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Ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, Olivier Véran a annoncé le lancement de cette application pour « consulter » les Français sur les « sujets » qui les « concernent ».
Les oppositions n’ont pas tardé avant de saisir la balle au bond. Peu après qu’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, a annoncé ce jeudi matin le lancement de l’application Agora pour « consulter » les Français, des élus de gauche et d’extrême droite ont tancé l’exécutif sur le timing de cette initiative.
Celle-ci intervient quelques heures seulement après que la Première ministre, Élisabeth Borne, a utilisé le 49.3 sur le projet de loi de programmation des finances publiques, adoptant ainsi le texte sans vote des députés.
« Bidon »
« Voilà ce qu’est une Veran-nerie », a taclé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur X (ex-Twitter), quand son collègue insoumis François Ruffin a écrit sur le même ton: « L’agora le matin. 49.3 le soir. La start-up nation, c’est l’AppStore plutôt que le Parlement ».
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a quant à lui interrogé avec humour: « Il y aura des 49.3 si les citoyens ne sont pas d’accord avec vous? »
Refrain similaire au Rassemblement national où le député Philippe Schreck a dénoncé une « provocation du méprisant porte-parole du gouvernement », tout en s’en prenant à son « application bidon ». Également député du parti à la flamme, Thomas Ménagé a profité de la séquence pour mettre sur la table l’une des marottes de sa formation: le référendum. « Pensez-y monsieur le ministre », a enjoint le parlementaire RN, conseillant au passage de le privilégier aux « numéros verts » et aux « applications ».
« Où cliquer pour supprimer le 49.3? »
Agora présente deux fonctionnalités principales. La première consiste à mettre en place des consultations numériques: les utilisateurs peuvent répondre à plusieurs questions sur un sujet précis. Selon l’AFP, les trois première thématiques seront consacrées aux transitions écologique et énergétique, ainsi qu’au renouveau démocratique.
Seconde fonctionnalité: les questions au gouvernement citoyennes. Les utilisateurs peuvent interroger les ministres sur la thématique de leur choix. Ensuite, la question la plus plébiscitée de la semaine sur l’application sera évoquée en Conseil des ministres par Olivier Véran qui y répondra lors du compte-rendu de celui-ci.
La députée insoumise Raquel Garrido voit un « biais » dans cette fonction: cela « permet que de poser des questions et non d’exprimer sa volonté ». Or, « la République ce ne sont pas des gouvernants qui commandent aux citoyens, mais des citoyens qui commandent aux gouvernants », avance-t-elle, avant de questionner: « Où cliquer pour supprimer le 49.3? »
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