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Publié le 14 déc. 2023 à 12:38Mis à jour le 14 déc. 2023 à 12:46
Le couperet est tombé. Le gouvernement vient de dévoiler ce jeudi la liste des voitures électriques qui remplissent les conditions environnementales pour continuer à bénéficier du bonus écologique de 5.000 euros. Les modèles qui ne figurent pas sur cette liste perdent le bénéfice de cette aide à l’achat dès samedi matin.
Comme c’était pressenti, les modèles fabriqués en Chine font les frais de la mesure. C’est le cas notamment de la Spring de Dacia, la voiture électrique la moins chère du marché, qui représente 1 voiture électrique sur 10 vendue en France sur les 11 premiers mois de l’année. En perdant le bonus, sa version d’entrée de gamme va voir son prix bondir de 15.800 à 20.800 euros.
Tesla sauve sa Model Y
La MG 4, figure de proue de l’ex-marque anglaise désormais dans le giron du mastodonte chinois SAIC, fait également partie des victimes. Cette berline compacte a généré 16.000 immatriculations depuis le début de 2023, soit 6,1 % du marché, grâce à un prix très attractif (30.000 euros avant bonus), qui le sera un peu moins maintenant.
Tesla, leader mondial de la voiture électrique, va aussi y laisser des plumes. Importée de l’usine de Shanghai, la Model 3 ne figure pas dans la liste. A l’inverse, la Model Y, voiture électrique la plus venue en France, en Europe et dans le monde, reste éligible, grâce à un assemblage réalisé en partie dans l’usine de Berlin du constructeur.
BYD, qui conteste à Tesla le titre de leader mondial de la voiture électrique, avait demandé à bénéficier du bonus pour 2 modèles, l’Atto 3 et la Dolphin. Mais le score environnemental s’est révélé insuffisant dans les deux cas, du fait d’une production « Made in China ».
Produite en Chine, la version électrique de la Mini va perdre elle aussi son coup de pouce à l’achat de 5.000 euros. C’est aussi le cas de tous les modèles électriques de la marque coréenne Kia, (dont la Niro) qui paient leur assemblage en Corée du Sud. Chez Hyundai, la Kona, fabriquée en République tchèque, passe entre les gouttes.
Livrer d’ici trois mois
Ces dernières semaines, les commandes ont afflué pour les modèles qui étaient menacés. Les constructeurs concernés ont l’obligation de les livrer avant le 15 mars, ce qui les amènera sans doute à flécher une plus grande part de leur production vers la France durant cette période.
Le tri entre les modèles éligibles et les autres a été effectué en calculant la quantité de CO2 émise lors de la fabrication. Le mix énergétique de la Chine, très carboné, ne permet pas aux voitures produites sur place d’atteindre le score environnemental requis.
Les marques qui ont vu un ou plusieurs de leurs modèles perdre le bonus peuvent contester les calculs faits par l’Ademe en engageant une procédure dérogatoire, et en fournissant leurs propres données, sur l’utilisation d’électricité décarbonée en Chine notamment. C’est ce que compte faire le groupe BMW pour la Mini. Mais la procédure dure 6 à 7 mois, et même en ayant gain de cause, le gain du bonus ne sera pas rétroactif.
Sollicité, Tesla ne fait aucun commentaire à ce stade. De son côté, BYD n’envisage pas de pause dans le développement de son réseau commercial en France. Le constructeur fait valoir qu’il a prévu de longue date d’implanter une usine de production en Europe. Et compte jouer, d’ici là, sur ses marges pour compenser autant que possible la perte du bonus.
« Notre fabrication est ultra-intégrée, détaille un porte-parole : sur la Seal par exemple, seuls les vitres, les freins et les pneus ne sont pas faits par nous. Cela nous donne plus de latitude pour baisser les prix. »
Cette réforme du bonus écologique va rebattre les cartes sur le marché. Depuis le début de l’année, la Spring, la Model 3 de Tesla et MG 4 représentent à elles seules près d’un quart des ventes 100 % électriques en France. Leur augmentation de prix devrait donner un peu d’oxygène à leurs concurrentes directes, comme la Mégane e-Tech. Et c’est la future ë-C3 de Citroën qui devrait s’emparer du titre de voiture électrique la moins chère du marché français (18.300 euros avec bonus).
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