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Publié le 4 juil. 2023 à 12:57
Sa candidature était redoutée par l’opposition qui la jugeait inconstitutionnelle. Lundi soir, le président sénégalais a mis fin à un long suspens qui pourrait détendre le climat politique du pays.
Lors d’une adresse à la nation, en direct sur la télévision publique RTS, Macky Sall a déclaré qu’il ne solliciterait pas de troisième mandat en 2024. « Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 », a-t-il annoncé.
En 2012, il avait dénoncé la candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade. Il avait aussi affirmé à de multiples reprises qu’il ne ferait que deux mandats, mais refusait jusqu’à présent de lever le doute sur une éventuelle participation au scrutin de 2024.
« Risque politique énorme »
« Macky Sall a pris sa décision dans un souci de cohérence » vis-à-vis de ses engagements passés, explique Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France en Afrique et maître de conférences à Sciences Po Paris. «C’est aussi une prise de conscience du risque politique énorme de briguer un troisième mandat, compte tenu du contexte sociopolitique au Sénégal. S’il tentait de rester au pouvoir, il était dans une impasse ».
Elu en 2012, réélu en 2019 , Macky Sall a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ses opposants estimaient donc qu’il achevait ses deux mandats légaux. Mais ses partisans le présentaient comme leur candidat en 2024, arguant que la révision avait remis les compteurs à zéro. Pour Macky Sall, le débat sur le plan juridique était tranché en sa faveur. Il a finalement pris la décision politique de ne pas se représenter.
Climat explosif
Le climat est explosif au Sénégal. Le 1er juin, l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs. Sa condamnation le rend, en l’état actuel, inéligible. Elle a engendré, début juin, les troubles les plus graves que le pays ait connus depuis des années, provoquant au moins 16 décès.
« Les émeutes urbaines ont été particulièrement violentes : c’est la première fois dans l’histoire du pays que la situation sociale était aussi dégradée », indique Pierre Jacquemot, ancien conseiller du président sénégalais Abdou Diouf, au pouvoir jusqu’en 2000.
Ousmane Sonko, qui jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de 2024. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui, à Dakar, depuis le 28 mai.
Dans une vidéo dimanche soir sur les réseaux sociaux, l’opposant a appelé les Sénégalais à manifester « massivement » dans les prochains jours. Quand bien même le président décidait de ne pas se représenter, Ousmane Sonko estimait que c’était pour mieux l’éliminer.
Jeu électoral
« La population sénégalaise pouvait craindre de nouveaux débordements et est rassurée par cette décision, poursuit Pierre Jacquemot. C’est aussi un pays fier de son statut démocratique dans la région et soucieux de le conserver ».
« Le jeu électoral va pouvoir commencer sereinement », espère le diplomate. Des inconnues continuent néanmoins de planer sur le scrutin de 2024. Ousmane Sonko, condamné pour « corruption de la jeunesse », n’est pas certain de pouvoir se présenter. Au sein du parti du chef de l’Etat, aucun dauphin ne se dégage. La décision de Macky Sall pourrait encourager de nouveaux candidats à sortir du bois.
Avec AFP
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