[ad_1]
(BFM Bourse) – La banque suisse a dégradé son opinion sur la valeur ce lundi, plombant l’action Thales qui accuse le plus fort repli du CAC 40.
Thales constitue l’une des rares valeurs du CAC 40 qui publiera ses résultats en mars. Les comptes annuels du groupe ainsi que ses perspectives pour l’année en cours seront communiqués le 5 mars, plus précisément.
La banque UBS n’a toutefois pas attendu cette importante échéance pour réviser son opinion sur le dossier. L’établissement suisse est ainsi passé de « neutre » sur le groupe de technologies et de défenses à « vendre » ce lundi, tout en sabrant son objectif de cours sur l’action à 115 euros contre 140 euros précédemment.
Ce qui pèse sur le titre de la société dirigée par Patrice Caine. En début d’après-midi, Thales perd 4,2%, accusant le plus fort repli du CAC 40.
À lire aussi
UBS invoque deux motifs pour justifier sa dégradation sur la valeur: les risques de court terme dans la division « identité et sécurité numériques » (DIS), qui rassemble par exemple la protection des données pour les banques, la protection des accès aux informations critiques et les solutions d’identifications biométriques, ainsi que les menaces de moyen terme pour l’activité spatiale.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Des cartes à puces moins gagnantes
Pour DIS, UBS s’inquiète de l’évolution de l’activité dans les cartes SIM et les cartes dites « EMV » (Europay Mastercard Visa), un standard mondial de sécurité pour les cartes bancaires mondiales. La croissance dans ces deux produits a, selon l’établissement, essentiellement été due ces dernières années à des hausses de prix qui reflétaient les pénuries d’approvisionnement en semi-conducteurs dues à la crise sanitaire.
« Compte tenu de la position dominante de Thales dans la fabrication des cartes bancaires SIM et EMV, nous pensons que la société a pu s’assurer un accès à un approvisionnement plus fiable, contrairement à ses concurrents plus petits, et facturer un supplément de prix approprié en échange de la régularité des livraisons à ses clients », juge la banque.
UBS estime que 40% des revenus de la division DIS sont tirés de ces deux produits. Or, la banque s’attend à ce que les prix des ces cartes SIM et EMV repartent à la baisse en 2024 et 2025, dans la mesure où la pénurie de semi-conducteurs est désormais passée. Elle table ainsi sur une baisse des revenus dans ces deux produits de 17% en 2024 et de 7,5% en 2025. En conséquence, UBS anticipe un repli de 3% des revenus de la division DIS en données comparables en 2024, à rebours du consensus qui table sur une croissance de 5,3% cette année.
SpaceX, le facteur C de l’espace
Dans l’espace, UBS pointe la compétitivité de SpaceX qui a réduit le coût de lancement en orbite d’un satellite de 70% à 80%, ce qui « perturbe » l’ensemble du secteur. Rappelons que Thales Alenia Space (TAS), une filiale de Thales co-détenue avec l’italien Leonardo, fabrique des satellites et fournit des composants et l’électronique des lanceurs d’Arianespace et de l’italien Avio.
En conséquence, SpaceX, qui est intégré verticalement, a représenté 75% des lancements de 2023. Les clients européens de Thales ont, eux, retiré leurs lanceurs, les jugeant obsolètes, et travaillent sur de nouveaux produits plus performants en termes de coûts, explique UBS. La banque suisse juge néanmoins que ces futurs lanceurs sur lesquels travaillent ces groupes européens risquent de ne pas être compétitifs…
Par ailleurs, la baisse des coûts de lancement a rendu plus viable les déploiements de constellations de satellites à basse orbite terrestre (LEO) par opposition aux satellites géostationnaires (GEO), notamment dans les télécoms.
Les satellites LEO couvrent une surface plus réduite de la terre que les satellites GEO mais sont plus rapides en termes de transmission terrestre. Ils requièrent par ailleurs davantage d’unités que les GEO pour fournir une couverture donnée et nécessitent donc davantage de lancements.
Le point critique est que les producteurs traditionnels de satellites comme TAS ou Airbus ont été des fournisseurs majeurs de satellites GEO. Or le marché « change d’orbite » vers les satellites LEO avec la baisse des coûts des lanceurs, note UBS. Ces satellites LEO sont plus petits, plus faciles à produire que les GEO, ce qui abaisse les barrières à l’entrée sur le marché. Et permet aux opérateurs de constellations comme Starlink (SpaceX) et Kuiper (Amazon) de produire eux-mêmes leurs satellites et donc d’être verticalement intégrés.
En conséquence, UBS voit la part de marché de TAS dans les satellites s’éroder dans plusieurs segments. « Nous pensons que les opérateurs historiques du secteur de l’espace, et en particulier TAS, sont susceptibles de perdre structurellement la majorité de leurs ventes dans le secteur des télécommunications au profit de propriétaires de satellites verticalement intégrés tels que Starlink », explique la banque. « Nous voyons également un risque de baisse dans la plupart des segments avec des ventes aux clients militaires, qui continueront probablement à passer des contrats avec des donneurs d’ordre traditionnels pour des raisons de sécurité et non-commerciales, seulement partiellement protégées », ajoute-t-elle.
Au vu de ces risques UBS se montre très prudente sur les perspectives financières de TAS. La banque suisse anticipe un résultat opérationnel à l’équilibre (donc proche de 0) en, 2023, 2024, 2025, 2026 et 2027. En comparaison, le consensus est beaucoup plus optimiste, tablant sur un bénéfice opérationnel modeste en 2023 et 2024 avant une accélération à 81 millions d’euros en 2025, 115 millions en 2026 et 137 millions en 2027.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur THALES en temps
réel :
[ad_2]
Source link