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(BFM Bourse) – Le groupe textile revoit à la baisse ses objectifs de croissance et de marge pour 2023, constatant une nette dégradation du marché de l’habillement en France et en Europe. SMCP accuse la plus forte baisse du marché parisien mardi.
Le marché rhabille SMCP pour l’hiver. Le propriétaire des marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac dévisse encore de 27% en direction de ses plus bas historiques, au lendemain de son avertissement sur résultats.
Avec un pouvoir d’achat rogné par l’inflation, les ménages se concentrent sur les achats de produits essentiels. Et font donc l’impasse sur les biens de consommation dits discrétionnaires à l’image de l’habillement. Un contexte qui ne fait pas les affaires de SMCP, qui avait pourtant plutôt bien résisté à la crise du secteur de l’habillement.
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La dégradation de cet environnement de marché a contraint la société à abaisser certains de ses objectifs financiers pour l’année en cours. SMCP vise désormais une croissance moyenne à un chiffre de son chiffre d’affaires en 2023, contre une croissance de son chiffre d’affaires à un chiffre dans la fourchette moyenne à haute (soit entre 5% et 9%) jusque là.
La rentabilité de SMCP va également souffrir. La marge de résultat opérationnel (EBIT) ajusté est attendue entre 7% et 9%, soit une baisse par rapport aux 9,2% affichés en en 2022. SMCP espérait auparavant une amélioration de cet indicateur.
Mais les conditions de marché se sont globalement dégradées depuis la dernière publication du groupe fin juillet, explique SMCP. Le spécialiste du « luxe accessible » avance « un ralentissement de la croissance en Europe dans un environnement durablement inflationniste, comme en France où l’ensemble du marché enregistre une consommation atone depuis le début du mois d’août ».
Pour le second semestre, SMCP « anticipe une croissance modérée de ses ventes par rapport à 2022 », « avec un troisième trimestre stable ou en légère baisse ». Le propriétaire des marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac espère limiter la casse avec un « quatrième trimestre plus en ligne avec la tendance du premier semestre, bénéficiant notamment d’un effet de base favorable en Chine ».
Pour Oddo BHF cité par l’AFP, « le scénario de l’offre publique d’achat s’éloigne encore plus ». Des spéculations sur un changement d’actionnaire ont refait surface en mars dernier après que les créanciers d’European TopSoho, réunis sous le « trustee » Glas ont indiqué initier un processus de vente de 37% du capital de SMCP. L’opération avait alors été accueillie « favorablement » par le conseil d’administration, qui y voit l’occasion de « retrouver un actionnariat clarifié », sur lequel la société pourrait s’appuyer afin de poursuivre sa stratégie de développement. Et pour le moment, il s’agit du seul catalyseur à la hausse pour le dossier eu égard la dégradation de la situation de marché pour SMCP.
Des craintes pour d’autres acteurs cotés en Bourse
L’avertissement sur résultats lancé par SMCP lundi soir jette donc un froid et illustre les difficultés des acteurs de la distribution à évoluer dans un contexte marqué par une grave crise de la consommation. L’annonce du groupe textile incite à la prudence relève TP ICAP Midcap sur les prochaines publications des acteurs de la distribution physique, et cite Maisons du Monde.
« Si Maisons du Monde évolue bien évidemment sur un marché bien différent, nous pensons que la tendance devrait être la même, le meuble ne faisant pas partie des priorités de consommation, tout comme la mode », rappelle Florent Thy-tine, l’analyste en charge de la couverture de Maisons du Monde chez TP ICAP Midcap.
Le spécialiste signale la publication des chiffres de la Banque de France sur l’activité du meuble ce jeudi, et s’attend d’ores et déjà à « des chiffres mal orientés », ce qui viendrait confirmer ses craintes sur une éventuelle déception lors de la prochaine publication de Maisons du Monde le 26 octobre prochain. De « nouvelles pressions sur le titre à court terme » ne sont pas à exclure indique Florent Thy-tine qui maintient sa recommandation à conserver ainsi que son objectif de cours à 9 euros sur Maisons du Monde.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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