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Le commissaire européen chargé du Marché intérieur a refroidi les espoirs des constructeurs automobiles britanniques et européens, qui espéraient un report de l’entrée en vigueur de droits de douane post-Brexit l’an prochain.
Le commissaire européen chargé du Marché intérieur Thierry Breton a refroidi les espoirs des constructeurs automobiles britanniques et européens, qui souhaitent le report de l’entrée en vigueur de droits de douane post-Brexit l’an prochain, dans un entretien au Guardian paru vendredi.
« Ce qui a été négocié a été négocié et je pense qu’il est très important de s’en tenir à un traité alors qu’il a été si difficile de le faire », a déclaré M. Breton dans des propos rapportés par le quotidien britannique.
Les constructeurs automobiles britanniques s’étaient montrés optimistes lundi quant à un report de l’entrée en vigueur d’une disposition du traité commercial post-Brexit avec l’UE qui pourrait imposer des droits de douane de 10% sur les véhicules électriques qui traversent la Manche.
« La dernière chose que vous souhaitez faire est d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules que vous encouragez les gens à acheter », avait assuré Mike Hawes, directeur général du lobby automobile britannique (SMMT), lors d’une conférence de presse.
« L’industrie automobile n’est pas composée uniquement de constructeurs, mais également de centaines de milliers d’entreprises qui fournissent tout ce qui est nécessaire pour une voiture, y compris les fournisseurs de batteries », a insisté M. Breton vendredi.
Un durcissement des « règles d’origine »
« Il s’agit d’une chaîne d’approvisionnement mondiale » et « je dois examiner, en tant que commissaire à l’industrie, non pas une seule partie de cet écosystème, mais l’ensemble », a-t-il ajouté, estimant que chaque secteur doit être traité équitablement.
Un durcissement des « règles d’origine » dans le traité commercial post-Brexit avec l’UE doit imposer à partir de 2024 qu’au moins 45% de la valeur des pièces du véhicules provienne de l’UE ou du Royaume-Uni pour être exempté de droits de douane.
Or les batteries représentent une part substantielle du prix des véhicules électriques et proviennent souvent de Chine, en dépit des efforts du gouvernement britannique pour attirer l’implantation de méga-usines de batteries dans le pays.
Alors que le Royaume-Uni est aussi un marché important pour les producteurs européens, le Financial Times avait indiqué début septembre que Berlin avait rejoint la position de Londres et poussait la Commission européenne à reporter l’entrée en vigueur de ces droits de douane, citant des sources proches du dossier.
En parallèle, l’UE a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques face à des prix jugés « artificiellement bas », qui pourrait déboucher sur un relèvement significatif des droits de douane portant sur ces voitures.
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