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L’ancien Premier ministre a estimé ce jeudi 29 février sur BFMTV-RMC que les mots employés par le chef de l’État ont introduit un « élément d’incertitude » sur la position de la France dans la guerre en Ukraine.
Une phrase venue « à contretemps ». Alors qu’Emmanuel Macron a dit lundi que l’envoi de troupes militaires occidentales en Ukraine ne doit pas « être « exclu », l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé ce jeudi 29 février sur BFMTV-RMC qu’il s’agit d’un « élément de confusion regrettable ».
« Si on prend la déclaration telle quelle est exprimée ce jour-là, parce qu’elle a été corrigée, elle introduit un élément de confusion regrettable dans un rendez-vous important, le sommet de Paris, rassemblant plus d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernements européens pour coordonner l’action européenne en Ukraine », explique l’ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
« Je crains que cette phrase soit venue, à contretemps, introduire un élément d’incertitude plus que la garantie souhaitée du président », a-t-il ajouté.
« Trouver la phrase magique qui écrase le match »
S’il est « très difficile d’analyser la pensée présidentielle », Dominique de Villepin a tout de même avancé « trois éléments qui ont pu se confondre » pour expliquer les propos d’Emmanuel Macron.
D’abord, un élément politique, « la volonté d’établir un clivage (…) vis-à-vis du Rassemblement national, un clivage entre ceux qui sont résolument engagés à défendre l’Ukraine jusqu’au bout, sans condition, et ceux qui apparaissent comme davantage hésitants ».
Ensuite, une explication diplomatique, avec la volonté pour le chef de l’État « de poser sa voix » dans un moment « d’effacement du leadership américain ». Enfin, il a aussi mis en avant « un syndrome assez fort dans la vie internationale qui est la volonté de trouver la phrase magique, la pensée magique qui permet d’écraser le match ».
Si les propos d’Emmanuel Macron n’ont pas eu cet effet, c’est notamment parce que les Européens « ne sont pas sur la même longueur d’ondes » a encore analysé Dominique de Villepin, qui a aussi évoqué des « ratés » du soutien européen à l’Ukraine.
Villepin dénonce le « deux poids deux mesures »
L’envoi de troupes, qui n’a pas été demandé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mettrait la France dans une situation de « co-bélligérance » avec l’Ukraine et « changerait la nature du conflit ».
« C’est très peu recommandable (…) et dessert profondément les objectifs stratégiques de la France », selon lui.
Dans un monde « avec une accélération, une aggravation et une interdépendance des crises », Dominique de Villepin a aussi estimé que « le rôle de la France est d’être médiateur entre plusieurs mondes ».
« Nous sommes en train de perdre la bataille diplomatique mondiale, la bataille de l’influence, de la crédiblité, nous devons corriger nos erreurs, nous avons pratiqué le deux poids deux mesures entre l’Ukraine et le Proche-Orient, nous devons corriger cela », a-t-il avancé, appelant à « défendre une solution politique » à Gaza.
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