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Ce « cadeau pour Poutine » est un projet tchèque de financement participatif dont l’objectif est d’acheter un hélicoptère Black Hawk à 4 millions de dollars, sur fond de crainte d’un désengagement occidental envers Kiev.
Un « cadeau pour Poutine »: avec déjà des millions d’euros collectés pour envoyer des armes à l’Ukraine, un projet tchèque de financement participatif s’est fixé comme objectif d’acheter un hélicoptère Black Hawk, sur fond de crainte d’un désengagement occidental envers Kiev. Depuis son lancement, l’initiative intitulée « Cadeau pour Poutine », a recueilli l’équivalent de 27,5 millions de dollars (23,1 millions d’euros) auprès de plus de 188.000 donateurs, pour l’achat d’un char, d’un lance-roquettes, d’un système de déminage, de drones et de munitions.
Les donateurs étrangers ont fourni 8% des sommes collectées. Traduit en six langues, le site tchèque vend aussi des T-shirt moquant le président russe Vladimir Poutine et d’autres cadeaux pour galvaniser les donateurs. Dirigé par un ancien rédacteur en chef de la télévision, Martin Ondracek, le projet vise désormais à collecter des fonds pour l’achat d’un hélicoptère Black Hawk, d’une valeur estimée à 4 millions de dollars (3,6 millions d’euros).
« Nous voulons dire au monde que l’Ukraine a besoin de ces choses », et « faire pression », déclare Martin Ondracek.
Selon lui, les livraisons à Kiev permises par ces levées de dons ont eu un effet d’entraînement auprès des gouvernements occidentaux. Trois mois après le financement par le site d’un char d’assaut à l’Ukraine, les gouvernements néerlandais et danois ont signé un accord prévoyant l’achat de dizaine de blindés à la Tchéquie pour les fournir à Kiev, met-il en avant.
« La même chose a eu lieu après notre envoi d’un système anti-drones », remarque Martin Ondracek. « Et nous savons bien que l’armée américaine a des milliers de Black Hawks », ajoute-t-il.
« L’argent arrive plus lentement »
Le gouvernement tchèque a pour sa part fourni à l’Ukraine une aide humanitaire et militaire importante et accueilli environ un demi-million de réfugiés ukrainiens. Mais ce soutien diminue, et Martin Ondracek redoute que les pays d’Europe de l’Ouest se lassent de soutenir Kiev et son effort de guerre.
« L’Ukraine leur est trop lointaine et ils n’ont pas d’expérience historique terrible avec la Russie » déplore-t-il.
Le site souligne que ce n’est pas le cas de l’ancienne Tchécoslovaquie, gouvernée de 1948 à 1989 par des communistes sous le contrôle de Moscou, réprimant toute dissidence. Le don minimum s’y élève ainsi à 1968 couronnes (80 euros), une référence à la répression soviétique du mouvement libéral du Printemps de Prague en 1968. « Cadeau pour Poutine » est issu d’une campagne de financement participatif menée par l’ambassade ukrainienne à Prague, qui connut un succès fulgurant en collectant près de 2,3 millions d’euros au lancement de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022.
« Cet argent a permis l’achat de quatre camions remplis de lance-roquettes pour l’Ukraine, trois jours après le début de la guerre, » détaille Martin Ondracek.
Le rythme des dons s’est ralenti depuis. Après trois premiers jours de collecte pour le Black Hawk, le compteur est à environ 366.000 euros.
« L’atmosphère au sein de la société a évolué en un an, l’argent arrive plus lentement », estime Martin Ondracek, qui espère réunir la somme nécessaire en 150 jours. Parmi ses futurs projets, la construction d’une usine de drones, pour contrecarrer l’avantage de l’armée russe sur les forces ukrainiennes en la matière.
Martin Ondracek, qui accueille une famille ukrainienne dans sa résidence secondaire depuis le début de la guerre, a visité l’Ukraine a plusieurs reprises. « J’ai vraiment hâte d’y retourner à la fin de la guerre, avec ma femme, pour de longues vacances », affirme-t-il.
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