[ad_1]
Un « changement d’échelle ». C’est le constat que dresse Florence Lustman, la présidente de la fédération France Assureurs, face au coût croissant des catastrophes climatiques.
Pour 2023, les assureurs français vont devoir débourser 6,5 milliards d’euros pour indemniser les victimes des tempêtes, des inondations ou encore les propriétaires de maisons fissurées par la sécheresse, a indiqué mercredi le lobby du secteur.
Hausse par paliers
« 2023 est la troisième année la plus coûteuse pour notre profession », a souligné Florence Lustman, au cours d’une conférence de presse. L’année écoulée se situe derrière les 10 milliards d’euros de 2022 et les 17 milliards atteints en 1999 en raison des tempêtes Lothar et Martin (en euros constants, c’est-à-dire corrigés de l’inflation).
La facture annuelle ne cesse d’augmenter, tendanciellement. Elle atteignait en moyenne 2,7 milliards d’euros en euros constants dans les années 2000, 3,7 milliards dans les années 2010 et déjà 6 milliards en moyenne de 2020 à 2023, selon France Assureurs.
A l’échelle mondiale, la charge climatique a dépassé la barre des 100 milliards de dollars pour la quatrième année d’affilée, à 108 milliards de dollars (99,8 milliards d’euros), a indiqué Swiss Re mardi. Le réassureur (assureur des assureurs) estime que les pertes risquent de doubler ces dix prochaines années, sous l’effet du changement climatique.
Reste à charge plus élevé
Ce phénomène se double d’un désengagement partiel des réassureurs, qui augmente le reste à charge des assureurs. A partir de début 2023, les Munich Re, Swiss Re et autres SCOR ont imposé aux assureurs des hausses de prix historiques et une moindre couverture des risques naturels, pour rétablir leurs marges.
Ce système privé se double, en France, d’un système public, le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (« cat nat »), mais tous les sinistres n’y sont pas éligibles. La Caisse centrale de réassurance (CCR), qui prend en charge 50 % de la facture des assureurs tricolores, intervient pour la sécheresse, les inondations et les cyclones tropicaux, mais pas pour la grêle et les tempêtes.
Or, les tempêtes Ciaran et Domingos ont coûté à elles seules 1,6 milliard d’euros en brut l’an dernier, selon France Assureurs. Et 14 autres épisodes de vents supérieurs à 150 km/h ont été recensés dans l’Hexagone.
Résultat, chez Groupama, le coût des sinistres climatiques après réassurance est « supérieur » en 2023 aux 900 millions d’euros net de 2022. A la Maif, il est passé de 350 millions à 387 millions d’euros. A la Macif, la facture est restée stable, à 400 millions d’euros, mais avec une très faible prise en charge des réassureurs, contre environ 50 % en 2022.
A l’échelle du marché, France Assureurs ne communique pas un montant consolidé. Mais le ratio combiné (coût des sinistres et frais de gestion sur cotisations encaissées) est passé de 122 % à 139 % net de réassurance, entre 2022 et 2023, pour les sinistres éligibles au régime « cat nat », indique la fédération.
Face à l’emballement des phénomènes climatiques, le gouvernement a décidé d’augmenter en 2025 la prime « cat nat » dans les contrats d’assurance dommages (et de la porter de 12 % à 20 % pour les contrats habitation), afin de pérenniser le financement du régime « cat nat ». Mais cela ne sera pas suffisant pour garantir la couverture des risques sur tout le territoire national, sans davantage d’efforts de prévention et d’adaptation au changement climatique, estiment les assureurs.
Le très attendu rapport Langreney sur l’assurabilité des risques climatiques sera officiellement remis mardi 2 avril, sauf changement d’agenda, confirme Bercy aux « Echos ». Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait dévoilé cette date la semaine dernière, avait indiqué AEF Info.
[ad_2]
Source link