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Publié le 15 janv. 2024 à 15:43Mis à jour le 15 janv. 2024 à 17:52
Il n’y a pas eu de miracle. Comme attendu, l’économie allemande s’est contractée en 2023, avec une baisse du produit intérieur brut de 0,3 %.
Le recul a tout de même été moins important que le prévoyaient le gouvernement (-0,4 %) et le FMI (-0,5 %). Le pays a réussi, de justesse, à éviter la récession (définie par deux trimestres dans le rouge de suite), avec un recul de 0,3 % du PIB au quatrième trimestre.
L’Allemagne est néanmoins le seul pays du G7 et des grandes nations de l’Union européenne à voir son économie reculer en 2023. Sa progression depuis 2019, dernière année avant le Covid, est faible (+0,7 %). « Cette situation rappelle les années qui ont suivi l’éclatement de la bulle boursière au début des années 2000 », estime Jorg Krämer, chef économiste à la Commerzbank.
Deux moteurs qui calent
En 2023, l’Allemagne a pâti du ralentissement de deux moteurs essentiels : les exportations et la demande intérieure. « La crise énergétique et les tensions géopolitiques ont inquiété les producteurs, les investisseurs et les consommateurs. Le commerce mondial a perdu de son dynamisme, avec des conséquences négatives pour l’économie d’exportation allemande », a expliqué la présidente de l’Office fédéral de statistiques, Ruth Brand.
Pénalisées par le redémarrage en demi-teinte de la Chine et l’essor de l’industrie automobile locale, les exportations ont reculé, à prix constant, de 1,8 % l’an dernier.
Les ménages n’ont pas vraiment pris le relais. Ils ont acheté moins de produits alimentaires, de vêtements, d’électroménager ou de meubles et se sont serré la ceinture sur l’énergie et le logement.
Séduits par le bonus écologique sur les voitures électriques et le forfait à 49 euros pour le train, les Allemands ont en revanche augmenté leurs dépenses dans les transports. A défaut de consommer, ils ont aussi cherché à se distraire et se cultiver, avec des dépenses en hausse de 1,3 % dans ce domaine.
Une consommation des ménages en recul
Bilan des courses ? Alors que les salariés ont vu leur rémunération bondir de 6,7 % l’an dernier, la consommation des ménages en Allemagne a diminué de 0,8 %, en données corrigées des variations de prix.
Surtout, elle est restée inférieure à son niveau de 2019 tandis que le taux d’épargne augmentait. « Cette situation s’explique probablement par le niveau élevé des prix et une inflation qui devrait s’élever à 5,9 % en 2023 », a estimé Michael Kuhn, chef de groupe au sein de l’Office fédéral des statistiques.
Les services à la rescousse
D’un point de vue sectoriel, c’est le secteur des services qui a soutenu l’activité économique tandis que l’industrie était plombée par la faiblesse de la demande mondiale et des prix de l’énergie élevés.
La production industrielle a reculé de 2 % l’an dernier (hors construction) tandis que l’industrie manufacturière limitait la baisse à 0,4 % grâce notamment aux ventes de véhicules électriques.
En revanche, la baisse d’activité des secteurs à forte consommation d’énergie, comme la chimie ou la métallurgie, a été particulièrement forte, avec une production en baisse de près de 20 % par rapport à 2021.
Serrer les boulons
A contrario de ce qui se passe en France, cette situation économique n’a pas empêché l’Etat allemand de serrer les boulons, avec un déficit budgétaire d’à peine 2,0 % sur 2023, « soit un niveau nettement inférieur à celui des trois années précédentes », a souligné Ruth Brand.
Alors que des milliers d’agriculteurs et de transporteurs routiers manifestaient ce lundi à Berlin, appréhender l’évolution de l’économie en 2024 s’avère maintenant compliqué.
Si la plupart des instituts économiques tablent sur un retour de la croissance l’an prochain, la situation géopolitique mondiale, l’impact de la crise budgétaire allemande et la montée des tensions sociales et politiques outre-Rhin suscitent des inquiétudes.
« Les premiers retours de notre enquête conjoncturelle indiquent que la performance économique devrait faire du surplace en 2024 », a indiqué ce lundi la chambre allemande du commerce et de l’industrie.
A terme, c’est sans doute la situation géopolitique mondiale et la capacité du gouvernement à rassurer les consommateurs et les entreprises qui décideront, cette année, du rebond ou non de l’économie.
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