Technicolor creative studios : Clap de fin en Bourse pour les effets spéciaux de Technicolor

(BFM Bourse) – Le spécialiste des effets spéciaux issu de la scission du groupe Technicolor quittera la Bourse de Paris le 14 février.

Clap de fin sans éclat pour Technicolor Creative Studios (TCS), qui quittera la Bourse de Paris le 14 février prochain. La société spécialisée dans les effets spéciaux s’apprête donc à tourner le dos à la cote parisienne à l’issue d’une offre publique d’achat simplifiée (OPAS) qui était ouverte du 14 au 29 décembre.

Cette opération annoncée en octobre dernier s’est déroulée sans grande difficulté. Un large groupe d’actionnaires et de prêteurs de TCS détenait 94,82% avant l’annonce de cette offre publique d’achat simplifiée, soit largement au-dessus du seuil requis de 90% du capital et des droits de vote pour assurer le succès de ce retrait de cote.

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A ce jour, ils détiennent désormais 97,31% du capital de Technicolor Creative Studios pour sortir la société de la cote à un prix de 1,63 euro par action. Les actionnaires qui n’ont pas apporté leurs titres à cette offre, seront littéralement expropriés, moyennant une indemnisation nette de frais, identique au prix de l’OPA simplifiée.

Début janvier, la société avait demandé la suspension de la cotation de son titre, « jusqu’à la mise en œuvre du retrait obligatoire » de la Bourse de Paris.

Une scission ratée

Cette prochaine sortie de cote marque donc la fin d’un douloureux parcours boursier pour TCS, près d’un an et demi après sa séparation des activités historiques de Technicolor, désormais appelées Vantiva, avec une cotation en Bourse.

Cette opération avait pour vocation de désendetter le reste du groupe Technicolor, en restructuration depuis des années. Cette scission devait également extérioriser la valeur de son activité phare d’effets visuels qui a dernièrement contribué aux franchises « Transformers », « Top Gun », le « Roi Lion » ou au spin-off de « Game of Thrones », « House of the Dragon ». Les titres TCS avaient alors été introduits au prix de 1,95 euro par action, correspondant à une valorisation de plus d’un milliard d’euros pour la totalité du groupe.

Or, cette indépendance a été semée d’embûches jusqu’à ce que le titre sombre dans les abysses boursiers. La société décide alors de regrouper en juin 2023 ses actions pour sortir du statut peu enviable de penny stock.

La déroute du titre est à relier avec la situation dégradée de Technicolor Creative Studios. Les grèves à Hollywood et l’environnement macroéconomique défavorable ont conduit à une réduction de l’activité et à une baisse des performances financières et opérationnelles pour le premier semestre 2023. TCS a même accusé plus de 600 millions d’euros de dette nette à fin juin 2023, selon les résultats semestriels publiés à l’automne dernier. La société avait même indiqué avoir reçu un apport additionnel de fonds à hauteur de 30 millions d’euros pour répondre à ses besoins de liquidité.

« Le retrait de la cote envisagé permettrait à Technicolor Creative Studios de se concentrer sur l’exécution de sa stratégie à long terme et de consacrer ses ressources à ses objectifs opérationnels, en ce compris le renforcement des relations avec ses clients actuels et le développement de nouvelles opportunités commerciales », avait alors indiqué TCS en octobre dernier.

Technicolor Creative Studios sera donc la première entreprise à sortir de la Bourse de Paris de l’année 2024. L’an passé, 31 entreprises ont tourné le dos à la cote parisienne, c’est 6 de plus qu’en 2022, selon le 15e baromètre des offres publiques d’EY.

Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse