[ad_1]
Publié le 12 juil. 2023 à 17:14Mis à jour le 12 juil. 2023 à 17:47
Une réunion utile, voire fort utile, sans être historique, qui a permis de renouer le fil du dialogue. Après un peu moins de deux heures d’échanges, les syndicats sont sortis satisfaits ce mercredi de leur rencontre avec Elisabeth Borne, à laquelle participaient également les organisations d’employeurs. Même la CGT, par la voix de sa nouvelle numéro un, Sophie Binet, a relevé un « frémissement d’autonomie par rapport au patronat ».
La rencontre, destinée à acter l’agenda social des mois à venir, voire du quinquennat , marquait le grand retour des partenaires sociaux ensemble à Matignon après la crise des retraites. Nouveau départ, nouvelles têtes : outre Sophie Binet , Marylise Léon pour la CFDT et Patrick Martin pour le Medef ont inauguré leur première « multilatérale » en chef de file de leur organisation.
Détente
L’heure étant à la détente, syndicats et patronat sont ressortis assurés que les négociations hors agenda autonome – c’est-à-dire suivant le formalisme de la loi « L1 » qui impose d’en passer par un document d’orientation préalablement concerté – respecteront leur liberté de… négocier. En clair, qu’ils ne seront pas corsetés par l’exécutif et qu’ils ne travailleront pas pour rien.
« J’ai pu redire que nous ferions des documents d’orientation larges, qui laisseraient toute leur marge de dialogue aux partenaires sociaux. J’ai pu redire aussi mon engagement à transcrire fidèlement et intégralement dans la loi les accords qui seraient trouvés », a déclaré la Première ministre à l’issue de la multilatérale. « Il y a clairement un changement de méthode », a salué le numéro deux de la délégation CFDT, Yvan Ricordeau.
Les sujets concernés sont connus : emploi des seniors, parcours professionnels, usure au travail, reconversion, et compte épargne temps universel (Cetu), une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Feront-ils l’objet d’un ou plusieurs documents d’orientation, donnant lieu à une ou plusieurs négociations ? Les partenaires sociaux sont divisés.
Le calendrier, lui, ne fait pas débat : début des concertations fin août, envoi des documents mi-septembre, atterrissage au printemps prochain, idéalement avant mars, pour pouvoir se glisser dans l’agenda parlementaire.
Cetu mis à part, cette liberté de négociation se traduira par des documents d’orientation qui feront la part belle à des objectifs de politique publique – tel taux d’emploi des seniors à telle échéance par exemple – sans prescrire des voies et moyens pour y parvenir, décrypte-t-on dans l’entourage de la Première ministre. A condition de ne pas alourdir les finances publiques évidemment.
Trappes à bas salaires
Le leader de la CFE-CGC, François Hommeril, y a vu la promesse d’un rapport de force équilibré entre syndicats et patronat. Il appartiendra ainsi aux partenaires sociaux de ressusciter ou non le fameux index senior, sorti de la version initiale de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel qui a jugé qu’il n’avait rien à y faire. Idem pour le CDI senior introduit par le Sénat .
En fin de réunion, la Première ministre a aussi proposé aux partenaires sociaux d’établir avec le gouvernement un état des lieux sur les « trappes à bas salaires ». « Il était temps que le terme soit prononcé par le gouvernement », s’est félicitée Sophie Binet.
Porte fermée
L’exécutif en revanche a refermé la porte à toute révision des ordonnances travail de 2017, demande unanime des syndicats. Cela dit, tout aménagement issu de la négociation sur les parcours professionnels, sera repris, assure-t-on dans l’entourage d’Elisabeth Borne.
La Première ministre a aussi confirmé ce dont tout le monde se doutait : la prochaine négociation sur les règles d’indemnisation des chômeurs ne remettra pas en cause les réformes de 2019 et 2022 imposées par l’exécutif et dénoncées unanimement par les syndicats.
[ad_2]
Source link