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Publié le 8 janv. 2024 à 18:36Mis à jour le 8 janv. 2024 à 20:03
Réduire l’intensité des raids à Gaza et ne pas pousser le Hezbollah à l’escalade. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, devait arriver en Israël lundi soir pour presser l’exécutif de l’Etat hébreu d’entrer dans une nouvelle phase militaire provoquant moins de victimes civiles collatérales à Gaza.
Cette tournée, qui a vu le chef de la diplomatie américaine atterrir, samedi, en Turquie, puis au Qatar et, lundi matin, en Arabie saoudite, sera sa quatrième dans la région depuis le déclenchement de la guerre entre Hamas et Israël, à la suite des attaques de la milice djihadiste palestinienne du 7 octobre.
Le risque d’un embrasement régional
Antony Blinken avait mis en garde dimanche soir contre un risque de « métastase » de ce conflit au Liban, voire au-delà, en raison des échanges quasi quotidiens de tirs entre Israël et la milice chiite du Hezbollah, alliée du Hamas et, surtout de l’Iran. Le Hezbollah n’a pas mené de riposte d’envergure à l’élimination, la semaine dernière, du numéro deux du Hamas à Beyrouth, Saleh al Arouri, mais a dû encaisser un nouveau coup, lundi matin : un raid israélien a tué un de ses haut gradés au Liban.
« Eviter un embrasement régional via un conflit entre Israël et le Hezbollah, donc l’Iran, est la priorité absolue de Washington et de tous les alliés occidentaux d’Israël », souligne Emmanuel Navon, directeur d’Elnet-Israel et professeur de relations internationales à l’Université de Tel Aviv. Pour autant, « Israël fait valoir que le Hezbollah viole la résolution 1701 de l’ONU de 2006 qui proscrit la présence de ses forces armées au Liban sud. Cent cinquante mille Israéliens vivent comme des réfugiés dans leur propre pays en raison des missiles du Hezbollah. Ils ne pourront pas retourner chez eux tant que le Hezbollah reste déployé au sud de la rivière Litani », à une trentaine de km de la frontière israélienne.
L’Iran mène la danse
On peine à voir, toutefois, qui pourrait pousser le Hezbollah à faire reculer ses unités et interrompre ses tirs de roquettes . Le seul pays qui pourrait avoir une influence sur la milice chiite est l’Iran, qui n’a pas intérêt à une désescalade. Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes, estime que « c’est actuellement l’Iran qui mène la danse, il alimente des foyers de déstabilisation pour Israël et les Occidentaux au prix de sang arabe mais sans risque pour lui d’une riposte » car personne ne veut la guerre avec lui. En outre, selon le politologue, « en raison du coût astronomique pour son économie, directement, par le coût des opérations, comme indirectement par la mobilisation de nombreux jeunes employés, le temps joue contre Israël, qui est habitué à des guerres rapides et décisives ».
Pour ce qui est de la conduite de la guerre à Gaza même, Shany Mor, chercheur à l’Université Reichman, en Israël, estime que les Etats-Unis « disposent de peu de leviers sur les aspects fondamentaux, notamment les buts de guerre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, mais un peu sur la conduite des opérations ». Washington est impatient de voir Tsahal passer, après les deux premières phases de la guerre, bombardements, puis invasion terrestre, « à la troisième fondée sur des raids moins intenses, des opérations commandos chargés de détruire les tunnels du Hamas et éliminer ses cadres ».
Si le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a estimé, dimanche, que le passage à la troisième phase était imminent et que l’opération de nettoyage du nord de la bande de Gaza avait été « menée à bien », en revanche les bombardements continuent sur le sud de la bande de Gaza, notamment lundi matin à Khan Younès, principale ville du sud du territoire assiégé et nouvel épicentre des combats.
L’offensive israélienne a fait presque 23.000 morts à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste. Les bombardements y ont déplacé 85 % de la population. Un bilan embarrassant pour l’allié américain, puisque cela fait perdre à Joe Biden des électeurs sur son aile gauche, mais aussi pour les pays arabes engagés dans une normalisation avec Israël.
Pour autant, même si Egypte, Bahreïn, ou Arabie saoudite ne l’assumeront pas vis-à-vis de leur opinion publique, « ils souhaitent vivement, souligne Emmanuel Navon, voir Israël détruire le Hamas, car ils voient bien que ce dernier est un tentacule de l’Iran », dont on connaît les ambitions de domination de la région.
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