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(BFM Bourse) – Mardi 1er août, Vilmorin a fait ses adieux à la Bourse de Paris après quasiment 30 ans de présence sur le marché parisien. D’autres entreprises françaises phares ont également tourné le dos à la Bourse de Paris ces dernières années.
Une société emblématique ne soufflera pas ses 30 ans de cotation à la Bourse de Paris. Vilmorin a quitté ce mardi 1er août la place parisienne après le succès de l’offre publique d’achat simplifiée menée par Limagrain, son actionnaire majoritaire. Le quatrième semencier mondial avait intégré le marché parisien le 3 novembre 1993.
Pourquoi Vilmorin a décidé de tourner le dos à la Bourse? C’est Limagrain qui a été à l’initiative de cette opération, car l’actionnaire majoritaire du semencier souhaitait « retrouver de la liberté dans ses choix stratégiques, notamment en ce qui concerne ses activités semences ».
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Limagrain justifie aussi le lancement de cette offre publique d’achat simplifiée par le manque d’intérêt que présente une cotation de Vilmorin en Bourse, qui n’a pas fait appel au marché depuis 2010. Un argument qui avait également été évoqué par la famille Guichard pour retirer Manutan de la Bourse de Paris. « Compte tenu de la structure actuelle de l’actionnariat de Vilmorin & Cie et du faible volume d’échanges, la cotation présente peu d’utilité pour la société qui n’a pas fait appel au marché depuis 2010 », indiquait alors Limagrain en avril dernier lors de l’annonce de cette opération.
Vilmorin vient ainsi garnir la liste des sociétés connues du grand public qui ont tourné le dos à la Bourse de Paris, dont EDF à l’issue d’un feuilleton boursier à rebondissements. L’énergéticien a quitté la cote parisienne 10 mois après l’annonce de l’opération par la Première ministre Elisabeth Borne. L’Etat, qui jusqu’ici détenait 84% de l’entreprise, souhaitait, avec le rachat de l’intégralité du capital de EDF, avoir le champ libre pour financer l’entretien du parc nucléaire actuel et la construction des six futurs réacteurs EPR 2 annoncés par Emmanuel Macron.
Pour les actionnaires, ce rachat a aussi marqué l’épilogue d’un cahoteux parcours boursier de près de dix-huit longues années. Introduit en Bourse en novembre 2005 à grands renforts de communication, EDF a suivi un chemin semé d’embûches, jusqu’à être sorti 10 ans plus tard du prestigieux CAC 40.
La porte de sortie proposée aux actionnaires n’a pas été accueillie avec un franc enthousiasme et a donné lieu à de nombreux recours de petits porteurs. A 12 euros, le prix offert par l’Etat aux minoritaires est 62% inférieur au prix d’introduction (32 euros) d’EDF, et même plus de 87% de moins que le plus haut historique atteint par l’action à 87,75 euros, le 22 novembre 2007.
Somfy et Groupe Flo, deux sociétés bien connues du public, ont elles aussi franchi le pas de la porte en début d’année. Prévu de longue date, le retrait de Groupe Flo de la cote parisienne a été effectif le lundi 6 février après 25 ans de présence en Bourse. Cette opération est l’épilogue de la prise de contrôle de Groupe Flo en 2017 par Groupe Bertrand. Criblé de dettes, le propriétaire de la chaîne Hippopotamus était alors en grande difficulté depuis de nombreuses années. Dos au mur, Groupe Flo se devait de trouver un repreneur pour se restructurer.
Et c’est donc Groupe Bertrand qui s’est rendu au chevet du grand malade de la restauration. En août 2019, Groupe Bertrand a accéléré le processus avec le lancement d’une offre publique de retrait simplifiée sur le solde des actions qu’il ne détenait pas encore, pour monter à plus de 80% du capital et des droits de vote du groupe de restauration. Puis à l’automne 2022, il a lancé une offre publique de retrait au même prix de 21 euros. Pour les rares minoritaires qui n’ont pas quitté la table, ils ont pu bénéficier d’une alléchante prime de près de 70% sur le dernier cours coté (12,40 euros).
Le jeudi suivant, c’était Somfy qui avait baissé le rideau de la Bourse. Le groupe savoyard a fait ses adieux aux marchés financiers après plusieurs décennies de cotation à l’issue d’une offre publique de retrait suivie d’un retrait obligatoire émanant de la famille Despature. Cette dernière a profité de la baisse de 30% du titre du spécialiste de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison et du bâtiment pour lancer son offre à 143 euros par action, en novembre dernier.
Royal Canin: le professionnel de l’alimentation animale
Rien qu’à l’évocation de la marque Royal Canin, vous vient à l’esprit sa mythique publicité bien ancrée dans la culture populaire. Un berger allemand affamé qui court au ralenti avec en fond sonore le morceau Chi Maï d’Ennio Morricone… Mais réduire cette marque à cette publicité légendaire serait oublier l’histoire de cette entreprise qui est à l’origine française. En 1968, Jean Cathary, un vétérinaire de Gallargues, lança sa « soupe jaune » pour chiens, partant du principe que la nourriture pouvait avoir un impact sur la santé des animaux. Quelques années plus tard, la petite PME est rachetée par le groupe Guyomarc’h, un poids lourd breton de l’alimentation pour bétail. La société bretonne offre à la marque une rampe de lancement à l’international avec une présence dans huit pays européens.
Le groupe poursuit son expansion la décennie suivante aux Etats-Unis et enrichit sa gamme de produits mais toujours pour les chiens. En 1990, la banque Paribas Affaires Industrielles (aujourd’hui BNP Paribas) rachète Royal Canin et fait entrer le spécialiste de l’alimentation animale en Bourse. Dix ans plus tard, Masterfood, la filiale française du groupe américain Mars, engloutit à son tour Royal Canin. L’acquisition se fait à un prix de 145 euros par action, ce qui valorisait la société à plus de 1,5 milliard d’euros.
Alain Afflelou: un pari fou?
À l’image de Royal Canin, Alain Afflelou et son slogan « Il est fou Afflelou » sont restés gravés dans l’inconscient collectif. L’entreprise portant le nom de son fondateur est devenue à ce jour un véritable empire européen des produits optiques et d’aides auditives. L’histoire de la société commence en 1972 avec l’ouverture d’une première boutique à Bordeaux. Depuis l’inauguration de cette première échoppe, 1417 autres boutiques ont vu le jour dans 19 pays. La clé de ce succès réside dans le modèle économique du groupe, basé sur la franchise. Fort de ce succès et sa notoriété, le groupe Alain Afflelou décide de se lancer en Bourse en avril 2002. D’une part pour se donner les moyens d’accélérer son développement et d’autre part, pour permettre l’entrée d’Apax Partners par la grande porte. L’entrée en Bourse de la société ne s’est pas faite sans difficultés. Alain Afflelou a dû consentir une ristourne sur le prix de ses titres pour convaincre des investisseurs peu enclins à prendre des risques.
En 2006, Apax Partners et Alain Afflelou ont tenté une première fois une sortie de cote. Les deux protagonistes jugeaient alors le titre faiblement valorisé et ne voyaient plus l’intérêt de rester en Bourse. Bridgepoint Capital vient finalement en 2007 au secours du duo d’investisseurs pour les aider à sortir Afflelou de la cote. Toutefois dès 2012 puis à nouveau en 2016, le groupe contrôlé par Lion Capital a voulu retenter l’aventure boursière pour accélérer son développement. Les ardeurs ont toutefois été tempérées début 2017, par un contexte de marché complexe… Alain Afflelou est actuellement détenu à 39% par Lion Capital, à 29% par la Caisse de dépôt et placement du Québec, à 14% par Apax, à 13% par le fondateur Alain Afflelou et à 4% par le management.
Labeyrie: le luxe accessible
À l’instar de spots publicitaires d’Alain Afflelou, ceux de Labeyrie sont devenus des incontournables de Noël. Si aujourd’hui, le foie gras et le saumon fumé sont facilement accessibles et prennent place à une table de fête, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ces produits étaient réservés à une élite. En 1946, Robert Labeyrie alors jeune entrepreneur, était intiment convaincu que ces mets raffinés pouvaient être démocratisés. Une révolution à l’époque! Suivie d’une autre, plus d’une décennie plus tard. Robert Labeyrie lança en effet le premier saumon fumé conditionné disponible dans les supermarchés. Le succès est tel que, dans les années 80, Labeyrie devient un poids lourd de l’industrie agroalimentaire et aiguise l’appétit de la société Européenne de Gastronomie en 1986. Cette branche du géant tricolore Suez contribue grandement au développement et à la notoriété de la marque avec le lancement de nouveaux produits.
En 1999, c’est la consécration pour Labeyrie avec une entrée en Bourse sur le Second marché. La société comptait se doter de moyens financiers supplémentaires pour internationaliser ses ventes, développer sa gamme de produits et ainsi réduire sa dépendance à la saisonnalité de ses ventes. L’aventure boursière française de Labeyrie ne dure que 3 ans avant le rachat par le fonds d’investissement anglo-suédois Industri Kapital sur la base d’une valorisation de 193 millions d’euros.
Quelques rachats plus tard -dont le normand Blini connu pour ses blinis et autres produits tartinables pour l’apéritif- Labeyrie passe dans le giron de l’Islandais SIF pour 332 millions d’euros en 2004. La société a même connu une nouvelle vie boursière de 2004 à 2009 à Reykjavik!
Après des changements de propriétaire et une série de rachats dont celui de Brossard – coté en Bourse entre 2007 et 2011 – le groupe désormais baptisé Labeyrie Fine Foods est devenu un leader européen de l’alimentation « plaisir » et ne se cantonne plus à proposer des saumons fumés et des foies gras. Du caviar à l’épicerie fine en passant par la charcuterie, le groupe landais a étendu sa gamme de produits qui aurait pu déboucher sur une nouvelle entrée en Bourse. En 2016, la société avait même évoqué l’idée de retenter l’aventure boursière avant de mettre quelques temps plus tard ce projet en sommeil.
Buffalo Grill: coup de chaud et rodéo boursier
Malgré un climat boursier difficile, la fin des années 1990 a été riche en introductions d’entreprises évoluant dans le secteur de la restauration. En 1998, Groupe Flo s’est lancé sur le Second marché suivi la même année de Bernard Loiseau, premier grand chef à prendre les chemins de la Bourse. Un an plus tard, c’est au tour de Buffalo Grill de fouler le parquet de la Bourse pour accélérer son développement et asseoir sa notoriété en Europe. L’histoire de la chaîne de restauration spécialisée dans les grillades de viande commença en 1980, avec l’ouverture du premier établissement inspiré des steak-houses américains… transposé au bord de la Nationale 20 à Arainville dans l’Essonne.
Ce concept de restauration à thème en périphérie des villes était alors totalement inédit à cette époque. En quelques années, Buffalo Grill connait une croissance rapide et étend en 1997 son concept en Belgique et en Espagne. Aucune ombre ne plane sur le groupe de Christian Picart jusqu’en 2002 et le scandale du bœuf britannique. La société avait été accusée d’avoir importé de la viande bovine provenant d’outre-Manche en plein scandale de la « Vache Folle ». Même si l’affaire a été soldée par un non-lieu, l’enseigne a failli ne pas se remettre de cet épisode tant son image a été écornée par cette sombre affaire. Le 9 janvier 2003, le titre chute de plus de 50% dans les premiers échanges pour sa reprise de cotation, suspendue le 18 décembre 2002. L’action affichait même un recul théorique de 90 % par rapport au dernier cours coté.
En 2005, le tandem composé du gestionnaire de fonds d’investissement Colony Capital et du français Eurazeo, fait l’acquisition d’une grande partie du capital de Buffalo Grill avant de procéder à un difficile retrait de cote en 2007. Cette opération marque la fin de la saga boursière de Buffalo Grill.
Smoby, Gifi et tant d’autres…
D’autres entreprises bien connues du grand public ont elles aussi été sous les projecteurs de la Bourse. On peut par exemple citer Smoby cotée entre 1983 et 2008, avant de connaître une triste fin marquée par une liquidation judiciaire en 2008. Gifi et son désormais célèbre slogan « Gifi, des idées de génie » a définitivement quitté les marchés en 2011 au terme de 11 ans de cotation. Tout comme AB Group. Le producteur de fictions connu pour sa célèbre sitcom « Hélène et les Garçons », s’est offert une cotation à New-York (1996 – 2001) puis à Paris (2000-2003).
Le courtier Meilleurtaux (2005-2009), le leader européen des médicaments de phytothérapie Arkopharma (1996 – 2007), le spécialiste de la cosmétique Clarins (1984 – 2008) ou la chaîne de restaurants Léon de Bruxelles (1997-2009) se sont eux aussi essayés à l’exercice.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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