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(BFM Bourse) – La banque de La Défense a présenté ce lundi matin de nouvelles cibles à l’occasion d’une journée dédiée aux investisseurs. Ses objectifs de revenus et de rentabilité des capitaux propres déçoivent. Le titre, comme celui de sa filiale ALD, plonge en Bourse.
Société Générale érige la création de valeur en priorité numéro une de sa stratégie. La banque de la Défense organise ainsi une journée investisseurs ce lundi au cours de laquelle elle s’efforce de convaincre le marché qu’elle peut combler son retard en Bourse.
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Car dès la sixième slide de sa présentation, l’établissement rouge et noir met en exergue sa décote boursière. La valeur de son bilan tangible (tangible book value) a progressé de 50% depuis 2010 quand son action a elle chuté de 50% sur la même période. Ainsi, selon sa présentation, sur la base d’un cours de 26 euros, son action s’échange à 0,4 fois la valeur de son bilan contre 0,8 fois pour ses comparables (BNP Paribas, Barclays, Crédit Agricole SA, UBS, Unicredit, HSBC, ING, Santander, Deutsche Bank).
Le chantier qui attend le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, est donc conséquent.
Mais pour l’heure le marché n’apprécie guère les nouveaux objectifs qui ont été communiqués ce matin, en amont de cette journée. L’action Société Générale abandonne 7% vers 10h45 et sa filiale de location longue durée automobile, ALD, qui a également livré de nouveaux objectifs de moyen terme, s’effondre de 12,1%.
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« Décevant »
La banque Jefferies explique que ce plan ne correspond pas à ses attentes. Idem pour Royal Bank of Canada. « Les objectifs financiers et la distribution de capital prévue sur la base de la trajectoire de capital présentée semblent prudents » et « n’impliquent pas de révision à la hausse des estimations du consensus à ce stade », fait valoir la banque canadienne.
« Décevant », assène de son côté KBW en titre de sa note consacrée aux annonces de Société Générale.
Pour améliorer sa rentabilité, Société Générale va notamment serrer ses coûts. La société vise ainsi un coefficient d’exploitation (les charges divisées par le produit net bancaire pour simplifier) de moins de 60% en 2026, contre 66% l’an passé.
Pour cela la base de coûts bruts de la banque sera réduite de 1,7 milliard d’euros, grâce notamment aux synergies dégagées par la fusion entre les réseaux de banque de détail en France de Société Générale et de Crédit du Nord (désormais réunis sous la bannière « SG »), à celles générées via le rachat du néerlandais LeasePlan par ALD, ou encore via des économies réalisées en améliorant l’efficacité des structures informatiques (IT).Ce dernier levier doit générer à lui seul des économies brutes de 600 millions d’euros sur la période 2023-2026.
Une croissance inférieure aux attentes
Au niveau des revenus, Société Générale indique viser une croissance comprise entre 0% et 2% en moyenne chaque année entre 2022 et 2026. Cette progression modeste s’explique notamment parce que la banque souhaite limiter les risques, en augmentant la croissance de son RWA, c’est-à-dire les actifs pondérés des risques, de moins de 1% par an sur la période 2024-2026, en données comparables. Ce chiffre tombe même à zéro, hors Boursorama et ALD.
Jefferies souligne que cette trajectoire de croissance s’avère décevante, car le consensus tablait sur 2,7% sur la période et l’établissement lui-même sur 3,6%. La banque calcule, sur la base de certaines hypothèses, que les cibles de moyen terme de Société Générale sous-entendent un bénéfice par action d’un peu plus de 7 euros en 2026, alors que le consensus tablait sur 7,19 euros et elle-même sur 8,46 euros.
« L’absence de croissance des revenus nous surprend. Les objectifs de cette journée dédiée aux investisseurs ne sont clairement pas ceux que nous attendions. Pour nous, la SocGen devait être, à partir de 2024, une histoire de croissance des revenus supérieure à celle du reste du secteur, grâce à son profil plus diversifié », développe Jefferies.
Outre la trajectoire des revenus Jefferies se dit « négativement surpris » de « l’augmentation de l’objectif de capital, la réduction du payout (le ratio de distribution du dividende, NDLR) et du ROTE (la rentabilité des fonds propres tangibles) ».
En effet, Société Générale a également indiqué ses cibles de rentabilité et de solvabilité. La banque compte atteindre un ratio de capital CET 1 de 13% en 2026 en norme Bâle IV (des règles prudentielles qui s’assurent que les banques sont suffisamment capitalisées en période de crise). L’établissement visait auparavant un ratio de 12% en 2025.
Plus de 8 millions de clients pour Boursorama
Quant au ROTE, mesure clef de la rentabilité des banques au niveau des capitaux propres, Société Générale table sur un taux comprise entre 9% et 10% en 2026, contre 2,5% en 2022, hors impact de la vente de ses activités en Russie. Mais là encore, Société Générale visait 10% en 2025, précédemment.
« Le nouvel objectif, alors que la banque visait précédemment un taux de rendement de 10% en 2025, décevra des attentes qui s’étaient élevées. Il est également inférieur à l’objectif de 12% fixé par les pairs », souligne KBW.
Par ailleurs, Société Générale compte parvenir à un retour à ses actionnaires (dividendes et rachats d’actions) représentant entre 40% et 50% de son résultat net publié. Selon Jefferies, ce taux se situait auparavant à 50% du bénéfice ajusté.
Dernière source potentielle de déception: l’absence d’engagement explicit de cession d’actifs, qui ont pu être espérées par certains bureau d’études. « Il ne semble pas y avoir trop de choses tangibles autour des ventes d’actifs probables (actifs africains, services de titres) », note ainsi KBW.
Du côté des filiales de Société Générale, Boursorama compte parvenir à plus de 8 millions de clients en 2026 (contre environ 5 millions actuellement) et à un bénéfice net de plus de 300 millions d’euros en 2026. ALD de son côté, entend parvenir à un coefficient d’exploitation hors revente de véhicules d’occasion d’environ 52%. Le groupe de location automobile longue durée vise un ROTE de 13% à 15% en 2026.
La banque a par ailleurs indiqué vouloir réduire de 80% son exposition au secteur de la production de gaz et de pétrole en 2030 par rapport à 2019, avec une étape intermédiaire à -50% en 2025.
Tous les éléments de ce plan ne sont pas jugés négativement par les analystes. UBS apprécie le fait que Société Générale s’engage à atteindre un ratio de capital CET1 plus élevé.
Bien que quelque peu déçu, Jefferies estime que si Société Générale atteint ses objectifs de ROTE tout en respectant celui de ratio de capital, son action pourrait connaître un important « re-rating », c’est-à-dire une amélioration des ses multiples de valorisation.
Reste évidemment la question de l’exécution. Mais « un plan axé sur la maîtrise des coûts plutôt que sur la croissance des revenus (ce dernier cas de figure ayant déçu dans la plupart des cas précédents) peut être considéré comme ayant plus de chances de réussir », juge Jefferies.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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