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(BFM Bourse) – Les établissements tricolores cotés à Paris connaissent un début d’année 2024 timoré en Bourse. Mais la banque suisse pense que l’amélioration de l’activité dans la banque de détail peut leur donner l’occasion de regagner du terrain.
La saison des résultats 2023 s’est avérée douloureuse sur les marchés pour les banques françaises. Les trois grands groupes cotés sur le CAC 40 ont perdu du terrain en Bourse lors de la séance qui a suivi la publication de leurs comptes. Si Société Générale a limité la casse (-0,97%), Crédit Agricole SA (-5,2%) et BNP Paribas (-9,2%) ont souffert, le marché sanctionnant des revenus inférieurs aux attentes.
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Si bien que depuis le début de l’année, les trois banques françaises sous-performent la hausse du CAC 40 (+8% depuis le 1er janvier): BNP Paribas est stable (+0,5%), Société Générale prend 2,9% tandis que Crédit Agricole SA gagne 4,5% (*).
Dans une récente note repérée par L’Agefi, UBS perçoit néanmoins des raisons de se montrer sinon optimiste du moins plus constructif sur les banques françaises. La banque helvétique incite les investisseurs à s’intéresser à la banque de détail en France pour jouer une inflexion de tendance.
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Le livret A a fait mal
L’établissement suisse rappelle que ce segment a souffert en raison de la structure particulière du crédit en France – avec des prêts à taux fixes qui font que les banques françaises ne bénéficient pas immédiatement des hausses de taux dans leurs stocks de prêts, les nouveaux crédits à taux élevés mettant du temps à remplacer les anciens – mais aussi de l’épargne.
« La France a une proportion exceptionnellement élevée de produits bancaires à prix réglementés – 934 milliards d’euros d’épargne, principalement sous l’impulsion du Livret A – ce qui signifie que les dépôts français étaient les plus chers d’Europe lorsque les taux étaient bas et que leur coût a augmenté aussi rapidement que la moyenne européenne lorsque les taux et l’inflation ont augmenté en 2022-2023 », expose UBS.
Le coût moyen des dépôts pour les banques françaises est passé de 0,54% en mai 2022 à 1,75% en novembre 2023, selon les données d’UBS. Dans la zone euro dans son ensemble, ces coûts s’élevaient à 0,18% en mai 2022 et son restés contenus à seulement 1,15% en novembre.
Ce vent défavorable sur les dépôts s’est conjugué avec des taux sur les prêts qui ont moins augmenté que pour les autres pays de la zone euro. Entre mai 2022 et novembre 2023, avec la hausse des taux directeurs des grandes banques centrales, le taux moyen des encours de prêts des banques en zone euro est passé de 1,9% à 3,45%, contre un mouvement allant de 1,59% à 2,66% pour les banques françaises.
Pour expliquer cette tendance, outre la structure de taux à prêt fixes pour les crédits, UBS cite la régulation française, avec les taux d’usure (le taux maximum légal pour chaque type de crédit) qui ont freiné les taux auxquels les prêts pouvaient monter en France.
In fine, les taux des prêts n’ont pas progressé pas aussi vite que la hausse des coûts des dépôts. Ce qui a créé un effet ciseau négatif pour la banque de détail en France. Selon un consensus VA cité par UBS, les revenus nets d’intérêt (soit pour simplifier l’argent réalisé par les banques sur un crédit) ont reculé en moyenne de 5% en France en 2024, quand ils ont progressé de 62% en Irlande, de 43% en Italie, de 20% en Espagne et même de 9% en Allemagne.
Vers un rebond dans la banque de détail
Pour autant, UBS considère que le marché s’avère trop pessimiste sur les banques françaises et sous-estime le potentiel de redressement.
« Il y a un temps et un lieu pour l’exposition à la banque de détail en France. Nous pensons que ce temps est venu », juge le groupe helvétique, qui considère que les marges nettes d’intérêt ont atteint le creux de la vague au troisième trimestre 2023 en France.
La banque estime que l’effet de ciseau négatif auquel sont confrontés les établissements français dans la banque de détail va se réduire. En raison, notamment, de la montée en puissance des nouveaux crédits à des taux plus élevés dans les stocks de prêts, et, plus tard, d’une baisse des coûts des dépôts liés l’épargne réglementée. L’établissement estime également que l’environnement plus favorable sur les taux devrait permettre une hausse des volumes de prêts, avec la libération de la « pent-up demand » (la demande non assouvie) pour l’achats de logements et pour les refinancements bancaires.
En conséquence, les revenus nets d’intérêt des banques en France devraient rebondir cette année. Le consensus Visible Alpha cité par UBS table sur une progression de 9% en 2024, alors que tous les autres pays européens à l’exception de l’Espagne (+4%) évolueraient en baisse.
La banque suisse anticipe de son côté des chiffres impressionnants. Elle prévoit une progression des revenus nets d’intérêts en France de 6% par an en moyenne sur la période 2023-2026 pour BNP Paribas, de 7% pour Crédit Agricole SA et de 17% pour Société Générale. Elle table par ailleurs, sur la même période, sur une amélioration du résultat brut d’exploitation de Crédit Agricole SA dans la banque de détail en France de 10% par an en moyenne, chiffre qui monte à 14% chez BNP Paribas et même à 50% chez Société Générale.
Société Générale à privilégier?
« Nous pensons qu’il est légitime de s’attendre à une amélioration des tendances des revenus nets d’intérêt en France dans les trois grandes entreprises cotées en bourse », expose UBS. La banque suisse privilégie toutefois Société Générale qu’elle recommande à l’achat, alors qu’elle est à « neutre » sur BNP Paribas et Crédit Agricole SA. Ce car la banque de La Défense est la plus exposée des trois à la banque de détail en France, qui représente 32% de ses revenus totaux, selon UBS, ainsi que 20% de son résultat brut d’exploitation.
L’établissement rouge et noir bénéficiera de plus des bénéfices de la fusion de ses réseaux Crédit du Nord et Société Générale, de l’amélioration de la rentabilité de BoursoBank et pourrait réaliser de potentielles cessions, énumère UBS.
En outre, Société Générale sera bien moins pénalisée par l’impact coûteux des couvertures qu’elle avait prises pour se prémunir contre de potentielles baisses des taux sur sa marge nette d’intérêt dans la banque de détail (alors que les taux ont au contraire grimpé). Cette couverture a pesé à hauteur de 1,6 milliard d’euros en 2023, selon UBS.
Société Générale est également la moins chère en Bourse des trois banques françaises. L’action s’échange 3,9 fois les bénéfices attendus en 2025, note l’établissement helvétique, contre 6,7 fois pour BNP et 6,9 fois pour Crédit Agricole SA.
(*) Les cours ont été arrêtés dans l’après-midi de vendredi
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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