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Publié le 14 janv. 2024 à 11:30
Le décret n’est toujours pas paru, mais la décision est prise : en 2024, le bonus pour l’achat d’une voiture électrique va baisser de 5.000 à 4.000 euros en France. Un tour de vis motivé par des raisons budgétaires, et qui pourrait avoir des conséquences sur les ventes. Le marché de l’électrique a-t-il suffisamment décollé pour se passer de subventions ? Quel doit être le bon niveau d’aide publique ? En Europe, d’autres pays se posent la question. Tour d’horizon.
· L’Allemagne supprime son bonus
Outre-Rhin, la voiture électrique a été mise au régime sec. La crise budgétaire a forcé le gouvernement à supprimer brutalement le bonus écologique, avec un an d’avance sur le calendrier prévu. Soucieuses de rassurer les clients, les grandes marques automobiles ont annoncé une prise en charge temporaire d’une prime qui pouvait aller jusqu’à 4.500 euros, tandis que le syndicat de l’industrie automobile dénonçait une décision qui affaiblit « la confiance dans la fiabilité des politiques ».
En septembre, le gouvernement avait également mis fin au bonus pour les voitures électriques commerciales. Sur l’ensemble de l’année 2023, les immatriculations de voitures 100 % électriques ont augmenté de 11 % pour atteindre 524.000 unit és. Elles représentent aujourd’hui 18,4 % des ventes, dépassant ainsi les modèles diesel. Depuis 2016, environ 10 milliards d’euros ont été versés par le gouvernement dans le cadre du bonus écologique pour quelque 2,1 millions de véhicules électriques. Mais les experts pronostiquent un effondrement des ventes cette année.
· En Espagne, le secteur demande plus d’aides
La voiture électrique démarre lentement de l’autre côté des Pyrénées. L’année 2023 s’est close avec la vente de 51.614 véhicules 100 % électriques. Malgré une hausse de 69,1 % par rapport à 2022, les véhicules à batteries n’ont représenté que 5,44 % des immatriculations. Le volume monte à 12 % des véhicules neufs, si on y ajoute les 62.162 nouvelles immatriculations d’hybrides rechargeables.
« Un résultat décevant au vu des objectifs de l’Espagne en matière de mobilité verte », souligne José Lopez-Tafall, le directeur général de l’association de constructeurs Anfac. Le responsable réclame de nouvelles aides pour stimuler les ventes et tenter de s’approcher de l’objectif des 280.000 ventes annoncé pour cette année.
Pour l’instant, le plan Moves permet aux acheteurs espagnols de bénéficier de jusqu’à 7.000 euros pour un 100 % électrique et jusqu’à 5.000 euros pour un hybride rechargeable, pour les véhicules dont les prix ne dépassent pas 45.000 euros avant TVA. S’y ajoutent 1.000 euros de remise appliqués par les marques et 10 % de moins pour les personnes avec mobilité réduite, les taxis et VTC ou pour les personnes vivant dans des villes de moins de 5.000 habitants. Ces réductions qui s’étendent aux véhicules d’occasion et semi-neufs sont en vigueur jusqu’à juillet 2024.
· L’Italie ne veut pas aider que les voitures électriques
Le gouvernement italien entend investir 8,7 milliards d’euros d’ici à 2030 dans le cadre de son programme d’aide à la voiture électrique. Ils serviront notamment à soutenir le déploiement des bornes de recharge, dont le réseau est encore très pauvre. En 2023 sur le 1,57 million de voitures neuves vendues dans la péninsule, 3 % étaient électriques.
Le parc automobile de la péninsule est l’un des plus vieux d’Europe avec 11 millions de voitures vieilles de plus de 19 ans. Le gouvernement veut soutenir l’achat de véhicules électriques mais aussi hybrides, hybrides rechargeables, roulant au GPL ou encore au gaz naturel (GNV). Il a ainsi prévu d’allouer 950 millions d’euros en 2024 pour aider les particuliers et les entreprises avec des primes à la conversion allant de 4.000 à 13.750 euros.
Les détails seront fixés par décret d’ici au début du mois de février. L’aide concernera l’achat d’une voiture électrique ou neuve labélisée Euro 6, en échange d’un modèle thermique de norme Euro 1, 2, 3 et 4 vieux de plus de 20 ans. Le prix du véhicule acheté ne devra pas dépasser la barre des 35.000 euros, hors taxes.
Le gouvernement veut enfin motiver le constructeur Stellantis (propriétaire de Fiat) à produire des véhicules électriques en Italie. Les incitations annoncées n’ont pour l’instant aucun effet, déplorent les syndicats.
Au Royaume-Uni, les constructeurs réclament une baisse de TVA
Après plusieurs années de progression, la percée des véhicules électriques stagne au Royaume-Uni, poussant les constructeurs à appeler à restaurer des aides à l’achat. Le SMMT, qui représente l’industrie automobile britannique, demande de passer la TVA de 20 % à 10 % sur les ventes d’électriques. Ces dernières ont certes progressé de 18 % en 2023.
Compte tenu du rebond global du marché automobile, la part des voitures électriques sur l’ensemble des ventes a toutefois stagné, autour de 17 %. Ce coup d’arrêt coïncide avec la fin en 2022 des subventions à l’achat, qui ont été reportées sur les aides à l’installation de bornes électriques.
Les constructeurs britanniques s’en inquiètent, alors que le Royaume-Uni a adopté depuis le Brexit un système de pénalités plus strict qu’en Europe, pour inciter les constructeurs à « verdir » leur flotte. Le « mandat véhicule zéro émission » fixe chaque année un pourcentage de ventes électriques. S’il n’est pas atteint, les constructeurs devront acheter des certificats. Si, au contraire, ils dépassent les objectifs, ils gagnent des certificats supplémentaires pour les années suivantes. Cette part, fixée à 22 % pour l’année 2024, va progressivement augmenter pour atteindre 80 % en 2030. C’était, à l’origine, la date à laquelle le Royaume-Uni voulait interdire la vente de voitures thermiques. Le gouvernement a récemment reporté cette échéance à 2035, comme dans le reste de l’Europe.
Les chiffres clefs
7.000 euros
Le bonus le plus élevé en Espagne.
10 milliards
ont été versés depuis 2016 par le gouvernement allemand pour quelque 2,1 millions de véhicules électriques.
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