Vallourec : Après avoir divisé sa dette par deux l’an passé, Vallourec fait toujours du cash sa priorité

(BFM Bourse) – Le spécialiste des tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière et gazière a livré ses objectifs pour l’année en cours, tablant sur un résultat brut d’exploitation « fort ». Ces perspectives peu précises sont un peu sanctionnées en Bourse ce vendredi.

La messe était déjà quelque peu dite pour Vallourec. Le spécialiste des tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière et gazière avait pré-annoncé ses résultats et annonçant, début février, tabler sur un résultat brut d’exploitation et un flux de trésorerie supérieurs à ses prévisions. L’action avait alors pris plus de 3%.

À lire aussi

Les résultats complets livrés par le groupe ce vendredi s’avèrent ainsi sans grande surprise. Au quatrième trimestre, Vallourec a dégagé un chiffre d’affaires en baisse de 15% hors effets de changes sur un an, à 1,28 milliard d’euros, en raison d’une baisse des volumes de 26%. Le résultat brut d’exploitation s’est inscrit à 280 millions d’euros pour une marge correspondante de 21,9%, contre 20,3% en 2022. Le groupe a par ailleurs dégagé un flux de trésorerie de 149 millions d’euros. Ce qui lui a permis de ramener sa dette nette à 570 millions d’euros à fin décembre 2023, la réduisant de moitié par rapport à la fin 2023 (1.130 millions d’euros).

Le point d’attention du marché porte logiquement sur les perspectives annoncées pour 2024, puisque les résultats étaient donc déjà bien connus.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

L’action se replie

Pour l’année en cours, Vallourec table sur une année de « fort résultat brut d’exploitation », une génération de trésorerie libre positive sur l’ensemble de l’exercice ainsi que sur la poursuite de la réduction de sa dette nette.

Pour le seul premier semestre 2024, la société anticipe un résultat brut d’exploitation similaire à celui du second semestre, soit 502 millions d’euros, note Oddo BHF, une génération de trésorerie là encore positive et une poursuite de la réduction de sa dette nette.

Des cibles donc assez peu précises. Le marché profite en tout cas de l’occasion pour vendre un peu le titre, l’action reculant de 2,4% vers 14h20 à 13,7 euros, après avoir même perdu jusqu’à 6,6% dans la matinée.

« Le marché peut être assez peu satisfait du manque de précision sur les objectifs alors que la valeur qui l’a souvent déçu par le passé, sous la précédente direction. Mais Vallourec a l’habitude d’être prudent en début d’année pour éviter de manquer ses objectifs », explique un intermédiaire financier.

« Beaucoup pourrait se jouer au second semestre, en fonction de la tendance des prix des tubes sur le marché américain », poursuit-il.

« Désendettement accéléré »

Rappelons que Vallourec met actuellement en œuvre une stratégie qui consiste à privilégier la valeur aux volumes de sorte à être moins dépendants des cycles économiques. Cette stratégie lui a permis de ne plus brûler de cash depuis cinq trimestres et devrait aboutir au désendettement complet de la société en 2025. Une condition sine qua non pour que le groupe reprenne le versement d’un dividende à ses porteurs. Parmi ses actionnaires figurent la société d’investissement américaine Apollo (28% du capital).

Cette stratégie a toutefois conduit le groupe à stopper progressivement ses activités sur ses sites de production en Allemagne pour les transférer au Brésil et gagner ainsi en compétitivité.

A la suite des annonces de la société ce vendredi, Oddo BHF a réitéré son conseil à « surperformance » avec un objectif de cours à 21 euros. La banque souligne que, sur la base des multiples de valeur d’entreprise par rapport au résultat brut d’exploitation attendu en 2024, Vallourec accuse une décote de 35% face à son principal comparable, l’italien Tenaris. Ce alors que le groupe se situe dans « phase de désendettement accéléré ».

« Le groupe pourrait, selon nous, retrouver une trésorerie à l’équilibre dès 2024, (…) soit avec un an d’avance versus son objectif (il faut remonter à 2008 afin de retrouver Vallourec sans dettes) », écrit également Oddo BHF.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse