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(BFM Bourse) – L’entreprise déboursera 1,5 milliard d’euros pour acquérir plus de 20% du capital de cette société qui a vendu 111.000 véhicules en 2022. Une coentreprise sera aussi créée, et elle possédera les droits des produits Leapmotor hors Chine.
Après avoir bien réduit la voilure en Chine ces dernières années, Stellantis tisse à nouveau des liens avec un constructeur local sur le premier marché au monde pour l’automobile.
Le groupe issu de la fusion entre Fiat Chrysler et Peugeot SA a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi un partenariat avec le jeune constructeur chinois Leapmotor.
Le groupe italo-franco-américain prévoit d’investir près de 1,5 milliard d’euros pour prendre 20% du capital de cette société spécialisée dans les véhicules électriques qui a vendu 111.000 automobiles l’an passé.
Cette participation atteindra exactement 21,2%, a indiqué Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
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L’accord permettra également la création d’une coentreprise dont Stellantis posséderait 51% du capital et Leapmotor 49%. Cette société commune détiendra les droits exclusifs de fabrication, exportation et vente des produits Leapmotor en dehors de la Chine.
« Il s’agira du premier partenariat international de ce type sur le marché des véhicules électriques entre l’un des principaux constructeurs automobiles au monde et un constructeur automobile chinois de nouvelle génération », souligne Stellantis.
La coentreprise doit démarrer ses livraisons au second semestre 2024. « La transaction est soumise aux conditions habituelles de clôture, incluant les approbations réglementaires », indique le constructeur dans un communiqué.
Plusieurs vertus
« Ce partenariat a un double objectif : d’une part stimuler davantage les ventes de Leapmotor en Chine, le plus important marché mondial, et d’autre part utiliser la présence commerciale internationale de Stellantis pour accélérer de manière significative les ventes de la marque Leapmotor dans d’autres régions, en commençant par l’Europe », a expliqué Stellantis.
Le groupe franco-italo-américain possédera deux sièges au conseil d’administration de Leapmotor. Stellantis considère que l’offre de Leapmotor lui permettra de compléter ses technologies actuelles et son portefeuille de marque.
Lors d’une conférence avec des journalistes, Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, a développé en détail les mérites de ce rapprochement. Le dirigeant a expliqué que Leapmotor bénéficiait d’une compétitivité importante sur les coûts (avec un avantage de 20% par rapport aux sociétés américaines ou européenne) alors que « l’abordabilité des véhicules électriques » pour les ménages constitue, selon lui, le premier facteur bloquant pour développer ce type de motorisation. Le dirigeant a cité les exemples de l’Allemagne et l’Italie où dès que les aides ont été retirées « la demande s’est effondrée ».
Carlos Tavares a aussi souligné que Leapmotor, quatrième constructeur chinois dans l’électrique, améliorait actuellement ses résultats financiers et ne serait ainsi pas « un fardeau » pour Stellantis. « Ils ne prennent pas des parts de marchés avec des comptes dans le rouge », a-t-il déclaré.
Le dirigeant a expliqué que les produits de Leapmotor devraient arriver en Europe « d’ici à deux ans », même s’il a reconnu que cette prévision s’avérait « prudente ».
La coentreprise entre les deux constructeurs doit avoir, par ailleurs, plusieurs vertus. Pour Leapmotor confier l’export de ses véhicules et technologies à Stellantis créera un nouveau centre de profit qui lui permettra « de survivre avec les marges faibles du marché chinois », a expliqué Carlos Tavares.
Pas un « cheval de troie »
Quant à Stellantis, les avantages sont multiples. La coentreprise permettra au groupe de « bénéficier de l’offensive chinoise » en Europe, a expliqué Carlos Tavares.
De nombreux groupes chinois, comme BYD, se sont en effet lancés à la conquête du Vieux continent ces derniers mois avec des prix très bas dans l’électrique. Ce qui a amené plusieurs analystes à s’inquiéter des conséquences pour les groupes européens « mass market », comme Volkswagen, Stellantis et Renault.
Ainsi via ce partenariat. Stellantis sera « un acteur » et non pas « une victime » de cette offensive, a affirmé Carlos Tavares. Le groupe ne « veut pas être le passager d’une voiture qu’une autre personne conduit », a-t-il assuré.
Ainsi Leapmotor pilotera son activité en Chine tandis que Stellantis gérera l’export. Carlos Tavares a toutefois assuré que son groupe n’était pas « un cheval de Troie » pour la société chinoise en Europe car « nous contrôlons leur activité export ».
De plus, avec une participation de plus de 20% dans le groupe chinois – que Stellantis ne compte pas augmenter à court terme, selon Carlos Tavares – le constructeur se retrouvera davantage exposé au marché chinois, puisque Stellantis consolidera une partie du résultat net de Leapmotor dans ses comptes. Carlos Tavares a reconnu que ce point était critique pour son groupe.
La Chine grand point faible de Stellantis
La Chine constitue depuis de nombreuses années le talon d’Achille de Stellantis (et auparavant de PSA et Fiat Chrysler). L’an dernier le groupe n’a écoulé que 94.000 véhicules dans le pays, une goutte d’eau par rapport aux 5,6 millions d’unités vendues par la société dans l’ensemble du monde soit moins de 2%. Sa part de marché ne s’est établie qu’à 0,4% en Chine.
Le groupe compte dans le cadre de son plan stratégique Dare Forward redresser la barre, visant 20 milliards d’euros de revenus à l’horizon 2030 dans ce pays (sachant qu’il compte dégager des revenus mondiaux de 300 milliards d’euros à la même échéance).
Carlos Tavares a expliqué que la société allait, dans les prochains mois, évaluer le potentiel du marché chinois. Son groupe confirmera ou ajustera ensuite ses perspectives de moyen terme en Chine à l’occasion d’une journée dédiée aux investisseurs. « Mais dans la mesure où ce potentiel a augmenté je suis confiant dans le fait que nous pourrons au moins confirmer ces perspectives », a estimé Carlos Tavares.
Le groupe a, l’an passé, nettement réduit sa présence industrielle en Chine. Stellantis a déployé une stratégie « asset light », mettant par ailleurs fin à sa coentreprise avec le constructeur local Changsha et à la production locale de Jeep. Carlos Tavares avait alors souligné l’accroissement des tensions politiques et les difficultés pour les acteurs européens d’évoluer sur ce marché qui se renationalise à la vitesse grand V.
Ce dernier mois, Stellantis a d’ailleurs conclu un accord avec Dongfeng Motor, son partenaire historique en Chine, pour vendre trois usines jusqu’à présent détenu par DPCA, la coentreprise entre Stellantis et Dongfeng.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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