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Depuis près d’un an, la start-up Destinus a fourni dans le plus grand secret aux forces armées des centaines de drones. Son fondateur, Mikhail Kokorich, a renoncé à sa nationalité russe pour aider l’Ukraine à faire face à la Russie.
Depuis des mois, Destinus a fourni à l’Ukraine des centaines de drones dans le plus grand secret. Cette start-up suisse n’est pas inconnue. Nous l’avons rencontrée au Salon du Bourget et à Vivatech. Deux ans seulement après sa création par Mikhail Kokorich, elle présentait la maquette d’un avion hypersonique volant à l’hydrogène pour relier en 2030 Paris et New York en une heure trente.
En parallèle de ce projet destiné à l’aviation commerciale (passager et fret), les équipes de Destinus mettaient au point dans le plus grand secret une gamme de drones à des fins militaires, révèle Challenges. Depuis 2023, elle en a fourni des centaines à l’armée ukrainienne, selon son fondateur. Ces appareils sont livrés en pièces détachées puis assemblés en Ukraine dans une base secrète de l’armée.
« Nous sommes d’ores et déjà parmi les principaux producteurs de drones en Europe. (…) L’Ukraine est l’un de nos principaux clients », assure au magazine Mikhail Kokorich, président et fondateur de Destinus.
Trois modèles de drones
Depuis mi-2023, soit seulement deux ans après sa création, Destinus fournit dans le plus grand secret aux forces armées ukrainiennes des centaines de drones. Le constructeur a commencé par le Lord, un modèle d’une portée de 2.000 kilomètres conçu pour faire du renseignement, du brouillage et de l’interception électromagnétique. Deux autres modèles, le Ruta et le Hornet sont en préparation.
« Nous avons commencé à développer Lord au début de l’année dernière et avons lancé la production en série à la fin de l’année. Nous avons commencé à développer Ruta au cours du second semestre 2023 et prévoyons de le produire en série d’ici le milieu de l’année 2024. De même, nous avons commencé à développer le Hornet l’année dernière et devrions commencer la production de masse d’ici la fin de l’année », explique Mikhail Kokorich à BFM Business.
Le Ruta est un drone de surveillance capable de mener des attaques air-sol et faire de la surveillance. Le Hornet, un chasseur de drones ultra rapide (300 km/h), sera optimisé pour cartographier des zones et servir de relais de télécommunication. Si le Lord est construit en Allemagne, le Ruta sera assemblé en Ukraine avec des composants produits en Espagne et aux Pays-Bas. Rien n’a encore été décidé pour le Hornet, nous confie le dirigeant.
« Tous nos projets de drones commerciaux sont à double usage et non purement militaires », nous signale le fondateur de Destinus.
Le fondateur renonce à la citoyenneté russe
Mikhail Kokorich, 47 ans, a un parcours plutôt fourni. Avant de créer l’entreprise d’aéronautique Destinus, ce Russe originaire de Sibérie, titulaire d’un diplôme d’ingénieur en physique, a créé sa première entreprise en 1991. Il quitte la Russie après l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Il part alors aux États-Unis pour créer d’autres entreprises puis s’installe en Suisse pour lancer Destinus.
Il y a quelques jours, le fondateur de Destinus a officiellement annoncé sur X (ex-Twitter) sa décision de renoncer à sa citoyenneté russe. C’est un choix politique pour cet opposant à Vladimir Poutine qui s’oppose à l’invasion de l’Ukraine. Cette décision pourrait aussi lui permettre de développer son entreprise où il le souhaite, notamment aux États-Unis où sa nationalité russe a été un obstacle.
Quelle est aujourd’hui sa nationalité? Le dirigeant reste prudent sur ce sujet évidemment extrêmement sensible. »J’ai la citoyenneté d’un pays auquel je suis également reconnaissant d’être devenu citoyen. En tant que personne privée, je préfère ne pas révéler plus de détails. Je suis également reconnaissant à la Suisse et à la France de me permettre de résider dans ces merveilleux pays. »
Une installation prochaine à Paris
Mikhail Kokorich a créé Destinus en Suisse en 2021. Récemment, Michel Friedling, ancien général de l’armée de l’Air et de l’Espace et premier commandant de l’Espace (2019 à 2022), a rejoint le conseil d’administration de la start-up.
L’entreprise emploie 170 personnes et dispose d’usines à Munich, à Madrid et à Hengelo dans les Pays-Bas. Depuis sa création en 2021, elle a levé 55 millions de francs suisses (environ 58 millions d’euros). Elle a aussi obtenu 12 millions d’euros du gouvernement espagnol pour développer des vols supersoniques propulsés à l’hydrogène en collaboration avec des entreprises et des centres technologiques ainsi que des universités espagnoles.
Désormais, son dirigeant voit l’avenir de Destinus en France. Mikhail Kokorich a pour projet de déplacer le siège social de Destinus à Paris et créer un site de production près de la capitale.
« Nous avons une société en France depuis près de trois ans. Nous transférons maintenant les fonctions du siège de la holding de la Suisse vers la France. Parallèlement, nous restons en Suisse et continuons à y développer les technologies supersoniques et hypersoniques », nous précise Mikhail Kokorich.
En plus de l’expertise aéronautique et militaire de la France, c’est aussi « la facilité à obtenir les licences d’exportation » qui l’attire. Il compte en plus réaliser des essais supersoniques depuis l’aéroport de Rochefort en Charente-Maritime.
Les drones pour l’Ukraine seront-ils produits en France? Le patron de la start-up joue la carte de la main tendue: « cela dépend du soutien que nous recevrons en France, tant sur le plan réglementaire (licences d’exportation) que sur le plan de la R&D et de la production ».
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