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(BFM Bourse) – L’équipementier aéronautique a annoncé ce vendredi le projet d’acquisition des activités d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace, ce qui constitue sa plus importante opération depuis le rachat de Zodiac Aerospace en 2018.
Les grands groupes aéronautiques tricolores ont de l’appétit pour les acquisitions de grande envergure. La semaine dernière Thales a décidé de racheter la société Aerocomms, spécialisée dans les systèmes de communication sécurisés pour les cockpits d’avions, pour un montant de 1,1 milliard de dollars.
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Ce vendredi, le motoriste et équipementier aéronautique Safran a annoncé une opération de croissance externe encore plus importante, avec le rachat des activités d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace, un groupe américain spécialisé dans les systèmes mécaniques, les équipements intérieurs, l’avionique ou encore les aérostructures et autrefois appelé Rockwell Collins. Il fait désormais partie intégrante du géant Raytheon Technologies (67,1 milliards de dollars de revenus en 2022).
Cette annonce n’est pas une surprise totale, Safran ayant confirmé le mois dernier qu’il avait pris langue avec Raytheon dans l’optique de réaliser cette opération à la suite d’indiscrétions de l’agence Bloomberg.
L’agence évoquait alors un montant de 1 milliard de dollars. Cela sera finalement bien plus puisque Safran évoque un chiffre de 1,8 milliard de dollars, soit la plus grande acquisition de la société depuis Zodiac Aerospace en 2018. Ce montant représente un multiple de 14 fois le résultat brut d’exploitation (Ebitda) attendu en 2024. En intégrant les synergies, ce multiple tombe à environ 10.
Des synergies de coûts à 50 millions de dollars par an
Safran estime que ces synergies atteindront un niveau « important » entre les différents segments de marchés (avions commerciaux et militaires, hélicoptères), avec notamment des synergies de coûts chiffrées à 50 millions de dollars par an en rythme de croisière, qui seraient mises en place entre 2025 et 2028.
« Celles-ci seraient notamment liées à des économies d’échelle réalisées dans les achats, aux complémentarités dans la recherche et le développement, ainsi qu’à l’internalisation de flux d’approvisionnement et de production », a expliqué la société.
A ces synergies de coûts s’ajouteront des synergies de revenus « générées grâce à des offres intégrées, à la diversification des clients et des zones géographiques », poursuit Safran. « Celles-ci continueraient au-delà de 2028 avec l’entrée en service des avions de prochaine génération au milieu de la prochaine décennie », ajoute le groupe.
Les activités rachetées par Safran sont critiques pour les avions commerciaux, militaires et les hélicoptères. Elles emploient environ 3700 personnes et devrait générer en 2024 un chiffre d’affaires d’environ 1,5 milliard de dollars et un Ebitda de 130 millions de dollars.
Au-delà des synergies, « l’activité d’actionnement et de commandes de vol de Collins apporterait à Safran une gamme complète de compétences et de produits, faisant du groupe un acteur de premier plan doté d’un portefeuille étendu de produits d’actionnement et de commandes de vol », souligne la société.
Moins bien que des rachats d’actions?
Par ailleurs, environ 40% du chiffre d’affaires des métiers rachetés à Collins Aerospace proviennent des activités de services, « qui dégagent des revenus particulièrement rémunérateurs, et viendraient renforcer la part des services dans les activités de Safran ». Bien que le groupe ne communique jamais leur niveau, les marges des services d’après-ventes de Safran constituent le cœur du réacteur de sa très forte rentabilité, car ces services sont effectivement très rémunérateurs.
La transaction dotera par ailleurs Safran de compétence complémentaire en matière d’actionnement hydraulique et électromécanique, ce qui sera critique pour les futurs programmes aéronautiques du groupe.
Safran compte financer cette opération via ses liquidités disponibles et compte la finaliser au deuxième semestre 2024. La société estime que l’opération aura un impact bénéfique dès la première année sur son bénéfice par action.
Reste que la taille de cette opération a de quoi faire sourciller le marché. « Nous considérons cette annonce comme négative pour Safran », car cette acquisition « repousse probablement de potentiels rachats d’actions à la fin de l’année 2024 », explique Jefferies. La banque note qu’à 14 fois l’Ebitda attendu pour 2024, la cible est mieux valorisée que Safran (11,6 fois l’Ebitda, selon ses calculs) et que ces activités de Collins Aerospace présentent des marges faibles, avec une marge d’Ebitda attendue à seulement 8,6% en 2024, selon nos calculs.
Pour l’heure, l’action Safran évolue peu, reculant de 0,52% à 140,72 euros vers 9h20
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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