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(BFM Bourse) – La rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 au titre de 2022 atteint 6,7 millions d’euros, soit une hausse de 29% par rapport à 2019, année antérieure à la crise sanitaire. C’est près de 90 fois la somme versée à leurs salariés, selon Proxinvest.
En plein débat sur le partage de la valeur, l’évolution des émoluments des dirigeants demeure un sujet sensible.
Selon une étude de la société de conseil aux actionnaires Proxinvest publiée ce mardi 21 novembre, la rémunération moyenne des dirigeants du SBF 120, c’est-à-dire des 120 plus grandes sociétés de la Bourse de Paris a ainsi baissé de 6% par rapport à 2021, pour s’inscrire donc à 4,2 millions d’euros. Celle des patrons du CAC 40 a diminué encore plus, se contractant de 15% par rapport à 2021 pour atteindre 6,7 millions d’euros.
Une baisse en trompe-l’œil
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Citée par l’AFP, Jehanne Leroy directrice de la recherche ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) de Proxinvest, indique que cette baisse reste « illusoire », lors d’une visioconférence avec des médias.
En 2021, la rémunération des patrons du CAC 40 avait alors bondit de 52% par rapport à 2019, et de 53% à échantillon constant, en tenant compte de l’évolution de la composition de l’indice, pour atteindre 7,9 millions d’euros.
Les chiffres de l’année 2021 avaient alors été gonflés par la rémunération stratosphérique de Carlos Tavares. Le directeur du groupe automobile Stellantis avait obtenu une rémunération record, plus de 66,7 millions d’euros selon Proxinvest. Cette évaluation avait alors été contestée par le constructeur automobile qui lui, retenait un montant de 19,15 millions d’euros, estimant que le solde étaient des « éléments hypothétiques de long terme jusqu’en 2028 », selon un porte-parole cité en avril 2022 par Reuters.
Un écart de 89 fois avec les salariés
Et en excluant « l’effet Carlos Tavares », les rémunérations totales moyennes dans tous les indices sont les plus élevées depuis 16 ans », selon le rapport. La rémunération moyenne des dirigeants de l’indice élargi de la Bourse de Paris ressort en effet en hausse de 14% par rapport à 2019, dernière année avant la crise sanitaire.
Et du côté des géants du CAC 40, les émoluments perçus par leurs patrons bondit de 30% à échantillon constant, en tenant compte de l’évolution de la composition de l’indice phare de la Bourse de Paris et de 29% par rapport à 2019. En 2020, de nombreux capitaines d’entreprises avaient décidé de baisser leurs rémunérations pour tenir compte du contexte lié au Covid-19.
Proxinvest rappelle que dans ses calculs, elle intègre toutes les formes de rémunération. Ce qui inclut le fixe, le bonus annuel, les jetons de présence, les avantages en nature, les stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, l’intéressement en numéraire et les autres formes indirectes de rémunération.
Autre ordre de grandeur qui risque de faire grincer des dents, un dirigeant du CAC 40 gagne, en moyenne, 89 fois plus que ses salariés. « Si ce chiffre s’inscrit en baisse par rapport aux 110 fois de 2021, il reste le plus élevé comparé aux autres années », précise l’AFP.
« Si les rémunérations inférieures ou égales à 0,5 million d’euros, ne sont observées que dans 2 sociétés (dont une contrôlée par l’Etat), les rémunérations supérieures à 5 millions d’euros demeurent nombreuses », précise Proxinvest. La société recense 29 cas dans le SBF 120 en 2022, après 31 en 2021 et 24 en 2019.
Bernard Charlès et Daniel Julien, dirigeants les mieux rémunérés
Au niveau des dirigeants, c’est Bernard Charlès de Dassault Systèmes qui arrive en tête du classement des patrons les mieux rémunérés, avec 33 millions d’euros, en baisse de 25,2%. Le dirigeant a toutefois profité d’une valorisation d’attribution d’actions de 29,9 millions d’euros, soit le package le plus élevé du SBF 120, ajoute la société de conseil aux actionnaires.
La rémunération de Bernard Charlès, essentiellement en actions, « compense le passé » et « rattrape les années » au cours desquelles le dirigeant n’avait pas de rémunération liée à la situation de la société, explique Mme Leroy citée par l’AFP.
Daniel Julien, à la tête de Teleperformance, arrive en deuxième position du classement de Proxinvest avec une rémunération de 19,7 millions d’euros, selon les données de Proxinvest.
Dans le détail, la rémunération du patron du gestionnaire de centres d’appels « se caractérise par la deuxième rémunération fixe (2,5 millions d’euros) la plus élevée du CAC 40, un bonus annuel versé à son maximum, une attribution d’actions de performance d’une valorisation élevée (14,7 millions d’euros) », précise la société. Et surtout, il s’agit de l’écart de rémunération avec les salariés le plus important du CAC 40.
Sur la troisième place du podium on retrouve Carlos Tavares, le patron de Stellantis, avec 19,6 millions d’euros. Cette rémunération totale comprend une attribution d’une valorisation de 10,1 millions d’euros dont 25% « ne repose sur aucune condition de performance », précise Proxinvest. Un dernier point qui a été contesté par les actionnaires (approbation par 74,8% des actionnaires minoritaires). La société a toutefois entendu « la grogne des actionnaires » puisque la politique 2023 prévoit désormais l’absence d’attribution sans conditions de performance, ajoute la société de conseil aux actionnaires.
Philippe Guillemot, président directeur général de Vallourec, fait son entrée cette année à la quatrième place du classement avec une rémunération totale de 15 millions d’euros, qui inclut notamment une attribution d’actions de préférence valorisée 13,5 millions d’euros. « Si les conditions de performance mises en place sont ambitieuses, elles sont toutefois court-termistes puisque la condition d’acquisition est mesurée sur 90 jours seulement (alors que la pratique de marché est une mesure sur 3 ans) », pointe Proxinvest.
Pour finir, François-Henri Pinault, président directeur général de Kering, occupe la cinquième place du classement avec 13,7 millions d’euros, selon Proxinvest tandis que Kering communique sur un chiffre de 6,6 millions d’euros. Cet écart s’explique par la prise en compte par Proxinvest d’une « convention d’assistance » conclue avec sa holding Artémis d’un montant de 7,2 millions d’euros.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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