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Publié le 3 juil. 2023 à 22:53
Sa candidature était redoutée par l’opposition qui la jugeait inconstitutionnelle. Il n’en sera rien. Ce lundi soir, le président sénégalais a mis fin à un long suspens qui devrait décrisper le climat politique dans le pays. Lors d’une adresse à la nation, en direct sur la télévision publique RTS, Macky Sall a déclaré qu’il ne sollicitera pas de troisième mandat en 2024. « Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 », a-t-il annoncé.
Après avoir été un dirigeant du mouvement contre la candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012, et avoir soutenu à de multiples reprises qu’il ne ferait que deux mandats, le président Sall refusait depuis des mois de lever le doute sur ses intentions. Il n’a même placé aucun dauphin sur le devant de la scène.
Elu en 2012, réélu en 2019 , il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ses opposants estimaient donc qu’il finissait ses deux mandats légaux. Mais ses partisans le présentaient comme leur candidat en 2024, arguant que la révision avait remis les compteurs à zéro. Pour lui, le débat sur le plan juridique était tranché en sa faveur. Restaient les considérations politiques.
Climat explosif
Le climat est explosif au Sénégal. Le 1er juin, l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs. Sa condamnation le rend, en l’état actuel, inéligible. Celle-ci a engendré, début juin, les troubles les plus graves depuis des années dans le pays, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et une trentaine selon l’opposition.
Ousmane Sonko, qui jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir réfute. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré » selon lui, depuis le 28 mai.
« Sursaut national »
Dans une vidéo dimanche soir sur les réseaux sociaux, l’opposant a appelé les Sénégalais à manifester « massivement » les prochains jours. « Nous devons sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront s’affronter pour la prochaine élection présidentielle », a-t-il déclaré.
Selon l’opposant, si le président ne se présente pas, ce serait pour mieux l’éliminer. En cas d’arrestation et s’il n’est pas libéré dans les deux heures, « j’appelle tout le peuple sénégalais à se lever comme un seul homme et à sortir massivement et, cette fois-ci, à en finir avec ce régime criminel », avait-il déclaré. Et si le président se présente, « je crois qu’il incombe à tout le peuple sénégalais de se mettre debout » et « lui faire face », avait poursuivi l’opposant.
« Si on doit mener un combat, il faut qu’il soit définitif. J’en appelle à un sursaut national. Les jours et les semaines à venir, selon lui, seront cruciaux » et « difficiles », .
Avec AFP
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