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(BFM Bourse) – Le groupe pharmaceutique a, en amont d’une journée dédiée à la R&D, dévoilé ses ambitions pour son portefeuille de médicaments en cours d’essais cliniques. Il estime posséder 12 molécules ayant chacune un potentiel de ventes comprises entre 2 milliards et plus de 5 milliards d’euros en rythme de croisière.
Sanofi était attendu au tournant depuis son brusque virage stratégique, fin octobre. Le groupe pharmaceutique français avait grippé les investisseurs en annonçant une augmentation de ses dépenses en matière de R&D. Cette décision l’a conduit à anticiper une prévision de bénéfice net par action en repli l’an prochain, alors que les bureaux d’études attendaient une croissance de 6%, et à abandonner un objectif de marge à l’horizon 2025. L’action avait alors plongé de près de 19%.
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« Lorsque vous annoncez une stratégie de retour à la science et la volonté d’être un leader en matière d’innovation, certains investisseurs se détournent, même après treize trimestres consécutifs de croissance. Il faut du temps pour que les marchés s’adaptent. Nous devons attirer de nouveaux investisseurs », a expliqué Paul Hudson, le PDG de Sanofi dans un entretien au Figaro.
Douze molécules pouvant devenir des « blockbusters »
Le groupe pharmaceutique a tenté de vanter ce jeudi, à l’occasion d’une journée dédiée à la R&D, les qualités de son « pipeline », c’est-à-dire les molécules en phase d’essais cliniques qui ne sont donc pas encore autorisées et commercialisées. L’idée étant également de trouver des relais de croissance pour la société dont la dépendance au blockbuster Dupixent (utilisé pour de multiples indications dont l’asthme ou la dermatite atopique) est régulièrement pointée du doigt par les analystes.
Dans un communiqué publié en amont de cette journée, Sanofi a dévoilé ses ambitions. En mettant l’accent sur la R&D, l’entreprise compte augmenter de 50% les essais de phase III (la dernière étape avant une potentielle commercialisation) en 2024 et 2025 et obtenir les résultats de 25 études au stade intermédiaire ou avancée au cours des deux prochaines années.
Au total, le groupe estime disposer d’un portefeuille de 12 molécules pouvant constituer de nouveaux blockbusters en matière de ventes. Dans le détail, Sanofi estime posséder neuf médicaments et vaccins en cours d’essais cliniques pouvant générer chacun entre 2 milliards et 5 milliards d’euros de revenus par an en rythme de croisière et trois actifs pharmaceutiques dont les ventes pourraient s’élever à plus de 5 milliards d’euros en rythme de croisière. Soit un potentiel total allant de 33 milliards à plus de 60 milliards d’euros. Sanofi s’attend à soumettre ces molécules à des autorisations réglementaires entre 2024 et 2027 pour cinq d’entre elles et au-delà de 2027 pour les sept autres.
« Si cet objectif (de revenus, NDLR) était atteint, les lancements de médicaments innovants généreraient un chiffre d’affaires supérieur à celui nécessaire pour remplacer les ventes de Dupixent à l’expiration de son brevet », note UBS.
Dupixent toujours en forte croissance
Pour autant, Sanofi n’a pas omis d’informer le marché sur les perspectives de Dupixent, tablant sur une croissance annuelle des ventes dans une « fourchette inférieure à deux chiffres », ce qui peut être interprété comme 10% à 13%, entre 2023 et 2030. La molécule serait portée par de « nouvelles indications, comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et une plus grande pénétration des marchés dans ses indications approuvées », explique la société.
UBS calcule que le médicament afficherait des ventes de plus de 20 milliards d’euros d’ici à 2030 (21,5 milliards, selon elle) alors que le consensus table sur 20,4 milliards d’euros. En 2022 les ventes de Dupixent s’étaient élevées à 8,3 milliards.
Au-delà du seul Dupixent, Sanofi réaffirme vouloir devenir « un champion de l’immunologie », branche de la santé centrée sur le système immunitaire, avec des lancements récents ou à venir d’actifs pharmaceutiques qui augmenteront de plus de 10 milliards d’euros son chiffre d’affaires d’ici à 2030.
Par ailleurs, l’activité des seuls vaccins devrait générer des revenus de plus de 10 milliards d’euros, toujours à l’horizon 2030, contre 7,2 milliards en 2022.
À la Bourse de Paris, les annonces de Sanofi n’enflamment guère les investisseurs. L’action Sanofi recule de 1,4% à 84,96 euros vers 14h45 dans un marché en repli, le CAC 40 perdant au même moment 0,2%.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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