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Malgré les 72 aéronefs de juin, livrés à 48 clients différents, Airbus devra maintenir un rythme soutenu s’il veut parvenir à ses objectifs de livraisons.
Airbus a livré 72 avions commerciaux en juin, lui permettant de rattraper une partie du retard sur ses objectifs annuels, a annoncé vendredi l’avionneur dont le carnet de commandes a été dopé par le salon du Bourget.
Le géant industriel européen, affecté par les difficultés d’une partie de ses 18.000 fournisseurs (matières premières, composants, main-d’oeuvre…), peinait en début d’année à atteindre le rythme de production nécessaire à la fabrication des 720 appareils promis au marché en 2023.
Mais la tendance s’est nettement améliorée ces derniers mois. En mai déjà, Airbus avait livré 63 avions, après 54 en avril, alors qu’il avait seulement réussi à sortir 127 appareils lors du premier trimestre.
Objectif raté en 2022
Ces livraisons constituent un indicateur fiable de la rentabilité dans l’aéronautique car les compagnies aériennes paient la majeure partie de la facture au moment où elles prennent possession des avions.
Malgré les 72 aéronefs de juin, livrés à 48 clients différents, Airbus devra maintenir un rythme soutenu s’il veut parvenir à son objectif. En six mois, il a remis 316 appareils aux compagnies: il lui en reste au moins 404 à produire au second semestre.
En 2022, Airbus, qui tablait déjà sur 720 appareils, avait dû renoncer à ses objectifs en fin d’exercice. Il n’en avait finalement livré que 661.
La question des cadences est d’autant plus cruciale qu’Airbus a vu son carnet de commandes spectaculairement gonfler pendant le salon du Bourget, grand rendez-vous du secteur aérien fin juin près de Paris, enregistrant 902 commandes brutes.
Plus de la moitié (500) proviennent du contrat signé avec IndiGo, ambitieuse compagnie indienne à bas coûts, pour des monocouloirs de la famille A320neo. Cette commande, annoncée le 19 juin, constitue la plus importante en volume de l’histoire de l’aviation civile.
Elle est ventilée en 125 A320neo et 375 plus grands A321neo, selon les relevés d’Airbus disponibles vendredi, alors que son client n’avait pas voulu donner de détails lors du Bourget.
Moisson au Bourget
Un autre transporteur indien, Air India, a contribué à hauteur de 250 appareils à l’accroissement du carnet de commandes d’Airbus le mois dernier, pour 140 A320neo, 70 A321neo et 40 gros porteurs A350.
Soixante appareils de la famille A320neo ont par ailleurs été commandés par un client resté anonyme, tandis que 30 ont été acquis par le transporteur saoudien Flynas.
Cette moisson a permis à Airbus de multiplier par six son carnet de commandes brutes pour l’année entre mai et juin, à 1.080 appareils (1044 nets), dont une écrasante majorité de monocouloirs (971, incluant les A320neo et la gamme des plus petits A220), et 101 A350, dont Airbus veut augmenter les cadences de production à neuf par mois en 2025 contre cinq actuellement.
Pour les A320neo, Airbus vise 75 appareils mensuels à l’horizon 2026, contre 43 réalisés en 2022. En 2019, avant la pandémie qui a désorganisé son outil industriel, il en produisait 60.
Les 1044 commandes nettes du premier semestre permettent déjà à Airbus de s’approcher des totaux annuels de 2022 (1047) et de 2019 (1048), le record datant de 2014 (1590).
L’avionneur publiera ses résultats semestriels le 26 juillet.
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