – nettoyage du catalogue des certifications, durcissement de la procédure de connexion, sélection des prestataires… – vont ramener les dépenses aux alentours de 2 milliards cette année.
Les syndicats, eux, craignent des effets d’éviction sociaux, quand bien même des exceptions seraient prévues, pour les chômeurs notamment. Les exceptions, qui plus est, rendent l’écriture de la copie très complexe d’un point de vue juridique . Bref, « c’est un peu la solution qui cherche son problème », ironise le dirigeant d’un organisme de formation. In fine, c’est sans doute Emmanuel Macron qui tranchera.
Contrats aidés
On peut comprendre aussi entre les lignes de son discours que Bruno Le Maire cible les contrats aidés ( 135.000 budgétés cette année selon Olivier Dussopt ), lesquels sont des candidats naturels pour alimenter les 5 % de marge de manoeuvre budgétaires à trouver dans le budget du ministère du Travail (et de tous les autres), selon l’injonction d’Elisabeth Borne.
L’injonction se heurte à l’ambition du projet France travail de renforcer l’aide aux chômeurs précaires, même si la montée en charge des moyens nécessaires sera progressive et se fera en partie par redéploiement de crédits. Une autre piste consiste à puiser dans les excédents à venir de l’Unédic .
Contacté, le ministère du Travail n’a pas souhaité s’exprimer, se retranchant derrière les « arbitrages et les discussions cette semaine ».
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