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Avec peu d’espaces verts et une forte densité de population, Athènes est peu adaptée au réchauffement climatique.
Du béton partout, une forte densité de population, peu d’espaces verts: Athènes, l’une des capitales les plus chaudes en Europe, est une ville particulièrement vulnérable aux canicules et qui souffre d’un manque d’engagement en faveur de l’environnement, selon des experts. Cet été, la capitale grecque transpire à grosses gouttes et la chaleur écrasante occupe bien des conversations quand, le soir venu, les Athéniens profitent d’une très relative fraîcheur nocturne aux terrasses des cafés.
En 2007, Athènes et ses plus de 3 millions d’habitants avaient connu un record de chaleur à 44,8°C. « Avec le béton et l’asphalte, les villes deviennent des îlots de chaleurs. À Athènes il y a très peu d’espaces verts permettant de faire baisser les températures », constate auprès de l’AFP Kostas Lagouvardos, directeur de recherche à l’Institut pour la recherche environnementale et le développement durable de l’Observatoire national d’Athènes.
« Et les forêts qui entourent la ville disparaissent à cause des incendies », regrette-t-il.
La ville disparaît sous les chantiers de béton
Dessinée par des collines et des rivières, la topographie d’Athènes, pourtant propice à un adoucissement du climat, disparaît sous les chantiers de béton. Depuis le sommet de l’Acropole, la ville s’étale à perte de vue, un enchevêtrement d’immeubles et de maisons avec seulement çà et là quelques taches vertes. Le centre d’Athènes est ainsi le deuxième plus densément peuplé en Europe après Paris, selon Eurostat.
« En Grèce on construit tout le temps et partout ! C’est le plus gros problème », résume l’urbaniste Aris Kalandides à l’AFP.
Selon les chiffres de l’ONG WWF, il existe à Athènes 0,96 m2 d’espace vert par habitant, quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en préconise 9 m2. Avec seulement 11% de sa surface couverte par des arbres, Athènes figure en queue de peloton des capitales européennes, selon l’Agence européenne de l’environnement.
« Il n’y a presque plus de campagnes autour d’Athènes, la périphérie grignote et détruit tout. L’intérêt économique prime sur la nécessité des espaces verts », regrette Aris Kalandides.
Le manque de stratégie et de volonté politique apparait comme le principal frein à une inversion de cette tendance, selon des spécialistes.
Urbanisation ou écologie?
En 2021, Athènes a pourtant nommé sa première responsable climat pour la ville chargée de mettre en place une stratégie afin d’adapter infrastructures et comportements au changement climatique. Cette nomination s’est accompagnée d’un prêt de 5 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI).
« Le tissu urbain d’Athènes est constitué de constructions denses qui couvrent 80% de la surface de la ville. Tout ce bitume et ce béton retiennent la chaleur lors des canicules », notait la BEI dans son rapport.
Parmi les projets lancés depuis, la mise en place de trois « corridors verts » dans la ville et une meilleure gestion de l’eau sur la plus haute colline d’Athènes, le Lycabette.
Néanmoins, certains projets actuels d’urbanisation vont à l’encontre des priorités environnementales. Des dizaines d’arbres ont ainsi été coupés pour la construction de nouvelles stations de métro. Sur le terrain de l’ancien aéroport d’Elliniko, un immense complexe immobilier va sortir de terre. Quant à la « grande promenade » prévue dans le centre d’Athènes, avec des arbres et des bancs, elle se résume à un chantier depuis trois ans.
« Il manque une planification politique et un engagement de l’ensemble de la population, une implication de tous les acteurs de la société », déplore Iris Lykourioti, professeure associée au Département d’architecture de l’Université de Thessalie. « On est dans une période où les politiques d’investissement prennent le dessus sur la protection de l’environnement », regrette-t-elle.
Elle pointe du doigt un manque d’information, d’éducation et de sensibilisation à des sujets pourtant cruciaux pour l’avenir de la ville, alors que la crise économique a laissé un héritage douloureux en la matière. « Les coupes budgétaires ont non seulement limité les services publics, mais les plans d’aide (des créanciers de la Grèce) ont en plus ouvert la voie à l’exploitation de zones protégées Natura » dans tout le pays, ajoute l’architecte.
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