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(BFM Bourse) – Le groupe pharmaceutique a perdu 18,9% vendredi dernier. Mais plusieurs analystes jugent que cette violente réaction de marché a été exagérée et estiment que l’action a du potentiel.
C’était la grande onde de choc du marché à la fin de la semaine dernière. Le groupe pharmaceutique Sanofi a vu son action plonger de 18,9% vendredi, le poids lourd de la cote parisienne accusant une baisse historique. Et dire qu’il y a un peu plus de dix ans la société dépassait Total sur le CAC 40 et devenait la première capitalisation de la Bourse de Paris…
Depuis sa chute de vendredi, l’entreprise n’a repris que très modérément des couleurs en Bourse. L’action a gagné 3,3% lundi, 1,9% mardi et s’adjuge pour l’heure 1,2% ce mercredi.
Rappelons les causes de la violente sanction boursière qu’a subi Sanofi. Le groupe a un peu déçu les attentes au troisième trimestre mais a surtout dévoilé un nouveau plan stratégique « Play to Win », qui a cueilli à froid le marché.
Dans le cadre de ce plan, la société a indiqué qu’elle comptait renforcer ses dépenses d’investissements en R&D pour relancer sa croissance, tout en dégageant des économies de 2 milliards d’euros entre fin 2024 et fin 2025.
En raison de ces dépenses de R&D plus intenses et d’une fiscalité moins favorable, Sanofi s’attend à ce que son bénéfice net par action des activités, son indicateur de rentabilité principal, accuse en 2024 une baisse « dans le bas de la fourchette à un chiffre », c’est-à-dire entre 1% et 4%. Or les analystes tablaient sur une hausse de 6% l’an prochain, selon un consensus cité par Oddo BHF.
Deuxième élément négatif: le groupe a explicitement renoncé à son objectif de marge opérationnelle des activités de 32% en 2025. Ce alors que le marché espérait que l’entreprise puisse atteindre et même dépasser cette cible.
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Le manque de relais de croissance pour remplacer Dupixent
D’où la chute de l’action Sanofi de presque 19%. « Si cette réaction peut sembler de prime à bord très sévère, c’est en réalité les difficultés à délivrer sur plusieurs aspects de son business depuis plusieurs années, ainsi que les perspectives qui s’obscurcissent à court terme que le marché sanctionne. C’est une réaction presqu’épidermique face à un discours qui ne convainc plus en raison des échecs ou de l’absence de succès franc dans les actions engagées depuis plusieurs années », a décortiqué mardi Invest Securities.
Le bureau d’études souligne, parmi ces éléments négatifs, l’absence actuel de relais mature pour succéder au Dupixent, le médicament blockbuster de Sanofi qui constitue sa grande source de croissance, mais dont les premiers brevets commencent à expirer en 2027, selon Invest Securities. Et de ce point de vue, le bilan des récentes acquisitions d’entreprises de Sanofi pour tenter de renforcer son portefeuille de produits a été « mitigé », note Invest Securities.
Le groupe va donc mettre les bouchées doubles dans la R&D pour développer des produits qui soutiendront sa croissance. « Mais cette option suppose un time-to-market (délai de mise sur le marché, NDLR) de plusieurs années pour d’éventuels nouveaux médicaments identifiés par ce bais. Cette stratégie ne répond donc pas au besoin de relais à court terme pour renouveler le portefeuille de produits commercialisés. En moyenne, il faut entre 8 et 10 ans pour apporter un candidat qui entre en clinique au marché, avec un taux d’échec compris entre 90-95% », tranche Invest Securities.
Attirer des cibles séduisantes
D’autres bureaux d’études sont plus confiants dans les perspectives de Sanofi. Mardi la banque HSBC a confirmé à l’achat son conseil sur l’action tout en ajustant son objectif de cours à 110 euros contre 120 euros, cible qui accorde un potentiel de plus de 25% à l’action.
La banque sino-britannique juge que les investisseurs ont « surréagi » la semaine dernière. « Le marché pourrait ne pas être totalement confiant dans les rendements de la R&D (…) dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés », reconnaît l’établissement.
Mais HSBC considère que l’intensification des dépenses de R&D de Sanofi pourrait lui permettre de séduire de potentielles cibles prometteuses pour des opérations de fusions-acquisitions.
Il convient de rappeler que les rachats d’entreprises innovantes constitue un pilier important de la croissance dans le secteur pharmaceutique et que Sanofi a récemment vu plusieurs opportunités de rachat lui passer sous le nez au bénéfice de ses concurrents.
« Les principaux enjeux pour attirer des cibles dans une situation de forte concurrence est de présenter un bilan solide, des vents contraires limités, et une culture de R&D saine. (Sanofi) coche déjà les deux premières cases, compte tenu de ses vents contraires contenus en matière de brevets, de ses batailles juridiques limitées et de son bilan sain. En augmentant le taux de dépenses en R&D l’entreprise pourrait signaler aux biotechs innovantes que sa culture d’entreprise est favorable à l’innovation », développe la banque.
Se rapprocher des groupes suisses dans la R&D
Par ailleurs, HSBC accueille favorablement la décision du groupe de scinder sa division Santé Grand Public (Doliprane, Allegra, les médicaments sans ordonnance), qui sera cotée en Bourse d’ici à la fin 2024. La banque considère que cette opération constituera un catalyseur qui portera l’action du groupe. Ce pôle représente environ 12% des actifs de Sanofi pour une valeur d’entreprise de 21 milliards d’euros.
Le bureau d’études indépendant AlphaValue a jugé lui dès vendredi que Sanofi était « victime de la panique (injustifiée) des marchés ». La « douleur » à court terme « provient de l’accent mis sur la R&D qui, avec le programme de réduction des coûts 2024-2025, devrait être de bon augure pour la croissance organique et les marges de Sanofi à plus long terme. Dans l’ensemble, les investisseurs doivent rester vigilants, car la valeur perdue aujourd’hui devrait bientôt être récupérée », a-t-il prévenu.
Le bureau d’études note que le groupe dépense moins que ses concurrents suisses (Roche, Novartis) en R&D, en termes de dépenses rapportées au chiffre d’affaires (15% pour le groupe français contre 19% pour les suisses). Et réduisant l’écart, Sanofi devrait améliorer ses perspectives de croissance organique à long terme, considère AlphaValue, ajoutant que les économies visées par la société lui permettront de réduire sa base de coûts. Ainsi, la société juge « pragmatiques » les décisions de Sanofi.
« Douleur à court terme » mais « gain à long terme ? », s’est de son côté interrogé lundi Stifel. « Fondamentalement, Sanofi demande une confiance totale dans le pipeline (les produits en développement, NDLR) en construction, avec plus d’informations à venir le 7 décembre 2023 lors de la journée R&D à New York », explique la banque.
« Aujourd’hui, nous connaissons le prix que l’entreprise a l’intention de payer et nous espérons que demain, nous en saurons plus sur le retour sur investissement attendu », ajoute-t-elle.
Si Stfiel dit comprendre la décision du groupe, la banque estime que Sanofi aurait pu mieux préparer les esprits et considère que les investisseurs demanderont des preuves avant d’accorder leur confiance à la société au cours des prochains mois. En conséquence Stifel est passée d’acheter à neutre sur la valeur, en attendant d’avoir davantage de « clarté sur la séquence de croissance attendue au-delà de 2024 ».
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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