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Dès la fin de matinée, ce jeudi, les dirigeants européens ont trouvé un accord à vingt-sept sur une aide de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine, jusque-là bloquée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. « Cet accord garantit un financement stable, prévisible et à long terme pour l’Ukraine », s’est félicité Charles Michel, président du Conseil européen.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est réjouie d’un « bon jour pour l’Europe » et Emmanuel Macron a conclu que « la Russie ne peut pas compter sur une quelconque fatigue des Européens dans leur soutien à l’Ukraine », un narratif que Moscou a développé ces derniers mois.
Le compromis trouvé prévoit la rédaction d’un rapport annuel sur l’utilisation des fonds en faveur de Kiev et la possibilité pour les leaders de demander à la Commission une « revue » dans deux ans, « si besoin ». Viktor Orban avait jusqu’à ces derniers jours réclamé de revoir chaque année l’utilisation du paquet d’aides et de voter chaque année à l’unanimité sur les douze mois suivants.
Pression immense
Une exigence inacceptable pour ses vingt-six homologues qui veulent donner à l’Ukraine de la prévisibilité. Les ambassadeurs avaient travaillé sur un mécanisme intergouvernemental à vingt-six au cas où la Hongrie persisterait dans son obstruction. Mais la pression sur Budapest était devenue immense ces dernières semaines.
Services publics
Le sommet avait été précédé d’une réunion autour de Viktor Orban rassemblant Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, ainsi que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel.
Ce nouveau paquet pour l’Ukraine (33 milliards de prêts et 17 milliards de dons) est inclus dans une rallonge au budget de l’UE sur 2024-2027. Il doit permettre à l’Etat ukrainien de continuer à fonctionner et à assurer les services publics. Faute d’aide rapide, Kiev aurait pu être à cours de liquidités courant mars, alors qu’une enveloppe d’aide américaine est bloquée au Congrès, à neuf mois des élections.
Signal à Washington
« C’est un signal important que l’Europe adresse aux Etats-Unis, qui ne pourront plus argumenter que l’UE ne remplit pas ses engagements », estime le conseiller d’un dirigeant européen. Le chancelier Olaf Scholz doit rencontrer Joe Biden à Washington la semaine prochaine.
Pour le même conseiller, « Viktor Orban a finalement compris jusqu’où il peut aller. Il peut différer des paquets de sanctions pour obtenir des exemptions ou des dérogations, mais il ne peut pas entraver des décisions éminemment stratégiques voulues par ses vingt-six partenaires ».
Tous les fonds européens en faveur de la Hongrie actuellement gelés pour atteinte à l’Etat de droit (une vingtaine de milliards d’euros) restent bloqués. Le Premier ministre hongrois n’a rien obtenu dans son dernier bras de fer avec les Européens. Les conclusions du Sommet insistent sur le caractère « objectif, juste et impartial » de toute décision de l’UE sur ces fonds, dont Budapest aurait bien besoin pour faire face à une situation économique difficile.
Les leaders ont validé jeudi les rallonges budgétaires prévues dès leur rencontre de décembre mais pas formalisées à l’époque du fait de la Hongrie. Notamment 9,6 milliards d’euros pour la politique migratoire et 1,5 milliard d’euros pour le Fonds européen de défense, au sein de la nouvelle plateforme STEP pensée comme embryon d’un fonds de souveraineté européen.
Nouvelles sanctions contre Moscou
L’UE prépare par ailleurs un nouveau paquet de sanctions contre la Russie pour le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Ce treizième paquet portera surtout sur la lutte contre le contournement des douze paquets précédents.
Les Etats baltes réclament l’interdiction des importations d’aluminium ou de GNL russes, mais un diplomate juge leurs demandes « irréalistes à ce stade. Cela dit, dans le passé, les pays Baltes ont déjà exprimé des idées qui sont devenues réalités quelques mois plus tard ».
Les Etats membres ont enfin validé le plan mis sur la table par la Commission en décembre pour identifier et mettre sous séquestre les revenus des actifs de la Banque centrale russe immobilisés en Europe (environ 200 milliards d’euros). A terme, les revenus de ces actifs devraient être taxés et les fonds récoltés transférés à Kiev. On estime ces transferts entre 3 et 5 milliards d’euros par an.
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