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Le gouvernement britannique a approuvé vendredi la construction d’un tunnel près du site préhistorique de Stonehenge (sud-ouest de l’Angleterre), projet controversé qui avait été suspendu car jugé illégal par la justice il y a deux ans.
Le gouvernement britannique a approuvé vendredi la construction d’un tunnel près du site préhistorique de Stonehenge (sud-ouest de l’Angleterre), projet controversé qui avait été suspendu car jugé illégal par la justice il y a deux ans. En particulier, c’est le ministre des Transports Mark Harper qui a donné son autorisation au projet.
Une précédente autorisation avait été annulée en raison de l’impact environnemental du projet routier, d’un coût de 1,7 milliard de livres sterling (près de deux milliards d’euros) sur le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Censé décongestionner un axe routier important est-ouest, le tunnel long d’environ trois kilomètres est vivement critiqué par plusieurs associations, réunies dans le groupe l’Alliance de Stonehenge.
Fin juillet 2021, la justice avait déclaré le projet illégal, car le ministre des Transports de l’époque, Grant Shapps, n’avait pas envisagé de solution alternative, alors qu’il y était obligé par le statut du site classé.
Le gouvernement avait donné à l’automne 2020 son feu vert au projet, malgré l’opposition d’un panel d’experts en urbanisme l’avertissant qu’il risquait de causer un « préjudice permanent et irréversible » au site archéologique.
Un impact réduit par rapport au bénéfice pour le public
L’Unesco avait prévenu que le site préhistorique, classé au patrimoine mondial depuis 1986, serait ajouté à sa liste des sites « en danger » si le projet était mis en oeuvre, risquant ainsi de perdre in fine son statut de site du patrimoine mondial. Construit par étapes entre environ 3.000 et 2.300 ans avant Jésus Christ, Stonehenge est l’un des monuments mégalithiques préhistoriques les plus importants du monde par sa taille, son plan sophistiqué et sa précision architecturale. Ses pierres dressées formant un ensemble de cercles mystérieux attirent chaque année des milliers de personnes pour les fêtes païennes du solstice.
Dans le document de 64 pages autorisant le projet, le ministre des Transports Mark Harper estime que son impact sur le paysage est réduit et doit être mis en rapport avec le bénéfice pour le public.
De larges et profondes coupures dans le paysage
Kate Fielden, archéologue et secrétaire de la Stonehenge Alliance, dénoncé le fait que le projet serait à l’origine de « dégâts graves et irréversibles » au site.
« Ce n’est pas seulement le tunnel. De chaque côté il y aura de larges et profondes coupures dans le paysage, détruisant l’archéologie », a-t-elle dénoncé auprès de l’agence britannique PA.
« C’est une intervention colossale », a-t-elle insisté, évoquant en outre la possibilité d’un nouveau recours en justice.
L’axe routier qui empruntera le tunnel, l’A303, est congestionnée lors des départs en vacances vers et en provenance du Sud et de l’Ouest.
« Cette saga commence à sembler aussi vieille que les pierres elles-mêmes et elle n’est pas finie », a réagi Steve Gooding, directeur de l’association d’automobilistes RAC Foundation, anticipant de nouveaux recours.
Des dizaines de projets se sont succédé depuis 1991 pour fluidifier le trafic dans la zone, a-t-il rappelé.
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