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Publié le 11 sept. 2023 à 17:26
Plus de 2.500 morts, plus de 2.500 blessés, des villages détruits, des vies dévastées et un coût forcément colossal. Le bilan du tremblement de terre d’une magnitude de 6,8 à 7 intervenu dans la nuit de vendredi à 72 km au sud-ouest de Marrakech, au Maroc, continuait lundi soir de s’alourdir tandis que s’organisaient les secours et la solidarité, forte entre marocains.
« Mauvaise polémique »
Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, a annoncé lundi une aide de 5 millions d’euros pour soutenir les ONG, françaises ou autres, déjà sur place. Elle a surtout dénoncé la « mauvaise polémique » naissante après le choix du Maroc d’accepter l’aide offerte par quatre Etats (Espagne, Royaume-Uni, Qatar, Emirats arabes unis), mais pas celle de la France, ni d’autres pays ayant tendu la main.
Climat tendu
Certains y voient un camouflet infligé à la France pour ses relations très tendues avec le Maroc , autour des questions de migration, de liberté de parole, du Sahara occidental et de l’Algérie. En février, le Maroc a rappelé son ambassadeur en France. Pour Pierre Vermeren, historien à la Sorbonne, le choix de Rabat de se passer de Paris constitue un « signe politique clair » du froid entre les deux pays tant, l’histoire et la langue aidant, « les Français ont l’habitude de travailler avec le Maroc ».
Le Maroc n’a toutefois pas officiellement refusé toute aide, présente ou future, de la France, et le choix des pays appelés en priorité se veut dicté par le pragmatisme. « Par exemple, le Qatar a les meilleurs chiens, le Royaume-Uni les meilleurs drones », explique Abdelmalek Alaloui, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), à Rabat. Selon lui, « dire que le Maroc refuse l’aide de la France est une vision complotiste. Ici, ce n’est pas un sujet. Le Maroc est juste en train d’organiser l’agencement le plus efficace possible des secours ».
Coordination
« Le Maroc a aujourd’hui la capacité de répondre à l’urgence immédiate. On sait que dans la phase des secours, trop d’aide tue l’aide en créant des problèmes de coordination », a expliqué lundi, sur RFI, Jean-François Corty, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et vice-président de Médecins du monde.
Dans le cas présent, la principale difficulté pour les secours n’est pas le manque de bras mais l’accès aux villages sinistrés, situés pour l’essentiel dans des zones montagneuses, autour de l’épicentre du séisme. Elles sont peu densément peuplées, ce qui a « limité » les pertes humaines mais y entraînent aujourd’hui des situations très difficiles pour les survivants.
Zones montagneuses
La situation laisse le Maroc en position de s’appuyer sur quelques partenaires de son choix. Il a ici a minima signifié à la France qu’elle ne fait plus partie des premiers choix… Pour autant, des ONG et bénévoles de France étaient déjà sur place, certains y sont arrivés depuis le séisme, d’autres sont en route. La France reste « à la disposition des autorités marocaines », a répété lundi Catherine Colonna, et enverra de l’aide en cas de demande officielle de Rabat.
Marrakech touchée
La Croix-Rouge a alerté sur l’importance des besoins humanitaires à venir, pour « des mois voire des années ». Le patrimoine architectural a aussi été affecté. A Marrakech, les dommages sont conséquents sur les 700 hectares de la médina, la vieille ville, dont les remparts sont en partie défigurés. L’Unesco constate des « fissures importantes » sur le minaret de la Koutoubia, haut lieu touristique, et constate déjà que les dégâts « sont beaucoup plus importants qu’on ne l’attendait ». C’est un coup économique supplémentaire pour un pays qui mise beaucoup sur le tourisme.
Ce séisme est le plus fort jamais mesuré au Maroc, et le plus meurtrier depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest, en 1960, faisant alors près de 15.000 victimes.
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